Par La Rando

Le Président français Hollande en Arabie saoudite

François Hollande se rend dimanche et lundi en Arabie Saoudite en compagnie de quatre ministres et de nombreux chefs d’entreprise. Vingt-quatre heures sur place et une flopée de patrons dans sa besace. François Hollande effectue dimanche et lundi un déplacement en Arabie saoudite, le deuxième depuis son arrivée à l’Élysée. Le chef de l’État sera accompagné de quatre ministres – Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Nicole Bricq (Commerce extérieur) – et d’une trentaine de chefs d’entreprise, dont Jean-Bernard Lévy (Thalès), Pierre Blayau (Areva), Guillaume Pepy (SNCF), Henri Proglio (EDF), Antoine Frérot (Veolia Environnement) et des représentants de Sanofi, GDF Suez, Vinci, la BNP… Au menu du déplacement, un entretien « de plusieurs heures », précise-t-on dans son entourage, avec le roi Abdallah ben Abdelaziz Al-Saoud. L’occasion d’évoquer la question syrienne, la situation au Liban, en Égypte et en Iran, tout en jouant les VRP du savoir-faire français.

Défense, nucléaire et… football

L’Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de la France dans le Golfe et le deuxième au Moyen-Orient. En cinq ans, les échanges commerciaux entre les deux pays ont doublé, avec 3,2 milliards d’euros exportés par les entreprises françaises en 2012. Alstom a notamment remporté le projet de métro à Riyad, Total la construction d’une raffinerie à Jubail. Deux gros contrats de défense devraient cette fois-ci être discutés : l’un en matière de défense aérienne porté par Thalès (4 milliards d’euros), l’autre en matière de frégates et de sous-marins (entre 15 et 20 milliards d’euros). Des jalons seront également posés pour la construction de16 centrales nucléaires (EDF et Areva ayant répondu à un appel d’offres) et la réalisation d’un plan de développement en énergie solaire.

Le chef de l’État évoquera aussi, lors de ce dernier voyage officiel de l’année, les investissements saoudiens en France. Dans la délégation, on trouve ainsi le directeur général de l’AJ Auxerre, Fabrice Herrault. Le club de football, qui compte comme conseiller sportif l’ancien joueur vedette saoudien Sami Al-Jaber, est à la recherche de partenaires financiers pour augmenter ses fonds propres…

Source: LeJDD.fr

Par La Rando

Budget record pour l’Arabie saoudite en 2014

L’Arabie saoudite a annoncé lundi un budget d’un montant record de 228 milliards de dollars pour 2014, après 218,8 milliards en 2013, selon la télévision d’Etat El-Ekhbariya. La crise… quelle crise  ? L’Arabie saoudite a annoncé lundi un budget d’un montant record de 228 milliards de dollars pour l’année 2014, contre 218,8 milliards en 2013, selon la télévision d’Etat El-Ekhbariya. Le royaume, premier exportateur de pétrole brut dans le monde.

Le royaume, premier exportateur de brut dans le monde, prévoit un budget à l’équilibre avec des dépenses et des recettes de 855 milliards de riyals (228 milliards de dollars), a précisé la chaîne. El-Ekhbariya a ajouté que l’excédent budgétaire pour l’exercice 2013 avait atteint 54,9 milliards de dollars (pour les données 2012, voir l’infographie ci-dessous).

Grâce à sa nouvelle puissance énergétique, avec l’exploitation et bientôt l’exportation de gaz et de pétrole de schiste, les Etats-Unis ont montré plus d’indépendance vis-à-vis des pays du Golfe . L’an prochain, avec le retour de l’Iran sur le marché pétrolier, les partenaires de l’Arabie saoudite au sein de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), et plus généralement les marchés en général, scruteront la volonté de Ryad de continuer à tenir son rôle traditionnel  : faire office d’amortisseur (« swing producer ») en modulant sa production pour ajuster l’offre de pétrole à la demande mondiale. Lire la suite sur Lesechos.fr…

