Le gel de la production de pétrole « est effectif » selon les Emirats

Les cours du pétrole ont encore fini en nette hausse lundi à New York, s’affichant au plus haut depuis le début de l’année grâce à des espoirs d’une limitation de l’offre et d’un maintien de la demande. Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,98 dollar à 37,90 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), porté par un espoir de rééquilibrage d’un marché actuellement plombé par les excédents.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a progressé de 2,12 dollars à 40,84 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), au plus haut depuis début décembre.

«Bien que les réserves continuent d’augmenter, le marché espère qu’on va voir une réduction de production aux États-Unis, qui pourrait même être bien plus forte que tout le monde s’y attend au vu de la diminution du nombre des puits» en activité, a commenté Bart Melek, chez TD Securities. Le nombre de puits de pétrole actifs est au plus bas depuis décembre 2009.

Dans l’optique d’une modération de l’offre mondiale, des déclarations lundi du ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis étaient aussi de bon augure. «Le prix actuel (du baril) est en train de pousser tout le monde à geler la production et je pense que ce gel est effectif au moment où je vous parle», a déclaré Suhail al-Mazroui à des journalistes à Abou Dhabi.

Mi-février, l’Arabie saoudite et la Russie –les deux premiers producteurs de brut au monde– avaient proposé, avec le Qatar et le Venezuela, que tous les pays producteurs de pétrole gèlent leur production au niveau de janvier afin d’enrayer la chute des prix.

«Toutes ces déclarations portant sur un gel (de production) aident à soutenir la récente remontée des cours», a souligné John Kilduff, chez Again Capital, notant toutefois que le marché attendait toujours des détails sur une réunion qui pourrait avoir lieu le 20 mars à ce propos, à laquelle M. al-Mazroui a indiqué n’avoir pas encore reçu d’invitation.

Pour M. Melek, le marché suppute que, «une fois que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sera sûre que les petits producteurs ne reviendront pas sur le marché en raison de leurs difficultés financières, il pourrait y avoir un accord à l’OPEP pour fortifier encore le marché», avec soit un nouveau gel soit une baisse de la production.

Et, a ajouté M. Melek, les attentes sont également positives du côté de la demande de pétrole, vu que les responsables chinois ont affiché durant le week-end leur détermination à soutenir leur économie pour éviter un atterrissage brutal, et que vendredi les fortes créations d’emploi annoncées aux États-Unis ont été perçues comme le signe d’une activité économique d’un bon niveau.

«Tout cela annule une large part de la négativité qu’on avait vue en début d’année», a assuré M. Melek.

Mais Fawaz Razaqzada, analyste chez City Index, restait toutefois prudent, estimant que les producteurs américains de brut s’étaient révélés jusqu’à présent être bien plus résistants que prévu.

De même, les analystes de Barclays craignaient «qu’en se concentrant trop sur les titres de l’actualité et en ignorant les données fondamentales, on puisse avoir une remontée comme celle (NDLR éphémère) du deuxième trimestre 2015, partiellement due à l’impression fausse que la production américaine était très liée à la chute accélérée du nombre de puits en activité».

«Une répétition (de cet épisode) risquerait de retarder encore le rééquilibrage déjà laborieux du marché», ajoutaient-ils.

Source: lapresse.ca