Secteur financier au Brésil 2013

C’est peut être le plus grand des travaux de Dilma Rousseff : mettre au pas le secteur financier, accusé depuis longtemps de pratiquer des marges abusives. Dans la foulée, le ministre des finances, Guido Mantega, a annoncé qu’il donnait un mois aux banques privées pour réduire leurs taux d’intérêt de 30% à 40%.A sa manière, la présidente brésilienne n’y est pas allée par quatre chemins et n’a pas hésité à confronter directement les banques. Pour l’instant celles-ci font le dos rond, mais le tour n’est pas joué. Si elle parvient à ses fins, cela se révélera une prouesse qu’aucun de ses prédécesseurs n’a pu réaliser.
Au début, on n’y avait guère prêté attention. Dès sa victoire en octobre 2010, puis lors de son investiture trois mois plus tard, Dilma Rousseff s’était engagée à faire « converger les taux d’intérêt vers la moyenne internationale ».
Un discours au ton jugé presque protocolaire. Avec des accents de mission impossible, dans un pays qui souffre depuis longtemps de taux d’intérêts exorbitants – actuellement de l’ordre de 45% par an pour le crédit consommation, ou de 174% pour les découverts.
Puis à la veille du 1er mai, les téléspectateurs voient Dilma adopter un ton particulièrement agressif : « Il est inadmissible, dit elle à l’occasion de la fête du travail, que le Brésil, qui dispose d’un des systèmes financiers les plus solides et des plus lucratifs au monde, aient toujours les taux d’intérêt qui figurent parmi les plus élevés au monde ». Et Dilma de condamner « la logique perverse » du système financier qui oblige consommateurs à entreprises à se soumettre à des pratiques jugées abusives.
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