Deux français vont traverser l’Arctique

Depuis deux semaines, deux hommes tentent une traversée de l’Arctique d’est en ouest. Une première dans l’histoire, réalisée sans moteur ni aucune assistance, sur un catamaran conçu pour évoluer sur la banquise.Il y a une quinzaine de jours, deux aventuriers français, Sébastien Roubinet et Rodolphe André, se sont lancés dans une traversée de l’Arctique encore inédite. Pour la première fois, ils tentent de parcourir la banquise d’est en ouest, entre l’Alaska et le Spitzberg, en Norvège, rapporte l’AFP.

A 36 ans, Sébastien Roubinet connaît bien l’Arctique. En 2007, il fut le premier navigateur à franchir à la voile le Passage du Nord-Ouest, entre le Pacifique et l’Atlantique. Il naviguait alors sur un catamaran de 7,50 mètres qu’il avait lui-même construit. Quatre ans plus tard, il se lance un défi encore plus incroyable, cette fois à bord de Ti Babouche, un nouveau bateau hybride, qu’il a là aussi  lui-même conçu. Long de cinq mètres et large de 2,40 mètres, le catamaran est doté de deux flotteurs gonflables fixés à des skis. Avec son mât et ses deux voiles, il se fait bateau, char à glace et traîneau.

Une température proche de 0°C

Accompagné d’un autre explorateur, Rodolphe André, Sébastien Roubinet est parti de la Pointe Barrow, au nord de l’Alaska, et se dirige vers le cap sur le Pôle Nord géographique. Un voyage de 3.000 kilomètres, que les deux hommes pensent pouvoir parcourir en seulement deux mois. Ce défi est à la fois « technologique et sportif« , a souligné Sébastien Roubinet, contacté pendant son périple par téléphone satellite. « La température oscille autour de 0°C. Nous avançons dans un paysage improbable, noyé dans le brouillard, où le soleil permanent de l’été boréal diffuse avec peine ses rayons diaphanes au travers de la masse cotonneuse. Le vent n’est pas ou peu au rendez-vous. Nous passons plus de temps à tracter qu’à glisser ou voguer » a-t-il raconté. Sur leur route, les deux hommes ont déjà croisé une dizaine d’ours polaires, et se sont faits quelques frayeurs.

La traversée des deux aventuriers leur permettra en outre de rapporter des données scientifiques. Grâce à un sondeur électromagnétique, l’épaisseur de la banquise d’été est mesurée, fournissant de nouvelles informations quant à la fonte inexorable de la banquise.

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