Patagonie, surnommé « le grand sud »

La Patagonie pourrait être qualifiée de pays à part entière tant est forte la culture patagone. Surnommé « le grand sud », ce territoire d’au moins deux fois la France, l’un des moins peuplés au monde, s’étale sur deux pays, l’Argentine et le Chili.

Paysage sauvage, au point que certaines zones demeurent encore aujourd’hui inaccessibles, la Patagonie contient une multitude d’univers, du désert froid aux grands glaciers, du plus grand lac du continent à la célèbre Terre de feu. En Argentine, c’est une pampa infinie qui s’étend du nord au sud, jusqu’à la ville la plus australe du monde, Ushuaïa. De l’autre côté des montagnes, au Chili, se trouve une zone particulièrement inhospitalière au tourisme de masse. La magie d’une atmosphère de bout du monde se situe certainement de ce côté-ci de la frontière. Parmi les destinations les plus connues, les glaciers Perito Moreno et El Calafate attirent le plus de voyageurs. Le parc national Torres del Paine, au Chili, abrite quant à lui des montagnes dont la couleur vire sur le violet, d’où son nom de « Tours Bleues » traduit en tehuelche, une communauté indigène de la région. On s’y balade en compagnie de colonies de guanacos, de flamants roses, de condors et parfois même de pumas sauvages.

Détroit de Magellan

Dans ce parc à l’atmosphère magique, on trouve également le Campo de Hielo Sur, deuxième plus grande étendue de glace de la planète qui, contrairement à la calotte glaciaire arctique, continue de progresser d’année en année. Se retrouver devant ces paysages somptueux, sauvages, et que rien ne semble pouvoir remettre en cause est une expérience aussi troublante que mémorable. Plus au sud, la ville de Puntas Arenas est le début de la Terre de feu au détroit de Magellan. La ville, fondée par des colons britanniques au milieu du XIXe  siècle, est unique sur ce continent. Plus au sud, la terre se divise en une myriade d’îlots recouverts de neige et assaillis par le vent à chaque moment de l’année. Au nord, c’est un paysage tout autre. Au Chili, la Patagonie est seulement accessible par avion. La plus grande ville de la région, Coyhaique, est prise entre les montagnes, donc isolée du reste du monde. À chaque regard, des sommets enneigés, puis plus au sud on oscille entre pampa et vallées blanches. C’est à Chile Chico que se trouve le plus grand lac d’Amérique du Sud, s’étendant sur la frontière argentine. Deux noms différents d’ailleurs, le Lago General Carrera d’un côté, Lago Buenos Aires de l’autre, et une couleur bleu turquoise qui donne envie d’y rester pour toujours.

Parmi ces merveilles de la nature vit une communauté très particulière. Les Patagons sont très fiers de leurs origines héritées de la descendance mapuche. La culture traditionnelle patagone est incarnée par les gauchos, gardiens de bestiaux à l’accent prononcé employant leur propre jargon. Ils sont le symbole d’une culture commune au Chili et à l’Argentine. Un trait d’union qui les différencie des autres habitants de ces deux pays. Des danses, des chants, les célèbres asados, barbecues de viande à partager en famille, donnent l’impression que la vie est plutôt simple en Patagonie et que les jours d’hiver isolés du reste du monde sont lointains. Dans ces provinces, qui portent le nom de « La fin du monde », ou encore de « La dernière espérance », une seule et même devise : « En Patagonie, celui qui se presse perd toujours son temps. » La Patagonie pourrait être un pays à elle seule. Un lieu magique qui, sans trop d’effort, vous en met plein les yeux et qui est habité par des Patagons toujours prêts à ouvrir leurs portes à l’inconnu.

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