Par La Rando

Tendances en 2013 pour Al jazeera

La rétrospective de « Al Ittijah Al Mou’akess » (La direction et son contraire) a démontré combien la crise syrienne a pu dominer cette émission-phare d’Al Jazeera, diffusée en direct chaque semaine le mardi soir. Cette focalisation traduit le parti pris de la chaîne qatarie, dont l’essentiel de la programmation de l’année 2012 s’est faite autour de la dénonciation de la répression du mouvement révolutionnaire syrien.
Le début de 2013 est l’occasion de mettre en évidence les tendances lourdes qui vont marquer ce réseau médiatique d’ampleur internationale au cours de cette année et d’esquisser les contours de ses futurs projets. La chaîne maintiendra sa volonté farouche de donner la parole aux différentes parties, quel que soit le conflit.
Marqueur de son identité, cette manière de faire est quasiment unique dans l’espace audiovisuel arabe. Lors de chacune de ces émissions, le duel du mardi soir s’est souvent transformé en affrontements tragi-comiques entre pro et anti-Bachar. Loin de faire la promotion des seuls rebelles, la forme du plateau a permis l’expression des porte-paroles du gouvernement syrien.
L’une des personnalités les plus invitées au cours de ce programme fut Cherif Chehata, voix médiatique du régime de Damas. Ce dernier, ainsi que d’autres soutiens de Bachar el-Assad, a pu s’exprimer en toute liberté et n’a pas hésité à dénoncer ardemment la couverture d’Al Jazeera et à vilipender la politique du Qatar.
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Analyse sur les ressorts du "Soft-power" du Qatar

Le journal libanais arabophone As Safir a publié une analyse sur les ressorts du « Soft-power » du Qatar dans lequel j’apporte des éclairages notamment sur le tropisme des dirigeants du Qatar envers la France. L’article a été traduit en anglais et posté sur le site « Al Monitor ». Nous mettons ci-dessous l’article en anglais :
The Greek government, in the midst of a severe economic crisis, recently decided to knock on Qatar’s door for a chance at survival. It hopes that Qatar will help it overcome its crisis, or at least alleviate some of the burden.
Many European countries have gone down a similar path with Qatar. This raises questions regarding the relations between Europe and Qatar, and about how this small Gulf state has become such an important player among major countries.
Qatar invests billions of dollars a year in Europe, including millions in the real estate, hotel, sports and media sectors. This small country — with an area no larger than 12,000 square kilometers and 500,000 people — has become one of the world’s biggest investors, and invests particularly heavily in Europe. Qatar’s relationship with France however, is one exception. There, it maintains a « more private » strategy.
Given that its oil and gas revenues are in the hundreds of billions of dollars each year, Qatar is able to aspire to broad goals.
The small nation of Qatar has developed its soft power capabilities in Europe and in France, taking advantage of a variety of factors and surpassing the many barriers and prejudices preventing it from reaching its goal. This goal was summed up by the Qatari ambassador to Paris, Mohammed al-Kuwari, who was quoted in the French newspaper Le Monde as saying, « Qatar’s financial resources have allowed it to open up to the world, which is crucial to its future. »
Qatar, which has witnessed major growth over the past 15 years, is trying to improve its image in Europe by investing in this continent suffering from a serious economic crisis and sluggish growth.
The Gulf state’s influence first emerged in Europe’s banking sector, especially in those countries experiencing accrued crises as a result of the economic recession taking hold of the « old » continent. It then expanded its presence in the real estate and tourism sectors before moving into media and sports.
Price decreases have provided many investment opportunities for the Gulf states at large, and has allowed them high annual revenues.
 
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Football: la stratégie du Qatar

