Par Randonnée

Un alpiniste français se tue en Suisse

Jérôme FilipozziL’annonce du décès de Jérôme Filipozzi a semé la consternation au sein du Club alpin de Toulouse, fort de 2400 membres.

Ce célibataire de 42 ans, demeurant à Blagnac, était un des «encadrants» (un guide à titre bénévole) du club, qu’il fréquentait depuis plus de dix ans. Il est mort mardi après-midi, après une chute lors de la descente de la Dent blanche (4327 mètres), un sommet réputé des Alpes suisses. Seul, il avait croisé une cordée au sommet dans la matinée. C’est la gardienne du refuge, ne le voyant pas revenir, qui a prévenu les secours.

«Un sport dangereux»

Deux guides et un médecin, venus à bord de deux hélicoptères, ont découvert son corps à 3600 mètres d’altitude. Même si les conditions météo étaient favorables, Jérôme Filipozzi aurait fait une chute de 400 mètres. Il n’avait aucun papier sur lui. Pour l’identifier, en plus du témoignage de la gardienne, la police suisse a découvert sa carte du club alpin au refuge et sa voiture garée à Zermatt.

«C’était quelqu’un de sérieux, qui partait certes souvent seul, mais qui avait largement le niveau pour le faire. La Dent blanche était nettement dans ses cordes. Il ne prenait jamais de risques. Malgré toutes les précautions que nous prenons, les sessions régulières sur la sécurité, l’alpinisme reste un sport dangereux» témoigne Bruno Serraz, vice-président du Club alpin de Toulouse, dont certains membres du club devaient rejoindre leur mentor en cette fin de semaine.

Jérôme Filipozzi était si expérimenté qu’il encadrait des débutants ou des alpinistes moins confirmés. «Jérôme était breveté en alpinisme et ski-alpinisme depuis plusieurs années. Il prenait une part importante dans l’encadrement des sorties mais aussi dans la formation. Nous nous souviendrons de sa gentillesse, de sa disponibilité mais aussi de son calme et de son expérience» poursuit Bruno Serraz.

«Généreux et attentif aux autres»

Au sein du club, les hommages se multiplient. «L’été dernier, j’avais pu apprécier sa générosité et sa compétence. Il n’avait pas hésité à faire plusieurs fois les mêmes courses et notamment le Cervin pour qu’un maximum de personnes puissent réaliser cette belle ascension. Il proposait souvent des voies et des sommets souvent originaux» indique Patrick. «Jérôme était très sensible, généreux et attentif aux autres» confirme Alain, qui l’a côtoyé la semaine dernière, dans le massif des Écrins. «Il connaissait le Luchonnais comme personne» ajoute Isabelle. Carine évoque «sa discrétion, sa patience et son plaisir de partager la montagne, dont il savourait la beauté à chaque instant».

Ancien élève du lycée privé du Ferradou, à Toulouse, ancien étudiant à l’université Toulouse 3 (Paul Sabatier), Jérôme Filipozzi, ingénieur informatique travaillait depuis 14 ans chez Cap Gemini, en tant qu’architecte de réseaux. La date de ses obsèques n’a pas encore été fixée.

J.-F. Lardy-Gaillot

Source: ladepeche.fr

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Coupe du Monde de ski alpinisme à Puy-St-Vincent

ski alpinismeAprès la dernière épreuve de Coupe du Monde de ski alpinisme en février 2013, Puy St Vincent va de nouveau accueillir une nouvelle épreuve en le 9 et 11 janvier prochain. On espère y voir la victoire de nos athlètes locaux Laetitia Roux et Mathéo Jacquemoud !

Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le club « Team Ecrins Hautes-Alpes », organisateur de la Coupe du Monde, va également organiser l’Open Régional Ski Ecrins les 11 et 12 avril prochain !

Source: dici.fr

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La guerre de l’olivier (reportage)

arbre olivierC’est l’histoire d’un arbre fruitier. Un arbre que l’on dit immortel, indissociable du blé et de la vigne dans l’esprit de l’Homme. En quelques années, l’olivier est devenu la star de nos jardins et balcons. De producteur d’huile, le voici rebaptisé arbre d’ornement. Certains amateurs investissent dans cette essence comme d’autres dans les grands crus ou les tableaux de maîtres. Un olivier millénaire vaut en moyenne 60.000 euros. Mais aujourd’hui nous sommes des millions à vouloir ce petit bout de Méditerranée sur un coin de notre terrasse, à la campagne ou en ville. Pour répondre à la demande, les jardineries vendent des arbres accessibles à toutes les bourses. Des modèles qui n’ont plus qu’un lointain souvenir avec les majestueuses oliveraies du sud de l’Europe.

