Conseils pour randonner légalement

Comment une simple balade en montagne, même entre copains, peut se transformer en cauchemar en cas de pépin ?Difficile d’imaginer le pire lorsque, la veille d’un week-end, l’on décide à plusieurs une escapade en montagne. Un coup d’oeil sur la carte, un itinéraire choisi à la hâte parfois.

Un sommet jamais fait, c’est plutôt tentant… Et si le topo n’est pas très précis, tant pis on verra sur place… La plupart du temps, tout se passe très bien. Mais il suffit d’un grain de sable pour que parfois, la sortie se conclue par un drame. Pour se prémunir des conséquences que peut engendrer un accident, quelques précautions sont à retenir.

Marcel Pérès, ancien directeur de l’École Nationale de Ski et Alpinisme à Chamonix, et auteur d’un ouvrage sur le sujet (Droit et Responsabilité en montagne, éditions PUG), donne quelques conseils.

Comment préparer sa sortie ?

« Qu’elle soit en groupe, au sein d’un club, ou entre copains, elle doit toujours être préparée avec minutie : s’assurer des bonnes conditions météo, ou de neige, le cas échéant, de la durée, la difficulté de la course, qu’elle est adaptée à tous les participants. Car en cas d’accident, il faudra un responsable. Et la responsabilité est toujours imputée au plus expérimenté, qu’il soit ou non diplômé.

Dans les années quatre-vingt, et davantage durant la décennie 1990, on était sous l’empire d’un code pénal « vachard » qui ne distinguait pas la faute lourde de la faute légère. Un procureur un peu méchant pouvait aisément mettre les montagnards préjugés fautifs en examen. La loi promulguée le 10 juillet 2000 tend vers une timide dépénalisation. »

Comment se prémunir de toute responsabilité en cas de pépin ?

« Lorsqu’une course se termine mal, celui qui en est à l’initiative est de toute façon responsable. Même ses compagnons de sortie, sous le choc, ou sous la pression de la famille ou d’avocats mal intentionnés, témoigneront souvent en sa défaveur. Il faut donc s’assurer d’avoir répondu, au préalable, à toutes les diligences, en apportant la preuve que l’on a bien préparé sa course, choisi un itinéraire adapté aux participants, avec le matériel adéquat, et s’assurer que tous soient bien informés de ce qui les attend, par email ou par fax, afin qu’il y ait une trace écrite. La jurisprudence a bien évolué ces dernières années, et en matière de sortie au sein d’un club ou entre amis, le caractère bénévole des encadrants est pris en compte. Si l’encadrant prouve qu’il a bien préparé sa course, il peut éviter d’être mise en examen. »

Lire la suite de l’article