Par La Rando

Le coronavirus en Arabie saoudite toujours présent

Le ministère saoudien de la Santé a annoncé samedi la mort à Ryad d’une personne atteinte du coronavirus MERS, portant à 56 le nombre de décès dus à la maladie dans le royaume. Sur son site internet, le ministère précise qu’il s’agit d’un Saoudien de 73 ans, qui souffrait de maladies chroniques.
Le ministère ajoute avoir enregistré trois autres nouveaux cas du coronavirus MERS à Ryad: deux ressortissantes étrangères employées dans le secteur de la santé, qui ont été en contact avec des patients contaminés par le virus, et un Saoudien de 53 ans, souffrant de maladies chroniques, est aux soins intensifs.
Le royaume, premier foyer du coronavirus MERS et pays le plus touché, a enregistré au total 136 cas, dont 56 mortels, depuis l’apparition de la maladie il y a plus d’un an, selon le ministère.
Sur son site internet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique samedi que 165 cas de contamination par le virus avaient été confirmés en laboratoire à travers le monde, dont 71 mortels.
Le coronavirus MERS appartient à la famille du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.

et Leparisien

Par La Rando

Viber disponible en Arabie saoudite

Des utilisateurs de la messagerie Viber ont indiqué samedi que celle-ci était de nouveau disponible sur leurs téléphones en Arabie saoudite où elle reste interdite selon les autorités. Le royaume conservateur, qui impose une censure stricte sur internet, avait coupé l’accès au service Viber, qui permet d’effectuer gratuitement des appels téléphoniques, pour manquement à des règlements non spécifiés.Après une notification du fabricant de son téléphone, un usager, Haïfa Salim a indiqué avoir « mis à jour l’application (Viber) et elle a marché ». »Le service est revenu, sans aucun problème », renchérit Khaled Mohammed, qui a lui aussi installé une mise à jour.

Mais la Commission saoudienne des technologies de l’information et de la communication (CITC) a assuré que l’interdiction restait valable.
« Peut être y-a-t-il des moyens illégaux pour la compagnie Viber de fournir l’application, mais la Commission se charge de cela » a indiqué le porte-parole de la CITC, Sultan al-Malek. « La CITC n’a pas levé l’interdiction car la compagnie ne respecte toujours pas les exigences de la commission ».
Les autorités ont demandé aux fournisseur d’accès de mettre sur pied un mécanisme permettant une censure, avaient indiqué des sources au sein de ces entreprises lorsque l’interdiction a été imposée.
La commission avait prévenu au printemps qu’elle prendrait « les mesures appropriées » si les fournisseurs de messagerie électronique –WhatsApp, Skype ou Viber– ne se conformaient pas à ses demandes. WhatsApp et Skype restent opérationnels en Arabie saoudite.
En 2010, les autorités saoudiennes et les Emirats arabes unis voisins avaient menacé d’interdire la messagerie BlackBerry, réclamant que le fabricant canadien de téléphones installe des serveurs locaux leur permettant d’exercer une censure. BlackBerry a continué à fonctionner, sans que l’on sache à quel point la compagnie s’est soumise aux demandes des autorités.

et LeParisien.fr

Par La Rando

Amérique et Arabie saoudite : les raisons du désamour

Le réchauffement des relations entre l’Iran et les Etats-Unis est un défi inquiétant pour Riyad, déjà engagé dans une guerre par procuration avec Téhéran en Syrie. « Des divergences tactiques et non pas stratégiques. » Le roi d’Arabie saoudite, Abdallah, et John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, ont tenté récemment de dissiper les impressions d’une rupture entre les deux alliés. Mais est-ce suffisant alors que le récent dégel entre les Etats-Unis et l’Iran apparaît comme un menaçant défi pour le royaume wahhabite ? Entre les deux partenaires, la crise actuelle n’est certes pas comparable au choc pétrolier de 1973, en pleine guerre du Kippour, lorsque le royaume et les autres pays de l’Opep avaient décidé un embargo sur les livraisons de pétrole pour punir les Occidentaux de leur soutien à Israël. On n’ira pas non plus jusqu’à prédire la fin du pacte dit du « Quincy », scellé à bord du croiseur « USS Quincy » par le roi Ibn Séoud et Franklin Roosevelt de retour de Yalta, en 1945. Ce pacte, qui a été renouvelé en 2005 pour soixante ans par le président George W. Bush, prévoit, dans ses grandes lignes, que les Etats-Unis assurent la stabilité du royaume et, en contrepartie, que l’Arabie saoudite garantisse l’approvisionnement énergétique de l’Amérique. Mais, comme le souligne Frederic Wehrey, de la Fondation Carnegie pour la paix internationale , « la diplomatie saoudienne est entrée dans une période d’incertitudes et de difficultés ». Pour manifester son mécontentement vis-à-vis de Washington, Riyad a même refusé de siéger comme membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Lire la suite sur LeFigaro…

