Sherpas, aristocrates de l’alpinisme himalayen

Katmandou — Ils sont jeunes, très jeunes, sans aucune expérience de la montagne, peu aguerris et mal équipés: venus de tout le Népal pour remplacer les fameux Sherpas, aristocrates de l’alpinisme himalayen, qui délaissent le métier, les nouveaux porteurs d’altitude inquiètent la profession.

Ces adolescents affluent dans « la demeure des Dieux », l’Himalaya, attirés par l’argent des grimpeurs étrangers qu’ils accompagnent en prenant des risques considérables dans un univers hostile dont ils ignorent tout ou presque.

« Des amis porteurs m’ont dit que c’était un bon moyen de gagner sa vie, alors c’est ce que je fais maintenant », explique simplement Tendisha, 19 ans, au cours d’un trek de descente depuis le camp de base de l’Everest, le plus haut sommet du monde.

« Je ne savais rien de la montagne avant », avoue-t-il.

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Le rôle des porteurs est d’acheminer la nourriture et le matériel des randonneurs et alpinistes. Ils précèdent souvent les expéditions pour monter le campement, progressant seuls dans la neige et la glace à plus de 5 ou 6.000 mètres.

Une élite en voie de disparition

Ils sont traditionnellement de l’ethnie des Sherpas, des montagnards locaux, forts et endurants, habitués à l’altitude depuis des générations.

Ils guident les alpinistes – jusqu’au sommet – et portent leur fardeau. Dans un métier qui exige de bien juger de l’altitude, du relief et des températures, tout en maîtrisant les gestes de premiers secours, le manque d’expérience peut être fatal à une expédition.

Mais cette élite est en voie de disparition, selon un rapport de l’ONG Porters’ Progress pour qui l’alpinisme himalayen est en « crise ».

En quête d’un avenir meilleur, les Sherpas – comme chaque jour un millier de Népalais – sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays dont l’économie ne s’est pas relevée de la guerre civile qui a renversé la monarchie en 2006.

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