La récente participation de Nicolas Sarkozy au Doha Goals a permis de mettre à nouveau le Qatar au centre de l’actualité. Pour sa première édition, ce forum a réuni des personnalités politiques et sportives qui ont réfléchi aux moyens de faire du sport « un outil de progrès économique et social ». Cet évènement est l’occasion d’analyser la stratégie qui a fait du Qatar, en quelques années, une plaque tournante de la géopolitique du sport.
La « diplomatie sportive » de Doha
Dans le cadre du Qatar National Vision 2030, véritable feuille de route que s’est fixée la famille royale, le sport est perçu comme un levier d’actions prioritaires. Véhiculant des valeurs positives et offrant une visibilité de premier plan, il permet de placer le Qatar sur la carte du monde à moindre frais.
De même, il doit constituer un moteur de croissance dans le cadre de la politique de diversification économique censée faire sortir le pays de l’hyper-dépendance aux hydrocarbures. Enfin, le sport a ceci de particulier qu’il peut participer à la consolidation d’une identité en exacerbant le sentiment patriotique autour de l’équipe nationale. Pour toutes ces raisons, Doha s’est lancée dans une « diplomatie sportive » et le Doha Goals n’est qu’un élément d’un puzzle beaucoup plus vaste.
Les résultats sont effectivement impressionnants. Depuis l’organisation au Qatar des Jeux Asiatiques en décembre 2006 (qui représentent le 3e évènement sportif de la planète), le pays a entrepris une stratégie de conquête tous azimuts. Ne délaissant aucune discipline, ce dispositif maille tous les aspects du sport : de l’organisation des grands évènements à la diffusion audiovisuelle, jusqu’à la formation d’excellence et la prise de contrôle de clubs à l’étranger.
Le foot, fer de lance de la stratégie qatarie
Conscient de son capital de séduction, les autorités ciblent particulièrement le football. « Sport-roi », il mobilise les masses et peut gratifier le pays d’une publicité planétaire. Dans ce domaine, le Qatar développe un plan d’action autour de 5 axes :
– L’accueil des grands rendez-vous du ballon rond, l’attribution du Mondial 2022 symbolisant avec force cette ambition. Le pays organise aussi d’autres compétitions de grande ampleur. En 2011, il a été l’hôte de la Coupe d’Asie des nations et l’émirat accueille régulièrement des matchs amicaux à grande valeur symbolique. En plus du Brésil qui pose ses valises à Doha chaque année, c’est la sélection espagnole (et accessoirement meilleure équipe de l’histoire du football) qui affrontera l’Uruguay le 6 février.
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Qatar, conférence des Nations unies contre le réchauffement climatique

On en entend de plus en plus parler et ce mois de novembre n’aura fait qu’augmenter sa notoriété tant il aura été particulièrement dense pour sa diplomatie. Minuscule par sa taille mais débordant d’ambitions, le Qatar va une nouvelle fois être au cœur de l’attention mondiale en accueillant à partir de ce lundi la 18e conférence des Nations unies contre le réchauffement climatique (COP18).
Survenant peu de temps après la réunion des factions de l’opposition syrienne au cours de laquelle l’émirat aura été l’artisan majeur de l’unification, Doha va continuer à occuper le devant de la scène en devenant l’épicentre d’un autre moment fort de l’agenda international.
17 000 délégués provenant des quatre coins de la planète sont attendus pour cette grand-messe de l’écologie qui s’étale sur deux semaines avec l’objectif délicat de renforcer une coopération internationale au point mort depuis l’échec du sommet de Copenhague de décembre 2010.

A Doha, une industrie de la conférence

Cette conférence arrive à une période où l’émirat ne cesse de bousculer l’échiquier politique régional. Souhaitant apparaître comme un lieu privilégié des règlements des conflits et longtemps considéré, au moins jusqu’à l’avènement du Printemps arabe, comme un médiateur des différentes lignes de fracture au Moyen-Orient (accord de Doha pour le Liban en 2008, « processus pour le Soudan » sur la question du Darfour, réconciliation inter-palestinienne, etc.), le Qatar a ajouté à son dispositif diplomatique cette volonté de devenir un lieu stratégique de rayonnement intellectuel.
Depuis plusieurs années, c’est le monde entier qui se croise à Doha et le pays a développé une forme d’industrie des conférences qui en fait un des endroits au monde les plus prisés pour l’organisation de colloques.
La liste des évènements qui s’y déroulent donne la mesure de cette nouvelle dimension : ces derniers mois, le congrès de l’Union postale universelle, la conférence de l’ONU sur l’Alliance des civilisations, le congrès international du pétrole, ne sont que quelques uns des moments qui ont vu défiler dans l’émirat les principaux décideurs de la planète.
Cette stratégie du « marketing mondial de positionnement », tel que définie par le professeur Loïc Ravenel, prend désormais un accent de plus en plus fort.
En plus de la réunion de l’opposition syrienne, le pays a aussi reçu en ce mois de novembre le quatrième sommet Wise (World Innovation Summit for Education) dont il est l’initiateur. Véritable Davos de l’éducation, cette plateforme a réuni des centaines de professionnels pour plancher sur l’innovation dans les techniques de l’enseignement ou les moyens d’arriver à une scolarisation universelle.
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Le Qatar en Palestine