Par La Rando

L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole

L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, juge le marché pétrolier «dans la meilleure situation possible» et ne voit pas de raison d’abaisser le plafond de production de l’OPEP, a déclaré lundi le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi. «Le marché est dans la meilleure situation possible. La demande est excellente, la croissance économique s’améliore», a déclaré à des journalistes M. Nouaïmi à son arrivée à Vienne pour la 164e réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) mercredi.

«Pourquoi voulez-vous que l’Arabie saoudite abaisse quoi que ce soit?», a-t-il demandé, en réponse aux journalistes qui l’interrogeaient sur la possibilité de réduire le plafond collectif de production du cartel, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis décembre 2011.

La possible augmentation des exportations iraniennes de brut n’est pas une raison nécessaire pour baisser le plafond puisque «la demande est là», a-t-il ajouté.

L’Iran et les grandes puissances ont conclu le 24 novembre à Genève un accord temporaire sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, qui a permis la suspension de sanctions, mais pas celles sur les exportations pétrolières du pays.

À court terme, les exportations iraniennes pourraient légèrement augmenter vers l’Asie, en raison de la levée de l’interdiction d’assurer les livraisons iraniennes pour les assureurs européens, estiment les experts.

À moyen terme, si l’ensemble des sanctions était levé, l’Iran pourrait fournir rapidement un million de barils par jour supplémentaires, selon des estimations d’analystes.

Les sanctions ont fait chuter les exportations iraniennes de brut de 2,5 mbj en 2011 à 1,1 mbj pendant les neuf premiers mois de l’année 2013, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

M. Nouaïmi a également estimé que le prix du brut était actuellement «idéal». «Le prix est décidé par le marché. Nous sommes satisfaits quel que soit (le prix) que le marché détermine», a-t-il ajouté.

L’OPEP prévoit que la demande mondiale de brut progresse légèrement l’année prochaine, pour s’établir à 90,82 mbj, contre 89,78 mbj en 2013.

Mais la demande pour son brut devrait diminuer d’un peu plus de 300 000 barils, estime le cartel.

Plus pessimiste, l’AIE envisage une demande en baisse de 900 000 barils par jour pour le pétrole de l’OPEP en 2014 par rapport à 2013.

Le cartel fondé en 1960, qui compte actuellement douze États du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique latine, pompe environ un tiers de la production mondiale de brut.

Source: Lapresse.ca

Par La Rando

Amélioration des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran?

En visite au Qatar, le ministre des Affaires étrangères iranien appelle l’Arabie saoudite à travailler avec son pays pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région. « Nous pensons que l’Iran et l’Arabie saoudite devront travailler ensemble pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région », a déclaré Mohammad Javad Zarif depuis Mascate, dans le sultanat d’Oman.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, après sa visite à Oman, est arrivé lundi à Doha dans le cadre d’une tournée régionale destinée à rassurer les pays arabes voisins de l’Iran. Mohammad Javad Zarif doit être reçu à Doha par l’émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et s’entretenir avec son homologue qatari, Khaled al-Attiya.

