Déchets biodégradables en randonnée

Bien que « naturels », les déchets biodégradables, abandonnés dans la nature, la polluent aussi. Voici pourquoi.
Réfléchissez-y à deux fois la prochaine fois que vous jetterez votre peau de banane ou votre trognon de pomme pendant une promenade en forêt : ils ne sont « pas si naturels » qu’on le pense et peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. C’est ce que viennent de rappeler les gardes d’un parc national aux Etats-Unis.

« Ces aliments ‘naturels’ ne se décomposeront pas rapidement », avertissent sur leur page Facebook les gardes du parc national de Glacier, dans le Montana au nord-ouest des Etats-Unis. Ils incitent plutôt les visiteurs à emporter tous leurs déchets avec eux.

L’intérêt d’acheter bio

Faut-il vraiment vous expliquer pourquoi il faut acheter bio ? La qualité sanitaire des produits bio contribue à la santé des consommateurs et n’engendre pas de coût supplémentaire pour la santé publique (cancers liés à l’usage de pesticides). Que ce soit en agriculture ou dans la vie de tous les jours, ces derniers respectent, restaurent et entretiennent les équilibres biologiques sans lesquels la vie ne peut se développer et durer. L’agriculture bio, par exemple, ne pollue pas avec les pesticides, fongicides et autres engrais de synthèse. Si vous êtes soucieux de votre santé, en achetant des produits bio, vous agirez en parfait citoyen, plus soucieux d’acheter des produits de saison et frais et d’éviter le gaspillage… En parallèle des produits alimentaires, vous achèterez davantage de produits écologiques pour la vie quotidienne.

Deux ans pour la décomposition d’une peau de banane

« Si les animaux ne mangent pas ces déchets alimentaires, leur décomposition demandera bien plus longtemps que vous ne le pensez », jusqu’à « plusieurs années » pour certains fruits en fonction de l’environnement, soulignent encore les rangers de ce parc situé à la frontière canadienne, une « réserve de biosphère » inscrite au patrimoine de l’Unesco. Une peau de banane est certes biodégradable, mais le processus peut demander deux ans dans ce parc, tandis qu’il faudra tout de même huit semaines pour un trognon de pomme.

Un grand nombre de produits alimentaires que nous consommons ne sont en outre « pas si naturels », dès lors qu’ils ne sont pas originaires de l’endroit où ils sont jetés.

« Si la faune sauvage les mange, ils ne seront probablement pas bien digérés car ces animaux ne sont pas accoutumés à cette nourriture », et les graines de fruits et légumes pourraient donner des plantes qui ne sont pas autochtones. Cette nourriture peut enfin mettre en danger les animaux de manière insoupçonnée. « Par exemple, si vous lancez le reste de votre pomme par la fenêtre de votre voiture, cela peut inciter les animaux sauvages à venir chercher leur nourriture le long des routes. Et plus ils passent de temps près des routes, plus ils courent le risque de se faire percuter par une voiture ! » insistent les rangers.

« Enfin, personne ne veut voir vos déchets de nourriture se décomposer pendant leur visite au parc national de pristine », concluent les gardes forestiers.

Les feuilles mortes peuvent, elles aussi, peuvent polluer

En France, l’office national des forêts (ONF) dresse le même constat et tente aussi d’alerter les randonneurs, ciblant, lui, les déchets verts : feuilles mortes, tontes de gazon, tailles de haies et d’arbustes, résidus d’élagage, déchets d’entretien de massifs, ou encore déchets de jardin des particuliers. L’ONF rappelle d’ailleurs que les abandonner dans la nature est passible d’une amende de 30 à 1500 euros

« Ces personnes pensent qu’en les jetant dans un milieu naturel, leur décomposition permettra d’enrichir le sol » mais « ce geste dégrade les sols forestiers », note l’office qui explique que ces déchets organiques sont formés de résidus issus de l’entretien d’espaces verts, de jardins privés ou même de terrains de sport, etc. pouvant entraîner une pollution des sols.

Et même si la décomposition se fait normalement, l’enrichissement du sol produit par les dépôts entraîne des modifications de la flore et de la faune, alerte l’ONF. Des espèces animales opportunistes comme le sanglier peuvent alors être tentés de s’y installer, ainsi que des plantes invasives. Mieux donc préférer les déchetteries. Et réfléchir à deux fois avant de jeter quelque chose par terre selon AFP.