L’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, débute une visite officielle dans la bande de Gaza à partir de ce mardi. Première visite au plus haut niveau depuis le blocus imposé après la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006, cet événement met autant en évidence la recomposition du champ politique palestinien que l’implication du petit émirat dans l’équation stratégique du Moyen-Orient.
Contrairement à ce qu’ont relaté de nombreux médias français et étrangers, ce n’est pas la première fois qu’un chef d’Etat arabe se rend dans la bande de Gaza depuis l’occupation de ce bout de terre par Israël en 1967. En 1999, ce territoire avait déjà reçu la visite d’un leader arabe. Il s’agissait déjà de… l’émir du Qatar.

Devenir le pivot du monde arabe

Cette deuxième visite s’inscrit dans un contexte radicalement différent de la précédente. En une décennie, le Qatar est passé du stade de petite monarchie pétrolière insignifiante à un acteur incontournable de la scène moyen-orientale.
Le moment choisi n’est pas anodin. Débordant d’ambitions, Doha a mis à profit la conjoncture issue du printemps arabe pour reprendre au Caire et à Riyad le leadership de la réconciliation interpalestinienne.
Avec une Egypte convalescente et une Arabie saoudite engluée dans ses querelles de succession, Doha a saisi l’opportunité d’occuper le devant de la scène sur un sujet qui domine les représentations du monde musulman. En février dernier, c’est à Doha que les chefs du Fatah et du Hamas se sont réunis pour signer un accord de réconciliation nationale.
Le Qatar souhaite engranger, par le biais de cette visite historique, les dividendes symboliques, politiques et médiatiques d’un engagement qui doit faire de lui, dans son optique, le pivot du monde arabe.

Avec les rebelles sunnites syriens

Le déplacement du cheikh Hamad s’inscrit également dans un contexte régional extrêmement volatile où la crise syrienne accentue les polarisations politiques et confessionnelles.
Soutien des rebelles et parrain du sunnisme régional, le Qatar s’est fortement engagé dans une ligne de faille qui est devenue la caisse de résonance d’un affrontement régional contre l’axe chiite qui s’étend de l’Iran au Hezbollah et dont la Syrie de Bachar el-Assad est un élément-clé.
Dans cet antagonisme qui menace la stabilité de toute la région et où le Liban semble malheureusement devenir la prochaine victime, chaque camp tente de mobiliser les ressources symboliques afin de légitimer son positionnement.
Dans cette compétition, l’alignement des factions palestiniennes (et du Hamas en particulier) sur la position qatarie gratifie la diplomatie du cheikh Hamad d’un précieux atout.
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Polémique: Les 100 millions du Qatar à la France

Suspendu le temps de la campagne électorale, le sujet du fonds qatari pour les banlieues est revenu dans l’actualité suite aux récentes précisions apportées par Arnaud Montebourg.
Désormais réorienté pour venir en aide aux « zones déshéritées », ce projet en dit long autant sur la nature des relations que la France de François Hollande souhaite tisser avec le petit émirat que sur la fracture sociale qui ronge une partie de notre territoire national. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette affaire.
Le projet qatari a changé de nature et d’orientation. Hier « fonds pour les banlieues », il est désormais qualifié par les pouvoirs publics de « fonds franco-qatari » axé sur l’aide aux PME, aux zones déshéritées voire au redressement productif.
Derrière la valse des mots, l’objectif est de gommer toute visée vers les quartiers populaires. Soucieux de son image, le Qatar veut à tout prix éviter de prêter le flanc aux critiques d’un financement obscur de l’islam français et de ses franges radicales.