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Championnats du monde d’escalade à Munich

escalade munich allemagneLa coupe du monde d’escalade en bloc aura lieu le samedi 23 août à Munich. Elle sera retransmise en live streaming par Red Bull à partir de 18h45. Nous sommes en plein dedans, le bloc sera à l’honneur ce week-end, avec l’une des étapes de la coupe du monde d’escalade. La dernière compétition s’est déroulée à Chamonix, Sachi Amma et Jain Kim en sont sortis vainqueurs. Les meilleurs grimpeurs du monde se déplacent cette fois-ci à Munich. Après les trainings et les phases de qualification, la grande finale aura lieu quant à elle le samedi 23 août, entre 18h30 à 21h15. La retransmission sera assurée par Red Bull en live streaming sur sa chaîne TV. Organisée par la Fédération internationale d’escalade (IFSC), cette compétition désignera les deux prochains champions du monde de bloc. Parmi les Français, il faudra suivre Mélanie Sandoz (actuellement septième au classement) et Mélissa Le Nevé (troisième) du côté des femmes. Alban Levier (septième du général) sera la plus grande chance tricolore chez les hommes.

Source: meltyxtrem.fr

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Survivre à une morsure de serpent

vipere-couleuvreLes vipères fuient les hommes. Dans l’hexagone, un serpent qui mesure plus de 90 cm n’est pas une vipère mais une couleuvre, il est de ce fait inoffensif. Les conseils et recommandations en cas de morsure du Docteur Vonick CHENU, médecin Anesthésiste-Réanimateur, ancien Chef des Services Urgences et Réanimation, Centre Hospitalier de DAX 40010.

Risques

On dénombre de 1 000 à 2 000 morsures de vipères par an en France (vipera aspis et vipera berus)

  • 10 % des morsures s’accompagnent d’une envenimation ;
  • 10 % des envenimations sont potentiellement graves ;
  • 1 à 3 décès par an ;
  • les vipères possèdent plus de venin au printemps, les envenimations sont plus fréquentes en avril/juin.

Prévention

Pour toute promenade en montagne ou en forêt :

  • avoir un téléphone portable et connaître le 15 ou le 18 ;
  • chaussures fermées, pantalons ;
  • si vous faites du camping, ne pas coucher à même le sol et examiner vos vêtements et vos chaussures le matin ;
  • au cours de la promenade, frapper le sol en avançant (la vipère est sourde mais sensible aux vibrations) ;
  • avoir un minimum de matériel de premier secours : eau oxygénée, Dakin ou produit iodé ainsi que des bandages légers et du paracétamol.

Morsure

  • douleur vive sur le moment avec une sensation de piqûre ;
  • deux petites lésions cutanées punctiformes espacées de 6 à 8 mm (quelquefois une seule) ;
  • quelquefois une goutte de sérosité ;
  • on a vu ou non le serpent, on a su ou non le reconnaître ;
  • 10 à 15 minutes plus tard, peut apparaître une réaction oedémateuse au niveau de la morsure, puis du segment de membre intéressé, enfin de tout le membre ;
  • l’aspect de la peau peut se modifier : tâches ecchymotiques ou purpuriques…
  • peut s’accompagner d’agitation (ne pas donner de café ou d’alcool et/ou d’excitant car augmente la diffusion) ;
  • les formes graves sont en général dues à la pénétration directe du venin dans une veine ;
  • si absence d’oedème et de douleur, il n’y a pas d’inoculation de venin : 20 à 30 % des morsures sont dites « sèches ».

Bilan de la morsure

Morsure de vipère sur un pied adulte

La classification de la morsure en fonction des signes cliniques conditionne la surveillance et le traitement. Voici les différents grades :

Grade 1 – Pas d’envenimation :

  • marque des crochets ;
  • absence d’oedème ;
  • absence de réaction locale.

