L’avenir de la haute montagne

Il y eut l’époque des fous de montagne. Des amoureux qui pouvaient rester plusieurs semaines au pied d’un glacier, s’entraînant pour l’ascension finale. Aujourd’hui, même s’il reste quelques spécimens de la sorte, la société a évolué. Et avec elle, les pratiques et les attentes des alpinistes. Plusieurs facteurs conduisent à l’érosion de l’activité, enregistrée depuis une vingtaine d’années.

La concurrence de nouvelles activités

L’alpinisme a longtemps été la seule activité extrême de montagne. Depuis les années 80, et encore plus la dernière décennie, une foule de sports nouveaux s’est développée. Dans les magasins de location de matériel par exemple, on enregistre depuis quinze ans « une baisse de la proportion d’alpinistes, remplacés par des pratiquants de via ferrata, d’eau vive. Aujourd’hui, les locations de matériel d’alpinisme ne représentent plus que 15 % de notre activité estivale », confie le responsable du magasin Riquet sport, à Briançon.

Des conditions moins favorables

Les changements climatiques aussi modifient en profondeur les profils des courses classiques de l’alpinisme. « Des itinéraires qui étaient faciles, bien enneigés tout l’été, ont aujourd’hui fondu. Cela les rend souvent plus dangereux, avec des risques accrus de chutes de pierres », explique Jean-Louis Flandin, président du Club alpin français de Briançon.

Des chutes de pierres qui, en fin de saison estivale, ont pu rendre la voie principale du Mont-Blanc inaccessible, entraînant un préjudice important pour l’économie liée à l’ascension de ce sommet mythique.

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