Le réchauffement climatique agit sur le Mont-Blanc

Sous l’action du réchauffement climatique, le pergélisol, ou permafrost, fond, fragilisant les montagnes. Ce week-end, 12.000 m3 de roche se sont détachés du Mont-Blanc. Un phénomène qui devrait s’accentuer dans les prochaines années.

Ce week-end, 12.000 m3 de roche granitique se sont détachés de la façade du Mont-Blanc, à environ 3.400 m d’altitude dans la zone des Drus (environ 6 km à l’est de Chamonix). Selon Ludovic Ravanel, chercheur à l’université de Savoie et interrogé par l’AFP, cela ne fait pas de doute, c’est bien le réchauffement climatique qui est mis en cause.

À ces très hautes altitudes (au-delà de 2.500 m environ) la température reste négative tout au long de l’année. L’eau qui s’infiltre dans les roches fracturées gèle et agit comme du ciment qui stabilise les montagnes. On appelle cela le pergélisol, plus connu sous son nom anglais, permafrost. Seuls les sols gelés pendant au moins deux ans peuvent être qualifiés ainsi. Mais lorsque les températures augmentent, le pergélisol se réchauffe et la glace qui maintient la roche finit par fondre ne jouant alors plus son rôle de ciment. La montagne est ainsi fragilisée et menacée par des éboulements éventuels.

En 2005, 265.000 m3 de roche s’étaient détachés de la même face des Drus. Et le phénomène n’est pas rare puisque 182 éboulements ont été recensés depuis 2007. Toujours selon Ludovic Ravanel, la fréquence des éboulements devrait s’accentuer dans les prochaines années sur la zone du Mont-Blanc où la température, mesurée à Chamonix, a augmenté de 2,6 °C en 75 ans. En 2002, 5 millions de m3 de roche s’étaient désolidarisés dans le Caucase russe et plus près de chez nous, dans les Alpes toujours, 2 millions de m3 de roche étaient tombés du versant italien en 1997.

 

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