Randonnée dans la vallée d’Ourika

Située à une soixantaine de kilomètres au sud de Marrakech, la vallée d’Ourika, de par la splendeur de ses paysages et de ses sites, est un espace de dépaysement et de villégiature pour les visiteurs en quête de fraîcheur et de quiétude.

L’engouement pour ce joyau naturel relevant de la province d’Al Haouz, ne date pas d’aujourd’hui mais relève des habitudes lointaines des marrakchis et de certains visiteurs de la cité ocre, parmi les mordus de la nature et de tout ce qui est authentique.

D’intenses efforts sont déployés dans le cadre de la synergie existante entre les autorités locales et une société civile très active pour faire de cette vallée, un modèle de développement durable.

La volonté de faire de l’Ourika un des sites touristiques naturels des plus attractifs au niveau de la région, s’est traduite très tôt par le lancement, depuis des années déjà, de projets prometteurs et d’actions salutaires, notamment des opérations de reboisement, le désenclavement de plusieurs douars à travers la réalisation de routes rurales, l’électrification et l’approvisionnement en eau potable des zones reculées, de l’assainissement liquide et solide et la mise en place d’un système d’alerte dans le bassin versant de l’Ourika grâce à la coopération avec le Japon.

Un réservoir de sites

Sur le plan touristique, la vallée est un véritable réservoir de sites naturels notamment avec les gravures rupestres de l’Oukaïmeden, la vallée de Sti Fadma, et les jardins botaniques de l’Ourika, d’autant plus que la région recèle un important patrimoine culturel à même de contribuer à la diversité des produits touristiques (randonnées pédestres, chasse touristique, escalades de montagnes etc.).

Pour la valorisation de ce patrimoine, les autorités locales en partenariat avec le département de tutelle et des associations locales ont noué des partenariats, dont notamment deux conventions, la première vise la création du Pays d’Accueil Touristique (PAT) du Haut Atlas Occidental alors que la seconde a été conçue pour la promotion du tourisme de niche (parapente).

Un grand effort est également déployé pour la mise à niveau de l’ensemble des infrastructures afin de présenter un produit global (classé) qui soit de qualité et en mesure de répondre aux attentes des visiteurs, notamment avec la création et la définition de circuits touristiques, le renforcement des infrastructures d’accueil (gites) et de loisirs, la promotion du tourisme écologique, à travers la sensibilisation quant à la nécessité de préserver l’environnement et la formation des guides et accompagnateurs de montagne parmi les jeunes de la région.

Renouer avec la simplicité de la vie

En quittant Marrakech par Bab Ighli vers la plaine d’Al Haouz, et à une vingtaine de kilomètres, apparaît une vallée verdoyante avec ses villages rouges accrochés au pied des collines, où serpente une rivière dont les rives sont couverts d’arbres fruitiers (oliviers, noyers, abricotiers…), des paysages pittoresques qui procurent la joie d’apprécier la simplicité de la vie.

Sur la route, un souk hebdomadaire qui se tient chaque lundi, au lieudit  » T’nine Ourika « . Il s’agit d’un véritable espace de ravitaillement et de négoce pour les habitants de la région et les visiteurs avertis en quête de prix raisonnables et de produits frais, mais aussi un point de rencontres qui, en fonction des saisons, rassemble 200 à 2.000 personnes ayant parcouru durant plusieurs heures de marche jusqu’à dix kilomètres, voire plus.

C’est une sorte d’agglomération de toiles dressées pour quelque heures selon une organisation et une répartition bien déterminées, puisque le souk a ses allées, ses lieux de commerce et ses lieux de restauration, outre le fait qu’il constitue un lieu de contacts et une occasion pour les paysans de régler leurs affaires administratives.

Non loin encore, sur une route serpentant les montagnes du Haut Atlas, des marchands, pour la plupart des villageois de la région, se réunissent chaque jour pour exposer leurs articles d’artisanat (poterie, bois, colliers, sculptures…) alors que d’autres étalent leurs tapis multicolores de laine.

Des produits typiques réalisés souvent par des femmes du village de manière traditionnelle.

Ces « militants » aux visages bronzés et combien traversés par des signes de fatigue, ne cessent d’accueillir avec grand sourire tout visiteur qui s’arrête quelques minutes, le temps de prendre de l’air et boire un peu d’eau fraîche.

Un seul objectif pour ces commerçants, convaincre le client, l’aider dans ses choix et réussir à écouler leurs marchandises en contrepartie de ce qu’ils appellent la « Baraka ».

Aghbalou: Les délivces de la cuisine berbère

En arrivant au village d’Aghbalou, à 46 km de Marrakech et à une vingtaine de kilomètres de la commune rurale de Sti-Fadma, dernier point de la visite, des petits restaurants sous forme de cabanes en roseau avec des tapis sont aménagés aux abords de oued Ourika, emplacement que les locaux se font le plaisir d’appeler « la plage ».

Ce cadre typique, auréolé d’une nature verdoyante et combien accueillante, permet aux visiteurs de prendre le temps de se reposer, de se ressourcer, et de passer des moments de joie.

A Aghbalou, le visiteur ne manquera pas de déguster des plats locaux préparés à base de produits du terroir sur un doux feu de bois, des grillades et des tagines berbères souvent servis avec des verres de thé à la menthe, un menu original et à prix abordable, de quoi rompre avec les menus préétablis et proposés par les restaurants de la ville.

L’aventure se poursuit jusqu’ au village de Sti-Fadma, puisque c’est à partir de là et après une rude marche et une longue escalade de montagne qu’on peut découvrir les sept cascades, une occasion de s’offrir une vue panoramique qui domine toute la vallée et les plaines avoisinantes et donne un avant- goût pour d’autres découvertes.

Samir Lotfy/MAP