Le système de « la kafala » au Qatar

La réforme annoncée au Qatar du système de « la kafala » n’entrera en vigueur qu’en décembre 2016, a rapporté un journal local vendredi. Ce système de « parrainage » est accusé de mettre l’employé à la merci de son employeur et est décrié par des ONG comme

source d’abus dans ce pays organisateur du Mondial-2022.

Au Qatar, tout travailleur étranger a l’obligation d’être « parrainé » par une entreprise, une association, ou un simple citoyen. L’autorisation du parrain est ensuite obligatoire pour quitter le pays. ( AFP/Archives / – )
La loi portant sur la réforme de ce système de « parrainage », qui interdit à tout travailleur étranger de quitter le pays sans l’accord de son employeur et le prive de la possibilité de changer d’emploi, est parue le 13 décembre dans le journal officiel du Qatar, précise le quotidien Al-Sharq. Les lois au Qatar entrent en vigueur un an après leur publication au journal officiel.

Selon Al-Sharq, la réforme de la « kafala » sera effective le 14 décembre 2016, 14 mois après son approbation. C’est la première fois qu’une date est annoncée pour l’application de la loi. La nouvelle réglementation permettra à un travailleur étranger de demander une autorisation de sortie du pays au ministère de l’Intérieur. S’il ne l’obtient pas au bout de trois jours, il aura la possibilité de s’adresser à une commission de recours.

Il pourra également changer d’employeur à la fin de son contrat. Selon la loi actuellement en vigueur, il doit quitter le pays à la fin de son contrat et ne peut y revenir que deux ans plus tard, à condition que son ancien employeur n’y objecte pas. La réforme a été annoncée en octobre après une campagne de critiques des conditions de travail et de vie des migrants au Qatar, lancée par des ONG depuis que ce petit pays du Golfe s’est vu attribuer en 2010 l’organisation de la Coupe du monde en 2022.

Début décembre, Amnesty International a indiqué que l’absence de véritables réformes « déshonore » le Qatar, estimant que « trop peu a été fait pour lutter contre les abus généralisés liés aux travailleurs migrants ». Environ 1,8 million d’étrangers travaillent au Qatar, dont un grand nombre provenant du sous-continent indien. Ils représentent 90% de la population et leur nombre doit atteindre 2,5 millions d’ici 2020.

Source : AFP