Expédition scientifique sur la banquise

Ses rêves d’aventure l’ont menée jusqu’au fin fond de l’hémisphère sud : originaire de Geispolsheim, Mélanie Vital a passé deux mois en Antarctique dans le cadre d’une expédition scientifique pilotée par l’Argentine. Plein les yeux. 

Les photos de Mélanie sont apparues sur Facebook en catimini, petit à petit… Au fil des clichés, le continent Antarctique, dans toute sa majesté, se dévoile entre glaciers et faune que l’on a coutume d’associer à une triste captivité. Et puis, au beau milieu des images, c’est le visage de la jeune femme qui surgit, ici flirtant avec l’océan, là souriant à quelques pas des manchots papous et des phoques de Weddel qui ont élu domicile en ces lieux. Tourisme ? Même pas. Mélanie était en début d’année sur ces terres du bout du monde dans le cadre d’une expédition scientifique pilotée par l’Argentine. Petit détail qui compte, elle y a passé, de janvier à mars, près de deux mois.

« Mesurer l’impact de la fonte des glaciers sur la composition de l’eau »

« Tout ça, je crois, je le dois à mes parents, qui adoraient partir à l’aventure en caravane quand on était gamins. Ça nous a donné le goût du voyage. » C’est que la trentenaire en a fait, du chemin, depuis Geispolsheim et cette Alsace qui la destinait à bosser dans le domaine de l’agronomie. Des études au lycée agricole d’Obernai, puis deux années en IUT de génie biologique à Colmar semblaient effectivement la mener tout droit vers une vie bien balisée.

Mais quand on a la bougeotte, difficile de rester en place. Alors Mélanie s’est donné les moyens de devenir étudiante à l’école d’ingénieur AgroParisTech, puis stagiaire en Argentine, six mois durant en 2010, à l’institut de recherche agronomique de Balcarce. Une rencontre amoureuse plus tard, elle retournait en Amérique du Sud pour vivre sa grande aventure. Sans parler espagnol, sans job… et quitte à changer totalement de voie. Un choix payant : l’Alsacienne a fini par intégrer, en 2013, l’université de Mar del Plata, où elle termine aujourd’hui un doctorat au sein de l’Institut de géologie des côtes et du quaternaire. En partenariat avec le laboratoire d’hydrologie et de géochimie de Strasbourg, la jeune scientifique y travaille sur la vitesse de dissolution des minéraux dans l’aquifère de la pampa et « sur la façon dont ces minéraux influent sur la composition chimique de l’eau. En Argentine, il y a un problème avec le fluor, présent naturellement dans les sols. À partir de certaines doses, il peut créer une dégénérescence des os. On essaye de voir comment remédier au phénomène. »

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