 

Grade 2 – Envenimation minimale :

  • oedème local autour de la morsure ;
  • absence de symptômes généraux ;

Grade 3 – Envenimation modérée :

  • oedème régional (membre) seul ou accompagné de symptômes généraux modérés (hypotension passagère, vomissements, diarrhée).

Grade 4 – Envenimation sévère :

  • oedème étendu et/ou symptômes généraux sévères (hypotension prolongée, sueur, choc, saignements, vomissements, diarrhée…).

Bien noter le grade pour le transmettre au 15 !

Complications

  • surinfection ;
  • tétanos ;
  • douleur ;
  • troubles de la coagulation.

Gestes d’urgence

Plus qu’une pancarte, un cerbère efficace

1. allonger la victime ;
2. calmer la victime : toute excitation augmente la vitesse de diffusion du venin ;
3. nettoyer et désinfecter la morsure ;
4. poser un bandage sans compression ;
5. enlever bagues, bracelets …
6. contacter le 15 pour suite à donner et transport éventuel ;
7. si transport : immobiliser le membre mordu ;
8. si douleur : paracétamol (ne pas utiliser d’aspirine).

NE PAS FAIRE :

  • ne pas utiliser – éther, alcool : risque d’augmenter la diffusion du venin ;
  • ne pas utiliser de sérum antivenimeux : risque de réaction allergique important ;
  • jamais de garrot : augmente l’anoxie, l’oedème et favorise l’action locale du venin ;
  • ne pas inciser ou aspirer ou cautériser ;
  • aspi venin semble peu efficace.

Mise en observation et hospitalisation

Grade 1 – Surveillance locale

Grade 2 – Hospitalisation :
Mise en observation 24 heures car risque de forme retardée.

Grade 3 et 4 – Hospitalisation :

  • surveillance urgences/soins intensifs ;
  • surveillance des paramètres ;
  • traitement de la douleur ;
  • couverture antibiotique ;
  • prévention du tétanos ;
  • mise en place d’une sérothérapie : sérum antivenimeux constitué de fragments F(ab’)2 d’anticorps équins, pasteurisé et purifié en perfusion intraveineuse selon un protocole très précis ;
  • traitement des troubles de la coagulation.

Séquelles

  • oedème pendant plusieurs semaines ;
  • douleur résiduelle ;
  • nécrose tissulaire ;
  • rarement troubles neurologiques : parésies résolutives de la musculature de la face et oculaire (ptôsis, ophtalmoplégie, troubles de l’accommodation) – vipera zinnikeri ;
  • insuffisance rénale ;
  • oedème pulmonaire due à un mauvais pronostic.

Morsures de vipères sur les animaux

Chiens et chats peuvent être victimes de morsure de vipère

Conseils du Docteur Paul, vétérinaire en Sologne :

Reconnaître la morsure :

  • 2 trous de morsures (crochets de la mâchoire sup) espacés d’environ 1 cm ;
  • gonflement très important.

Conduite à tenir :

  • ne jamais mettre de garrot ;
  • aspi venin sans intérêt ;
  • appeler son vétérinaire pour prévenir qu’on arrive et garder son calme.

Les animaux résistent généralement bien au venin.
Le risque majeur est une infection et des troubles respiratoires si la morsure est sur la gueule ou le museau.
Si cela se passe pendant le week-end appeler son vétérinaire qui donnera le numéro du vétérinaire de garde.
Si le vétérinaire est loin, vous pouvez donner des corticoïdes à la dose de 2 mg/kg.
Les morsures sont souvent plus méchantes en début de saison car les poches à venin sont plus remplies.
Les complications d’une morsure de vipère sont des troubles de la coagulation qui peuvent intervenir pendant 4 à 7 jours et une possible insuffisance rénale pendant 3 à 4 jours.
Certains chiens ou chats très choqués sont gardés sous perfusion pendant 24 à 48h. 90 % repartent chez eux aussitôt mais doivent subir un contrôle après 48 heures.

Particularités du venin de vipère

Le venin est inoculé au moyen de 2 crochets mobiles qui sont repliés en arrière lorsque la gueule est fermée et qui basculent en avant lorsque la gueule est ouverte.