Zari est prêt à visiter l’Arabie saoudite

Il a répété qu’il était prêt à visiter l’Arabie saoudite, qui n’est pas prévue au programme de sa tournée. Il s’est rendu dimanche au Koweït. « Je visiterai bientôt » le royaume saoudien, a-t-il déclaré, ajoutant que les relations irano-saoudiennes « devraient être élargies car nous considérons l’Arabie saoudite comme un pays très important dans la région et dans le monde islamique ».

Le ministre iranien tente de convaincre les monarchies du Golfe que l’accord conclu le 24 novembre à Genève par l’Iran avec les grandes puissances sur son programme nucléaire est dans l’intérêt de la stabilité régionale.

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Par La Rando

Entretien entre Obama et le roi d’Arabie Saoudite

Une fois l’accord sur le nucléaire iranien entériné, le roi Abdallah a reçu un appel téléphonique du président Obama au  cours duquel les deux dirigeants ont passé en revue «les relations entre les deux pays amis, la situation dans la région et les questions d’intérêt commun», a indiqué SPA dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon l’agence, c’est le deuxième entretien téléphonique entre M. Obama et le roi Abdallah en un mois. Cet entretien n’est pas sans rapport avec les avancées diplomatiques engagées par le nouvel accord nucléaire fixé dimanche dernier entre l’Iran et les puissances du groupe des 5+1. Un accord auquel se sont opposés l’Arabie Saoudite et Israël, les deux principaux pays rivaux de la République chiite dans la région moyen-orientale, redoutant que l’Iran se dote de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme nucléaire à usage civil. Cet accord intérimaire de six mois engage la République islamique à limiter son programme en échange d’un allègrement des sanctions économiques, dont le dégel de 12 milliards de dollars d’avoirs.

Le Conseil des ministres saoudiens avait estimé lundi dernier que l’Iran devait prouver sa «bonne volonté» pour rassurer ses voisins arabes, selon l’AFP. L’Iran ne recule néanmoins pas devant l’objectif de renforcer son arsenal militaire ; il avait d’ailleurs dévoilé, la veille, ses nouveaux équipements militaires à l’occasion de sa Journée nationale de la Marine. L’Iran a par ailleurs invité l’Agence internationale de l’énergie atomique à inspecter, le 8 décembre prochain, le site sensible de production d’eau lourde d’Arak, selon son directeur général, Yukiya Amano, et remplit ainsi un des engagements pris dans un accord mi-novembre avec l’AIEA, privée d’accès au site depuis août 2011.

Source: ElWatan

Par La Rando

Entretien avec la princesse Anoud d’Arabie saoudite

Cela fait plus de 10 ans que la princesse Anoud al-Fahiz est privée du droit de voir ses enfants qui, depuis 2001, sont gardés sous clé dans la patrie de leur père, le roi d’Arabie Saoudite. Dans une interview exclusive avec La Voix de la Russie, la princesse Anoud a accusé les médias internationaux d’être parties à une conspiration du silence dans ce scandale du XXIe siècle.

L’ex-femme de l’actuel roi d’Arabie Saoudite, Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, est issue de la haute société jordanienne. En 2003, quand elle a divorcé, elle a été contrainte de quitter le pays et elle vit depuis à Londres. Elle a conservé le titre de princesse d’Arabie Saoudite après son divorce. Cependant toutes ces années, l’ex-épouse du roi a eu peu de moments de joie. Comme elle l’a raconté à La voix de la Russie, sans pouvoir retenir ses larmes, il ne se passe pas une heure sans qu’elle ne pense à ses quatre filles.

La Voix de la Russie : Cela fait près de douze ans que vos filles, princesses d’Arabie Saoudite, se trouvent de facto assignées à résidence, et les médias internationaux ne couvrent pas du tout la situation. Pouvez-vous commenter la situation pour La voix de la Russie ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Depuis douze ans, mes filles sont assignées à résidence. Telle est la volonté de leur père, l’actuel roi d’Arabie Saoudite, et de ses frères. Cela fait plus de 10 ans que j’espère que leur vie va changer et qu’elles vont pouvoir être heureuses. Car aujourd’hui, elles ne peuvent même pas se marier. Douze ans que j’attends que chez leur père, des sentiments s’éveillent et qu’il ait pitié d’elles, mais pour le moment, rien ne se passe. Nous avons écrit aux Nations Unies, et aux organisations internationales de défense des droits de l’homme pour qu’elles aident mes filles, mais nous n’avons toujours pas reçu de réponse.

