La Finlande perd son « triple A »

Triste hasard pour l’économie finlandaise. Vendredi 3 juin, l’agence de notation Moody’s a ôté son « triple A » au pays, après Fitch en mars et Standard & Poor’s en octobre 2014. Si ce déclassement n’aura guère de conséquences – seuls le Luxembourg et l’Allemagne ont encore le précieux « triple A » en zone euro –, son motif est alarmant : l’activité du pays donne de sérieux signes de faiblesse.

Un déclin que le gouvernement espère bien enrayer : vendredi également, la puissante union des travailleurs de la métallurgie (Metalli) a donné son feu vert à la mise en œuvre d’un douloureux « pacte de compétitivité », âprement négocié depuis des mois, visant à redynamiser l’économie de ce petit pays de 5,4 millions d’habitants.

« Aujourd’hui, en Finlande, nous écrivons l’histoire. Peu de pays sont capables de prendre une décision si difficile d’un commun accord », s’est aussitôt félicité sur son blog le premier ministre centriste, Juha Sipilä.« C’est un pas dans la bonne direction mais ce pacte ne résoudra pas tous nos problèmes », nuance Juhana Brotherus, chef économiste de la banque Hypo, à Helsinki.

Si le pacte est validé dans sa phase finale, ce qui est désormais probable, plus de 80 % des salariés devront travailler vingt-quatre heures de plus par an, sans hausse de salaire. Leurs cotisations retraites et d’assurance chômage augmenteront temporairement, tandis que celles payées par les employeurs diminueront.

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