C’est la vipère qui contrôle elle-même l’injection ou non de venin. C’est un liquide huileux de couleur jaune ambrée dont la quantité varie en fonction de l’activité et de l’âge de la vipère.

Composition

Les toxines
Leur rôle principal est de tuer rapidement la proie :

  • les neurotoxines peuvent entraîner des convulsions, des crampes, des paralysies (notamment une paralysie des muscles respiratoires) ;
  • les myotoxines peuvent entraîner des nécroses musculaires au niveau de la morsure ;
  • les hémotoxines peuvent entraîner des troubles de la coagulation, et une hémolyse.

Les enzymes
Elles assurent la prédigestion des tissus. Certaines de ces enzymes sont responsables de la douleur.

Conclusion

L’action des enzymes et des toxines agissent sur la circulation, l’appareil respiratoire, l’appareil gastro-intestinal et le système nerveux. Le rein est aussi touché par des troubles hémodynamiques et de coagulation. L’envenimation générale se situe dans un délai assez bref (5 à 15 mn) mais peut aussi arriver tardivement au delà des 24 heures.

Source: Pratique.fr

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Un champignon mangeur de plastique

champignon plastiqueDes étudiants américains ont découvert un étonnant champignon de la forêt amazonienne, identifié dans la jungle d’Equateur, lors d’un voyage d’étude universitaire. Ce champignon a la remarquable propriété de pouvoir casser des chaînes de polyuréthane. Ces dernières se trouvent contenues dans le plastique. Autrement dit, se champignon est un « bouffeur de plastoc » !

champignon mangeur de plastique

Alors que le plastique a envahi la planète et les océans, et qu’il met un temps fou à se décomposer naturellement, ce champignon est doc particulièrement prometteur : le Pestalotiopsis microspora, c’est son nom scientifique, peut se nourrir de polyuréthane, un polymère très utilisé pour fabriquer des adhésifs, des mousses de plastique, ou des tuyaux de jardin, des chaussures, des peintures.

Le Pestalotiopsis Microspora est une espèce de champignons endophytes capable de décomposer et digérer le polyuréthane dans un milieu anaérobie.

Ce champignon employé industriellement permettrait de considérablement renforcer la lutte contre le plastique « sauvage » par son recyclage massif.

Vue au microscope du Pestalotiopsis microspora anti-plastique

La durée de vie des déchets dans la nature

champignon mangeur de plastique Pestalotiopsis Microspora prospère et agit tout aussi bien dans des milieux privés d’oxygène comme des décharges publiques, des égouts, … des lieux, souvent enfouis sous terre et où le plastique s’accumule.

Le champignon-mangeur-de-plastique bientôt opérationnel ?

La mise en oeuvre de cette découverte pourrait prendre 20 ans. Malgré ce délai, les perspectives font rêver les chercheurs.

champignon-anti-plastiquesBernard Henrissat, directeur de recherche au CNRS,(université d’Aix-Marseille) explique : «C’est une découverte à première vue extraordinaire». Il souligne notamment que la caractéristique principale du Pestalotiopsis microspora est qu’il est «autonome» contrairement aux propriétés d’autres champignons utilisés pour réduire le temps de décomposition du plastique« .

Il se pourrait fort qu’à l’avenir, on saupoudre les décharges de ce champignon qui se fera un festin nettoyeur…

source: consoglobe.com

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Bidonville de Kibera ( Nairobi, Kenya)

KiberaDans le bidonville de Kibera, au sud-ouest de Nairobi, près d’un million de personnes s’entassent sans électricité ni eau courante ni égouts ni ramassage des déchets. Pollution des eaux, propagation des animaux nuisibles, mortalité infantile : les conséquences sanitaires sont dramatiques. Beaucoup de voyageurs viennent visiter Kibera et « Slum Tourism » devient populaire. Les spectateurs de cette catastrophe humanitaire ont été plus que bruyante, mais toujours pas d’améliorations majeures à la zone ont été fait en dépit du sujet populaire dans les médias.

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Time-lapse : La Terre vue depuis l’espace

timelapse terre planeteVous êtes confortablement installé ? Oui ? Bon, les images que vous allez voir ont deux objectifs : Nous inviter à ouvrir notre champ de vision en général et nous rappeler modestement que nous faisons partie d’un tout. (Merci Rémy!)

