Le tourisme en Antarctique

Ambassadeur en charge des Pôles, Michel Rocard s’est inquiété de la mode pour le tourisme en Arctique et en Antarctique…Les vacances dans un igloo sont à la mode, et cela inquiète l’ex-Premier ministre socialiste français Michel Rocard, ambassadeur chargé des négociations sur les pôles Arctique et Antarctique. Mardi à Buenos Aires, il s’est déclaré inquiet de l’augmentation «vertigineuse» du tourisme en Antarctique. «Le problème qui pointe, c’est le tourisme: parti de zéro il y a trente ans, il atteint les 55.000 personnes par an», a déclaré à la presse Michel Rocard, qui participe dans la capitale argentine à la 34e réunion consultative sur le Traité de l’Antarctique. «Il augmente de manière vertigineuse. Or, il est polluant. Comment peut-on limiter la pollution produite par le tourisme?», a poursuivi Michel Rocard, rappelant que les limitations déjà décidées pouvaient s’avérer insuffisantes.

Elargir le nombre de pays ayant ratifié le Traité de l’Antarctique

Les signataires du Traité s’étaient notamment engagés en 2009 à limiter le nombre de personnes à terre à cent à la fois. En outre, «est-ce que la biodiversité est menacée sur telle ou telle espèce de baleines?», s’est interrogé Michel Rocard. «Il y a des pays qui continuent à braconner. Sommes-nous obligés d’augmenter le niveau de protection?».

L’ambassadeur a fait valoir que la France cherchait à élargir le nombre de pays ayant ratifié le Traité de l’Antarctique. «Il y a beaucoup de gens pour faire le pronostic que nous aurons la pression pour lever l’interdiction des activités minéralogiques en Antarctique», a prévenu l’ancien chef de gouvernement. «Si la France a entrepris le combat pour renforcer l’autorité politique du traité en élargissant le nombre de gens qui l’ont ratifié, c’est précisément pour résister à cela», a-t-il dit.

Les pays signataires doivent fêter, jeudi à Buenos Aires, les cinquante ans du traité de l’Antarctique. Un protocole au traité, relatif à la protection de l’environnement en Antarctique, avait été signé en 1991, alors que Michel Rocard était Premier ministre français. Il a fait de l’Antarctique une réserve naturelle.