Comment rendre l’eau potable en randonnée

L’eau est l’élément essentiel de notre corps et représente 70% du poids du corps. Se ravitailler en eau lors d’une randonnée est parfois problématique. On se pose souvent la question si la fontaine est potable ou non, si la rivière claire est potable, même si rien ne remplace votre stock d’eau calé au fond de votre sac à dos , des solutions existent pour être autonome lorsque les ressources des territoires arpentés le permettent. La prudence reste évidemment de mise… Il faut boire quelques gorgées toutes les 10 à 20 minutes environ, éviter les grandes quantités d’eau lors de pauses. N’attendez pas d’avoir soif pour la boire 🙁 !

L’eau règle la température du corps en évacuant la chaleur par la transpiration. Elle permet aussi d’éliminer les déchets de notre corps, et apporte certains éléments nutritifs. En temps normal, l’être humain doit consommer un litre et demi d’eau par jour. Lors d’une randonnée , ce prérequis varie selon les efforts et les climats rencontrés. La consommation en activité, dans des conditions courantes de marche, est de 2 à 3 litres par jour pour un adulte. Mais ces chiffres augmentent lors des périples plus soutenus et sous des températures caniculaires. Si cet apport est insuffisant, les conséquences peuvent être dramatiques.

Elles se traduisent d’abord par une diminution de la transpiration, la climatisation de notre corps. Le manque d’eau peut ensuite provoquer une hyperthermie (hausse de la température, accélération du pouls,…) si la situation s’aggrave. Boire suffisamment et régulièrement est donc primordial. Cependant, embarquer la réserve d’eau nécessaire peut sérieusement alourdir un sac à dos, surtout lors d’une marche de plusieurs jours. Se ravitailler dans un torrent, une fontaine ou un plan d’eau est tentant… mais quelques rappels s’imposent.

Prélever l’eau lors d’une randonnée
Torrent ou source ? Il vous faut toujours prélever l’eau la plus claire possible, loin de toute activité humaine ou animale, et éviter les eaux stagnantes. Si elle est troublée ou boueuse, il faut la faire décanter dans un récipient ou un réceptacle adéquat. Il convient ensuite d’attendre que les particules minérales, plus lourdes, restent au fond. Autre solution si ce simple décantage ne fonctionne pas : un filtrage grossier via un filtre à café ou une pièce de tissu ou de moustiquaire permet de capter les particules indélicates. Mais attention, cette eau filtrée n’est pas pour autant consommable en l’état. Il se peut qu’un animal mort en amont contamine la rivière sur plusieurs centaines de mètres … donc méfiance!

La solution mécanique
Les fabricants proposent des solutions de filtration mécanique adaptées à la randonnée. Une pompe met sous pression l’eau qui passe ensuite par plusieurs étages de filtration qui captent parasites et autres bactéries. Attention, les virus s’y glissent parfois et une désinfection chimique peut être nécessaire selon l’environnement traversé. Des filtres peuvent aussi contenir des étages actifs iodés, ou charbon, efficaces contre les virus et polluants. Compter entre deux et cinq minutes de pompage pour obtenir un litre d’eau. Inconvénient de ce système de filtration, outre son prix : un filtre s’encrasse très vite. Il nécessite un entretien soigneux et un nettoyage régulier. Surtout lorsqu ‘on ne peut pomper le précieux liquide dans des eaux parfaitement claires.


Traitement UV
Connaissez-vous le traitement de l’eau par rayonnement UV? Dernier arrivé sur le marché, le procédé qui utilise l’émission des rayons ultraviolets pour neutraliser les organismes présents dans l’eau. Les appareils ressemblent à un gros stylo, fonctionnant à l’aide de piles, qu’on plonge dans un récipient d’eau claire. Il suffit de l’agiter le temps indiqué par le fabricant, souvent quelques minutes, et l’eau est ensuite consommable. Point positif, elle n’a pas le goût désagréable des ajouts chimiques. Le dispositif de traitement, bactéricide, a pour principe de générer des rayons ultra-violets au sein d’une chambre d’irradiation. Ces rayons que l’on explicitera plus loin, irradient les cellules vivantes contenues dans le liquide traversant l’appareil.  Mais attention, il ne s’agit pas d’un produit miracle ; l’eau doit être préalablement claire et filtrée pour être vierge de toute impureté.

L’ébullition de l’eau
L’eau bout à 100°C. On vous l’a appris à l’école et vous n’avez aucune raison de mettre vos leçons en doute. Pourtant, savez-vous que cette température n’est vraie que dans certaines conditions ? Faire bouillir l’eau ou la neige ? C’est la solution la plus évidente, très efficace, après filtration, pour obtenir une eau consommable. En dessous de 1000 mètres d’altitude, l’eau bout à 100°C. Il faut une dizaine de minutes pour éliminer les organismes et parasites, mais deux à trois minutes suffisent pour obtenir une eau vierge de la plupart des contaminations. En altitude, la température d’ébullition de l’eau est inférieure, le temps de « cuisson » est donc plus long. A savoir : l’ébullition est inefficace contre les polluants chimiques.

La solution chimique
La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau dite « courante » est une solution d’eau et de différents sels minéraux ou d’autres adjuvants. Il y a une solution chimique très efficace contre les virus et bactéries, mais pas contre les parasites, cette solution n’est viable qu’avec une eau claire, préalablement filtrée. Il suffit de glisser une pastille dans votre réserve d’eau et d’attendre le temps d’action requis avant de consommer. Ce dernier varie entre trente minutes et deux heures selon le produit utilisé et les conditions rencontrées. Plus l’eau est froide, plus ce temps de désinfection sera long. Le Micropur, ou son concurrent Aquatabs, fonctionnent parfaitement. L’hydroclonazone (dérivé chloré), considéré comme moins efficace mais aussi moins onéreux, est couramment utilisé. Revers de la médaille, son goût chloré, assez désagréable, rebute de nombreux randonneurs…