La Voix de la Russie : Qui avez-vous chargé de s’occuper du « cas des quatre princesses » ?

Princesse Anoud al-Fahiz : C’est mon avocat, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, et un autre juriste, Max Coupé, qui s’occupent de cela. J’ai aussi demandé à Riyad al-Saydavi d’être mon représentant personnel, il m’aide beaucoup, car il a une longue expérience de travail avec les organisations internationales de défense des droits de l’homme.

La voix de la Russie : Avez-vous des informations sur l’état de santé et les conditions de vie de vos filles ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Leur état de santé s’est détérioré ces dernières années. Deux d’entre elles sont souvent malades et leur état de santé est épouvantable. Elles vivent complètement isolées du monde et de la société, comme en prison, dans un grand château de la ville de Djedda. Elles n’ont ni domestiques ou ni personnes de compagnie. Car comme vous le savez, dans notre société, une femme ne peut rien faire seule [ndlr. dans la société saoudienne une femme ne peut pas sortir seule de chez elle, elle doit être accompagnée d’un homme].

Ainsi, elles sont laissées seules, sans aucune aide. J’ai montré une fois à Riyad al-Saydavi une lettre d’Arabie Saoudite, où il est écrit que soi-disant mes filles vivent royalement, dans le luxe, et qu’elles n’ont besoin de rien. Mais ce n’est pas vrai, je sais qu’elles subissent des pressions psychologiques, elles n’ont même pas droit à un climatiseur. Je m’excuse, je ne peux pas continuer à vous décrire ces détails, car à chaque fois que je pense aux tortures auxquelles elles sont soumises, je me mets à pleurer.

La Voix de la Russie : Avez-vous la possibilité de discuter avec vos filles ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Oui, nous nous téléphonons, leur père pour le moment l’autorise. Il montre ainsi qu’il est un homme clément, qui leur autorise même à parler avec leur mère. Il a même fait courir le bruit selon lequel si j’allais le voir, il me laisserait vivre avec mes filles et personne ne me dérangerait.

Mais la raison principale pour laquelle j’ai quitté l’Arabie saoudite, c’est le roi Abdallah et ses frères. Ils m’ont menacée jusqu’au dernier moment et ont mené contre moi une guerre psychologique jusqu’à ce que je quitte le pays. J’ai ensuite essayé de retourner en Arabie Saoudite, mais toutes les ambassades ont refusé de renouveler mon passeport. La famille du roi a même réussi à empêcher la Jordanie [ndlr. Anoud al-Fahiz est originaire de Jordanie] de prolonger mon passeport jordanien, je n’ai donc même pas pu rentrer dans mon pays.

La Voix de la Russie : Roland Dumas a écrit à l’ONU pour demander de l’aide pour vos filles. Avez-vous reçu une réponse ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Non, je n’ai rien reçu. Je tiens l’ONU et les autres organisations internationales qui ignorent ma demande d’aide pour responsables de ce qui arrive à mes filles.

La Voix de la Russie : Pensez-vous que les médias internationaux font de la désinformation ou cachent la vérité sur le sort des quatre princesses se trouvant en résidence surveillée ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Les médias ne font pas tant de la désinformation qu’ils ne refusent tout simplement de couvrir le problème. Quand cela venait tout juste de commencer, j’ai pris l’avion pour Londres, et ai engagé des avocats américains et britanniques. Des agents saoudiens les ont soudoyés pour qu’ils fassent traîner l’affaire et ne la laissent pas émerger au niveau international. De plus, j’ai eu longtemps du mal à trouver un juriste, tous m’évitaient et ne voulaient pas défendre mes filles.