C’est Pierre Moscovici qui gère le dossier

Le Qatar a beaucoup d’argent et notre pays fait face à une crise économique sévère. Avec en toile de fond les politiques d’austérité qui sévissent en Europe, voilà posés les termes de l’équation.
Considérant Paris comme un élément-clé de son dispositif diplomatique et désirant renforcer à tout prix la densité d’une relation stratégique avec une puissance militaire de premier plan, le Qatar souhaite donner des gages de bonne volonté à une présidence qui, contrairement à la précédente, ne lui est pas acquise d’avance.
Avec la nouvelle équipe à l’Elysée, on est en effet loin du « Tout-Qatar » qui caractérisait l’époque Sarkozy.
Pour faire bonne figure auprès des nouveaux décideurs français et préserver un axe Paris-Doha aussi solide que possible, les Qataris ont donc décidé de mettre l’argent à disposition du nouveau gouvernement. Signe que le projet est pris au sérieux en haut lieu, c’est désormais Pierre Moscovici qui pilote le dossier.
Bercy a décidé de reprendre la main car l’ordre de grandeur des sommes mises en jeu est proprement alléchant. On ne parle plus de 50 millions d’euros comme au début de l’aventure, mais de 100 millions. Certains parlent même d’un montant d’un milliard d’euros qui serait géré en collaboration avec la Banque publique d’investissement et la Caisse des dépôts.
A titre de comparaison, 50 millions d’euros c’est l’équivalent de 10% des sommes allouées chaque année au ministère de la Ville et cela correspond à ce qu’il manquait il y a quelques semaines au ministère des Sports pour boucler son budget…
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La crise syrienne et le Qatar

La crise syrienne s’enlise. Après plus de dix-huit mois de révolte et alors que les exactions se multiplient, le régime ne s’est pas effondré et semble, malgré de sérieux revers, être en mesure de se maintenir pour un moment. Caisse de résonance d’un conflit qui prend une dimension régionale, le théâtre syrien voit s’affronter un régime à bout de souffle soutenu par l’Iran, la Russie et la Chine et une population dont la contestation a progressivement pris, après des mois de protestation pacifique, une tournure militaire. Dans le chaos qui règne aujourd’hui, le rôle de certaines « pétromonarchies », particulièrement du Qatar, interroge et inquiète certains observateurs. Il nous paraît donc opportun de mettre ici en évidence les contours de la stratégie qatarie dans une crise qui révèle les lignes de faille d’un Moyen-Orient où l’enjeu confessionnel devient malheureusement dominant.

L’intransigeance du régime syrien

Il faut d’abord revenir aux fondamentaux du conflit. Portée par le vent de liberté qui a balayé les régimes de Ben Ali et Moubarak, la révolte est née d’une volonté populaire de se libérer d’une dictature militaire qui étouffait la vie du citoyen syrien.
D’abord pacifique, le mouvement de protestation a été contraint à la militarisation du fait d’une répression aveugle dénoncée par plusieurs organisations de défense des droits humains.
Comme le souligne le journaliste Alain Gresh :
« Par son refus de s’engager dans des réformes sérieuses et un dialogue avec l’opposition, par son usage indiscriminé de la violence contre des manifestations qui, pour l’essentiel, restaient pacifiques, par un usage généralisé de la torture, il [Bachar el-Assad] a contribué à la montée de la violence, au passage d’une partie de l’opposition à la lutte armée ; il a, d’un même mouvement, favorisé les ingérences qu’il prétendait vouloir combattre. »
Tout porte à croire que c’est donc l’intransigeance du régime qui est la cause première de la régionalisation du conflit et de l’ingérence de puissances extérieures.
 
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Hollande: Quelles relations entre la France et le Qatar ?

La fin de la présidence Sarkozy va-t-elle sonner la fin des relations très étroites entre le richissime émirat du Qatar et la France ? La rencontre, prévue jeudi 7 juin 2012, entre François Hollande et le premier ministre qatari, le Cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani devrait permettre d’en savoir plus sur l’évolution des relations entre les deux pays.

Les intérêts économiques d’abord

Même si les gouvernements changent, les intérêts demeurent. Sur le plan économique et celui de la coopération militaire, l’Elysée aura tout intérêt à préserver ses parts de marché.
La France continuera à fournir une grande partie de l’équipement militaire de l’armée qatarie et les besoins de développements de l’émirat sont proprement gigantesques. En prévision de l’organisation des grandes compétitions internationales qu’il va accueillir (notamment Mondial de handball en 2015 et surtout la Coupe du monde football en 2022) le Qatar a prévu un plan d’investissement de 140 milliards de dollars. Afin de s’emparer d’une part du gâteau et éviter que ce ne soient les entreprises anglo-saxonnes qui se taillent la part du lion, les entreprises françaises devront donc compter sur un solide axe Paris-Doha.