Ces images, nous ne les verrons certainement jamais de nos propres yeux. Ces photographies prises par les astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale, véritable balcon de l’espace, ont été compilées par le photographe Bruce Wayne pour créer cette incroyable séquence en time-lapse. Classées par couleur, ralentis, stabilisées, respectées, ces images ont ensuite été convertis en HD à 24 images/seconde, nous offrant une vue imprenable sur cet « oasis fragile », comme l’ont habillement nommé ses observateurs en orbite.

La musique « Manhatta » est composée et interprétée par The Cinematic Orchestra. Vidéo en plein écran et en HD UNIQUEMENT si vous souhaitez vous envoler :

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Randonnée M’Goun (Haut-Atlas, Maroc)

m goun randonneeAvec un groupe sympa composé de jeunes et de moins jeunes, par une belle journée de juillet 2013, nous avons effectué l’ascension du M’GOUN le deuxième plus haut sommet du Haut-Atlas marocain. L’ighil M’Goun, avec ses 4 071 mètres d’altitude, constitue le troisième plus haut sommet du Maroc après le jbel Toubkal (4 167 mètres) et le jbel Ouanoukrim (4 089 mètres au Timzguida). Le massif du M’Goun se situe dans la partie centrale du Haut Atlas. D’un point de vue administratif il appartient à la province de Ouarzazate. L’assif M’Goun, un affluent de l’oued Dadès, prend sa source au pied de la montagne et arrose la commune rurale d’Ighil n’Oumgoun jusqu’à Kelaat M’Gouna où elle se jette dans l’assif Dadès. L’Ighil M’Goun est une destination très prisée des randonneurs pratiquant le trekking même s’il ne bénéficie pas du même prestige que le Toubkal. Les accidents lors de son ascension sont rares compte tenu de l’altitude relativement peu élevée de cette montagne et de l’absence de glacier. Pourtant trois randonneuses d’une cinquantaine d’années, qui furent surprises par une tempête de neige à son sommet en plein mois de septembre 2005, y laissèrent la vie. Découvrez cette super randonnée en vidéo.

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Survie: Un village auto-géré depuis 1971 !

VandoncourtDes élus qui écoutent les citoyens, des citoyens qui participent vraiment à la décision, des référendums qui tranchent quand aucune solution nette n’émerge ? Mais si, c’est possible. Ça s’appelle la démocratie. Et ça marche très bien, comme à Vandoncourt, commune de 800 habitants près de la frontière suisse qui expérimente depuis plus de quarante ans la démocratie participative.

Les 800 habitants de Vandoncourt, dans le Doubs, n’ont pas attendu que la démocratie participative soit à la mode pour s’impliquer dans la vie de leur village. Ils disposent de nombreux canaux pour faire entendre leurs voix. Et si la municipalité est toujours en charge des affaires courantes, aucune décision importante n’est prise sans le consentement des citoyens.

Le débat en cours sur l’implantation d’un parc éolien est un bon exemple de la culture démocratique qui règne dans la commune. Le projet en est encore au stade des études d’impact et de faisabilité, mais déjà, des voix s’élèvent, tant au sein du Conseil municipal que parmi les villageois.

Une opposition qui n’incommode pas le maire, Patrice Vernier : « Je me suis engagé auprès des habitants en leur disant que dès que nous aurons tous les éléments en main, nous organiserons une réunion publique contradictoire ». Si au terme de ce débat, les deux camps n’arrivent pas à s’entendre, le maire envisage de « lancer une consultation de type référendum pour sonder l’avis des habitants ».

Ce n’est pas la première fois que ce type de scrutin informel est organisé pour s’assurer que les décisions ne soient pas seulement prises « pour les habitants, mais aussi avec les habitants », comme le répète à l’envi l’équipe municipale. En 2002, Patrice Vernier, fraîchement élu, projetait de favoriser l’implantation d’une épicerie dans le village. Face aux divisions suscitées par le projet, il avait là aussi opté pour une consultation individuelle des habitants (étrangers compris) qui avait vu le « oui » triompher.

Aux sources de la démocratie participative

Pour comprendre l’origine de la dynamique participative qui anime le village, il faut remonter au début des années 1970. À cette époque, une bande de jeunes emmenée par Jean-Pierre Maillard-Salin, un jeune retraité de l’Éducation nationale, décide de présenter une liste aux élections. Leur slogan : « Démocratie, contrôle populaire et autogestion ».