La Voix de la Russie : Pourquoi vos filles sont si maltraitées, si leurs demi-frères et leurs demi-sœurs vivent tout autrement ?

Princesse Anoud al-Fahiz : La réponse est simple : le roi Abdallah se venge sur moi de notre divorce. Toutes ses filles et ses fils vivent librement et dans le luxe, sauf mes quatre filles. C’est le prix qu’elles paient pour mon divorce d’avec leur père.

La Voix de la Russie : La communauté internationale, les Nations Unies, a souligné à plusieurs reprises que la situation des femmes en Arabie saoudite s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Malheureusement, la communauté internationale subit le pouvoir de l’argent, ce qui conduit toujours à apprécier la situation d’une façon qui n’est pas objective. En Arabie Saoudite, les femmes occupent toujours une place inférieure. L’accord qui a été signé entre l’Arabie Saoudite et l’ONU l’année dernière sur les droits des femmes dans le pays reste complètement mis de côté par le pouvoir saoudien.

La Voix de la Russie : Que voudriez-vous dire aux lecteurs de La Voix de la Russie et au monde ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Je lance un appel à la communauté internationale et au monde entier. Mes quatre filles sont en résidence surveillée, et c’est une question humanitaire. Je n’ai pas peur du mot. Mes filles sont condamnées à une mort lente et douloureuse, vu que leur santé est mise en jeu de façon permanente. Voilà déjà 12 ans que ma vie n’est qu’une douleur continue, il n’y a pas une seule minute où je ne souffre pas pour mes filles. Imaginez que vos enfants soient en difficulté, vous demandez de l’aide, mais personne ne vous entend…   N

Fahim al-Surani
Source: La Voix de la Russie
Par La Rando

Réforme du marché du travail en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite emploie depuis quelques mois la manière forte pour tenter de remédier au chômage des Saoudiens tout en augmentant sa popularité : expulser en masse les travailleurs immigrés sans papiers. Près d’un million d’entre eux ont déjà quitté le pays. Si l’Arabie saoudite a retenu une leçon des printemps arabes, c’est bien que le chômage, et particulièrement celui des jeunes, est une bombe politique à retardement qui peut exploser à tout moment. Avec un taux officiel de chômage de 12 % parmi les nationaux, qui grimpe à 40 % pour les hommes entre 20 et 24 ans et à 70 % pour les femmes de cette même classe d’âge, le royaume a décidé d’employer la manière forte pour créer de nouveaux emplois pour ses ressortissants. Incapable d’absorber plus de fonctionnaires, il a pris le parti de remplacer les travailleurs expatriés. Tout au moins de donner le signal qu’il entend mettre de l’ordre dans son marché du travail.

Le retour de la « saoudisation »

L’idée est ancienne et les tentatives de nationalisation (« saoudisation ») de la main d’œuvre ont connu diverses fortunes au cours de la dernière décennie. En juin 2011, cependant, le ministère du travail saoudien a lancé un nouveau programme, appelé nitaqat, faisant obligation aux entreprises saoudiennes de plus de dix salariés d’employer un pourcentage fixe de nationaux, sous peine de se voir imposer une sanction financière. Sa mise en œuvre devait devenir effective en 2013.

Depuis fin mars, date à laquelle le ministère du travail a annoncé que ses inspecteurs allaient redoubler d’activité pour vérifier que toutes les entreprises étaient en conformité avec les objectifs du nitaqat — et par là même que tous les travailleurs étrangers étaient en règle avec le système du sponsorship ou kafâla —, un vrai vent de panique souffle sur l’Arabie. Le roi avait accordé une amnistie de trois mois, expirant le 3 juillet 2013, durant laquelle les étrangers sans papiers étaient priés de régulariser leur situation pour éviter des peines d’emprisonnement pouvant atteindre deux ans fermes et des amendes — impossibles à payer pour le commun des immigrés — s’élevant jusqu’à 27 000 dollars. Devant l’ampleur du « sauve-qui-peut » généralisé, le roi Abdallah a dû étendre la période de régularisation de quatre mois, jusqu’au 3 novembre 2013.

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