Les investissements qataris ne devraient pas faiblir

Qu’il s’agisse de l’immobilier, des prises de participation dans les grands groupes industriels ou du sport, le Qatar continuera à faire ses emplettes. Preuve de la persistance de cet engouement, la récente acquisition par le Qatar Investment Authority de l’immeuble Virgin sur les Champs-Elysées pour un montant avoisinant les 500 millions d’euros.
Il y a quelques semaines, l’un des responsables de ce fond souverain (dont le portefeuille d’actifs dépasserait les 100 milliards de dollars) annonçait vouloir investir pour l’année 2012 30 milliards de dollars dans des sociétés étrangères. Classé par le FMI comme pays le plus riche au monde (par habitant) et bénéficiant d’une croissance de près de 20% par an, le Qatar a donc des arguments de poids pour maintenir des relations privilégiées avec la France.
En ces temps de crise où l’argent public se fait rare, on devine facilement que la manne qatarie continuera à être perçue d’un bon œil à Paris.

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L'intervention du Qatar en Libye

Le petit émirat du Golfe fait encore parler de lui. Sa chaîne Al Jazeera, l’organisation de la Coupe du monde de foot… et aujourd’hui, pays arabe en pointe au sein de la coalition qui bombarde les forces pro-Kadhafi. Quatre avions qataris devraient en effet se joindre à l’opération « Aube de l’Odyssée ».
Cette information, confirmée dimanche après-midi par la chaîne Al Jazeera, est d’une importance capitale pour les Occidentaux car une participation militaire des forces qataries prouvera le caractère pluriel de la coalition. Elle permettra aussi de désamorcer les critiques qui font de ces frappes une nouvelle guerre de l’Occident contre le monde musulman, rhétorique abondamment utilisée par le dictateur libyen.
Trois observations peuvent être retenues pour expliquer les ressorts de cette diplomatie qatarie qui se démarque de celle des autres pays arabes.

Une diplomatie d’ouverture pour exister

Les élites dirigeantes du Qatar ont toujours voulu compenser les faiblesses structurelles du pays (taille réduite, population minime, vulnérabilité stratégique) par une diplomatie active et d’ouverture. Cette stratégie a permis d’ériger le pays en élément central de l’équation stratégique au Moyen-Orient.
Ces dernières années, l’émirat est donc devenu un acteur incontournable de la résolution des conflits régionaux (ce qui fut notamment le cas pour les crises au Soudan et au Liban). La participation à la coalition entre dans le cadre de cette manœuvre qui érige le pays en poids lourd du monde arabe.
De plus, le Qatar entretient d’excellentes relations avec les Etats-Unis et la France, notamment dans le domaine militaire. L’émirat abrite le Centcom (commandement central américain qui a piloté les guerres d’Irak et d’Afghanistan) et 80% du matériel et équipement de l’armée qatarie sont d’origine française.
Dans une opération comme celle-ci où Paris avait impérativement besoin de la caution d’une nation arabe, le choix du Qatar, « partenaire stratégique historique de la France » selon les mots du porte-parole du ministère de la Défense, était donc naturel.

Par La Rando

Pourquoi le Qatar investit en dans les banlieues françaises?

Ils étaient neuf. Neuf conseillers municipaux originaires de diverses villes de France à être reçus comme des chefs d’Etats par l’émir du Qatar le mois dernier. Leur séjour d’une semaine, financé et piloté depuis l’ambassade du Qatar en France, aura marqué ces élus de la diversité.
Leur objectif : développer des relations, notamment économiques, avec l’émirat à la richesse insolente pour venir en aide à des projets portés par des jeunes des banlieues françaises, trop souvent victimes de discriminations et de difficultés en tout genre.
Habitué de la diplomatie du carnet de chèques, le Qatar les a comblés : l’ambassadeur vient d’annoncer la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros précisant même que ce dernier « peut être augmenté »…

Tentative de séduction politique

Cette nouvelle ingérence de l’émirat sur la scène française apparaît pour certains comme l’intrusion de trop. Après avoir raflé une partie des droits de retransmission de la Ligue 1, mis à l’amende Canal + pour la diffusion de la Ligue des Champions et racheté avec grand fracas le PSG, c’est donc au tour de la vie politique d’être la cible d’une tentative de séduction.
Cette offensive de l’émirat s’inscrit dans une stratégie d’envergure déployée depuis plusieurs années et incarnée dans le Qatar National Vision 2030. L’objectif des élites politiques à Doha ne manque pas d’audace : faire de leur pays un acteur central du rapport de forces internationales. Dans cette optique, tout est bon à prendre.
Devenir une superpuissance du sport et des médias bien sûr, mais également développer dans les pays occidentaux des relais aussi forts que possibles qui refléteront, d’une manière ou d’une autre, les positions de l’émirat.
 
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