Afin d’établir leur programme, ils mettent sur pied un questionnaire et recueillent les desiderata de la population. Lors des élections, la liste l’emporte et l’ensemble des candidats présentés entrent au Conseil municipal. Quarante ans plus tard, ils sont nombreux à Vandoncourt à parler avec nostalgie du regretté Jean-Pierre Maillard-Salin et de la « révolution culturelle » qu’il a impulsée.

On les comprend, tant les méthodes d’organisation prônées par la jeune équipe municipale tranchaient avec le paternalisme sans ambition du maire précédent, aux affaires depuis vingt-quatre ans. « Nous avons dit aux habitants : tu as une bonne idée, on t’épaule, mais tu t’en occupes. On voulait que les gens se prennent en charge et les associer aux décisions au nom de l’autogestion et d’une certaine idée de la démocratie », se rappelle Yves Montavon, Conseiller municipal qui faisait partie de l’aventure.

Chacun a son mot à dire

Les chantiers participatifs, en plus de permettre aux citoyens de se rencontrer, ont permis de fleurir la ville ou de rénover la salle polyvalente.

Dans la foulée, des instances permettant la participation citoyenne sont créées. Comme dans n’importe quelle commune, le Conseil municipal est ouvert aux habitants, sauf qu’ici, ils ont désormais le droit de prendre la parole. En outre, chaque Conseiller municipal se voit attribuer une rue afin de faire remonter les attentes du terrain.

Sans compter que chaque année, avant le vote du budget, la municipalité organise une réunion publique. Les grandes orientations y sont exposées et, là encore, chacun a son mot à dire. « Une centaine de personnes y participent. C’est un moment important de la vie de la commune », estime Brigitte Cottier, Conseillère municipale en charge de la culture.

Des commissions thématiques (environnement, scolaire, budget…) ouvertes à tous et chargées de rendre des avis à l’exécutif voient également le jour afin de donner corps à l’idéal autogestionnaire.

Près d’un demi-siècle plus tard, ces institutions existent toujours. Véronique Fiers, arrivée au village il y a une quinzaine d’années participe à quatre d’entre elles. « Je me sens directement concernée. Ça touche à la vie du village, à ses habitants », argue-t-elle. Convaincue de l’utilité démocratique de ces commissions, elle assure que « tous les points de vue sont écoutés et acceptés. Ils rentrent dans la balance au même titre que le point de vue d’un élu ».

En effet, l’équipe municipale a bien compris que pour que les habitants se réapproprient durablement la politique, il ne suffit pas de les écouter, mais vraiment les intégrer au processus de construction de la décision publique : « Le Conseil municipal n’est pas une chambre d’enregistrement. Si la majorité des gens en face de nous n’est pas d’accord, on les suit. Car si on les prend pour des cons, ils cesseront rapidement de participer », estime Yves Montavon.

Autogestion en actes

Mais c’est surtout la richesse de la vie associative qui fait dire aux habitants des bourgades alentour que Vandoncourt est « un village pas comme les autres ». Le quotidien est en effet rythmé par les initiatives organisées par les vingt-huit associations que compte la commune, du club de foot à la fanfare en passant par une association de préservation des vergers ou des variétés anciennes de pommes.

Ici, pas de « Y’a qu’à, faut qu’on ». La volonté de la municipalité de responsabiliser les habitants se traduit par une forte culture du bénévolat. « Quand la mairie ou les associations lancent des appels, il y a toujours du monde pour répondre présent. Notre devise c’est aide-toi et le ciel t’aidera », lance Patrice Vernier.

Ainsi, plus de deux cents bénévoles participent chaque année à l’organisation de la Fête des saveurs, tandis que des chantiers participatifs ont débouché sur la restauration du temple protestant du village, la réfection de la salle polyvalente ou la création d’un centre de vacances géré par les parents.

En plus de permettre à la municipalité de faire de substantielles économies, et d’améliorer le cadre de vie des habitants, ces actions collectives participent à la création du lien social dans la commune. « Pour s’entraider, il faut se connaître. Et pour se connaître, il faut faire des choses ensemble », résume le maire. Lire la suite sur lelotenaction.org …