Dubai a besoin de l'Afrique

Après s’être imposé comme destination incontournable du tourisme d’affaires et du luxe, l’émirat de Dubaï cible désormais une clientèle moins aisée. Une stratégie touristique est en train d’être mise en place pour séduire les visiteurs en provenance d’Afrique. 
Objectif 20 millions de touristes à horizon 2020. Voici l’ambition que nourrit désormais le département du tourisme de l’émirat de Dubaï. Ce sont donc plus de 5 millions de touristes supplémentaires, dont 10% d’Africains, qu’il va falloir convaincre d’ici cette échéance, année où la ville devrait accueillir l’exposition universelle.
Il n’est donc plus question pour les opérateurs du tourisme de Dubaï de se contenter de l’image d’une destination de luxe, réservée exclusivement aux nantis. « Jusqu’ici, le plus gros de notre clientèle était composée d’hommes d’affaires qui viennent pour faire des affaires dans tout le Moyen-Orient à partir de Dubaï, ou encore des touristes richissimes qui viennent en villégiature dans nos palaces, explique Anas Allouch, directeur de communication du département du tourisme. Désormais, il y a une véritable volonté de s’ouvrir à une nouvelle clientèle, moins aisée et notamment en provenance d’Afrique ».
Une politique a été mise en place ces dernières années pour augmenter l’offre en termes d’hôtels trois et quatre étoiles. L’État accorde une exonération totale de « fees » – à Dubaï, on ne parle pas de « taxes » mais de « redevances – pour les enseignes de ce genre sur leurs cinq premières années, mais aussi une exonération à hauteur de 50% sur les cinq années suivantes.
Six millions de visiteurs en 2017
« Cela a permis aux grands groupes émiratis comme Emaar de lancer leurs propres enseignes d’hôtelleries positionnées sur cette niche », assure un responsable de la communication au département du tourisme. Avec cette offre hôtelière adaptée, Dubaï espère capter une partie des voyageurs qui transitent par son aéroport international, lequel vient de détrôner Heathrow à Londres en tant que premier aéroport international avec plus de 92 millions de passagers.
Parmi les passagers en transit, beaucoup d’Africains. Un marché dans lequel l’émirat du Golfe compte bien augmenter ses parts. « La clientèle africaine actuellement à Dubaï se limite à des Nigérians et des Angolais, mais notre aéroport voit défiler toutes les nationalités, explique Anas Allouch. L’idée est donc de mettre en place une offre adaptée permettant à ces voyageurs de passer quelques nuits à Dubaï et de profiter de tous les loisirs qu’offre la ville ».
A l’heure actuelle, la clientèle africaine représente seulement 5% des touristes qui se rendent à Dubaï, soit 500 000 personnes – un chiffre que l’émirat entend donc doubler en quatre ans. Selon les statistiques de l’office de tourisme national, au total, 127 000 Nigérians et 211 000 Égyptiens ont visité Dubaï de janvier à septembre 2016.
Les attractions ne manquent pas dans ce petit émirat de 4 000 hectares, qui il y a moins de soixante ans n’était que désert. Dubaï est une sorte de Disneyland pour adultes. On peut y commencer sa journée, par exemple, très tôt avec une ballade en montgolfière au-dessus du désert pour admirer un lever de soleil époustouflant et la finir tard dans la nuit, dans une des nombreuses discothèques éparpillées entre les palaces de la ville.
Entre-temps, on peut visiter la plus haute tour du monde, Burj Khalifa, avec ses 840 mètres de haut, ou même faire du ski au Mall of the Emirates. « Pour une clientèle plus familiale, nous avons les nouveaux parcs d’attraction qui viennent d’ouvrir et qui ciblent quelque six millions de visiteurs l’année prochaine », nous assure Tarek El Moukachar, directeur de communication à Dubai Parks & Resorts, qui vient d’inaugurer le Bollywood Park, un parc d’attraction thématique inédit dans le monde.
Source: Jeune Afrique