Débat sur le chantier du refuge du Mont Blanc

Avec 40 jours de mauvais temps donc de retard, les nuages s’amoncellent au propre comme au figuré au-dessus du futur refuge du Goûter. Entamé il y a deux ans, le titanesque chantier à 3830m qui a déploré un mort et un blessé grave, agite les esprits. Et si la réalisation ne devrait pas ouvrir avant fin août début septembre -les Cassandre augurant un report à 2013- ce n’est pas tant la conception exemplaire qui met les nerfs à vif. Non, c’est le système inédit de réservation obligatoire par deux sites internet avec versement d’arrhes (non remboursable à moins de 72 heures), censé participer à la gestion de la surfréquentation du toit de l’Europe.

Si 55 % des places dévolues aux alpinistes individuels sont gérées par la FFCAM (Club alpin français), les 45 % de nuitées restantes attribués aux professionnels et leurs clients sont déléguées au Syndicat national des guides (SNGM). Début mai, à l’ouverture des réservations, les couchettes pour les quatre mois d’été sont parties en deux jours ! Chez les guides la répartition des places entre indépendants, agences et compagnies locales (Chamonix, Saint-Gervais) est depuis longtemps un sujet polémique. Les deux premières catégories dénonçaient les privilèges de la troisième, qui trustait un quart de la capacité du refuge. Si pour cet été transitoire, avec rodage et basculement en pleine saison de l’actuel bâtiment vers le nouveau, un quasi statu quo a été décidé, le projet de système à partir de 2013, supposé mettre tous les guides sur le même pied d’égalité, a déclenché la contestation de deux piliers de la profession.

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