Par La Rando

David Beckham, un cadeau politique pour le Qatar

Je relaie ici l’analyse intéressante de Michel Franza, historien, parue il y a quelques jours sur le site du Nouvel observateur et qui apporte des éclairages sur les retombées positives pour le Qatar de la venue de Beckham. LE PLUS. Le transfert de David Beckham est officiel et beaucoup s’en réjouissent : un joueur de talent, une icône de la mode, il y a de quoi redorer l’image du PSG. Mais, pour notre contributeur, cette arrivée du « Spice Boy » dans le onze parisien n’a rien d’un hasard et ses bénéfices sont plus politiques que sportifs, surtout pour le Qatar.
La planète football est en émoi depuis l’arrivée du « Spice Boy » au PSG, comme elle l’était mardi 29 janvier avec les révélations du magazine « France Football » sur le Qatargate et l’achat présumé de la Coupe du monde 2022.
Stratégie de communication millimétrée
En deux jours, nous voilà repassés de l’ombre à la lumière par l’effet d’une stratégie de communication millimétrée. Du grand art politique.
En effet, le Qatar ne pouvait demeurer, au regard de ses investissements, dans une zone de suspicion, de défiance, voire d’illégitimité sportive, alors que, comme l’a expliqué sur Le Plus Nabil Ennasri, « le football est le fer de lance de la stratégie qatarie », le cœur de « la diplomatie sportive de Doha ».
Surtout quand le PSG est l’élément premier de sa communication sportive nationale au service d’une stratégie politique globale. Et que de plus, sportivement, il n’est pas au top. Là, les dirigeants font coup double. Ils effacent des prestations en demi-teinte et s’ouvrent de nouveau la planète football.
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Par La Rando

Les Frères musulmans et l’opération « Serval »

Principale force politique du nouveau monde arabe, celui qui a été remodelé par les révolutions de l’année 2011, le mouvement des Frères musulmans a réagi en ordre relativement dispersé à l’intervention française au Mali. Si la maison mère de la confrérie, fondée en Egypte à la fin des années 1920, a critiqué l’operation militaire « Serval », les différentes branches de cette organisation transnationale n’ont pas toutes réagi à l’unisson.
Au-delà d’un réflexe de défiance à l’égard de ce qu’ils voient comme une nouvelle intrusion occidentale en terre musulmane – attitude facilitée par le fait que la situation au nord du Mali est souvent mal connue –, les nouveaux pouvoirs doivent composer avec leur opinion publique et leurs intérêts géopolitiques, parfois divergents.
Jeudi 17 janvier, dans un communiqué de l’Union internationale des oulémas, qu’il préside, le cheikh égyptien Youssef Al-Qaradaoui, considéré comme le guide spirituel de fait de la confrérie, avait jugé l’entrée en action des soldats français « précipitée ». Célèbre dans tout le monde musulman pour l’émission « La charia et la vie », sur la chaîne qatarie Al-Jazira, ce prédicateur s’était ému des « conséquences dangereuses » de l’opération, avant d’exhorter les parties à régler la crise par le dialogue.
« CELA VA ATTISER LE CONFLIT DANS CETTE RÉGION »
Quatre jours plus tard, le président égyptien Mohamed Morsi, haut dirigeant de la confrérie, s’était à son tour dit hostile au déploiement des forces françaises. « Cela va attiser le conflit dans cette région, avait-il déclaré. L’intervention doit être pacifique et (…) des fonds doivent être investis dans le développement. »
M. Morsi s’est d’autant plus facilement rallié aux vues du télécoraniste d’Al-Jazira que ses rivaux salafistes tentent de mobiliser la rue contre l’opération « Serval ». Le 18 janvier, plusieurs dizaines de radicaux musulmans avaient protesté devant l’ambassade de France au Caire, stigmatisant ce qu’ils voient comme une intervention « coloniale ». A quelques mois d’élections législatives et alors que l’exercice du pouvoir entame l’aura de son parti, le président Morsi se devait d’occuper le terrain, même si la question malienne reste très secondaire dans les préoccupations des Egyptiens.
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Beckham au PSG: le bon investissement du Qatar

LE PLUS. Beckham est la nouvelle idole du PSG et tout le monde pointe la réussite marketing du transfert à défaut de soulever l’enthousiasme sportif. Mais le vrai gagnant n’est peut-être pas celui qu’on croit… Décryptage avec Nabil Ennasri, chercheur spécialiste du Qatar.
PSG. Avec l’arrivée de David Beckham, le Qatar réussit un gros coup de communication. Il faut dire que l’émirat est friand de ce genre de procédés et n’en est pas à son premier essai. La stratégie du Soft power, chère aux décideurs qataris, se décline à tous les niveaux et l’arrivée de Beckham est un élément à mettre en perspective dans le cadre d’un puzzle géopolitique beaucoup plus vaste.
Depuis une dizaine d’années, Doha a fait du football le principal outil d’expression de sa diplomatie sportive. La réception de grandes compétitions internationales, l’accent mis sur la formation (symbolisée par l’académie d’excellence Aspire), la mise en place d’un large réseau de diffusion télévisuelle avec Al Jazeera Sport et l’acquisition du PSG en sont les principaux facteurs.
Le PSG, une tête de gondole pour le Qatar
La mise à disposition d’une ligne budgétaire quasiment illimitée couronne une vision pensée dès la fin des années 1990. Elle se déploie aujourd’hui et place désormais le Qatar comme l’un des épicentres du sport mondial.
Le club parisien constitue la vitrine internationale de ce volontarisme politique.
A grand renfort de communication et de marketing, l’objectif est de hisser le PSG dans la cour des premières formations mondiales.
En recrutant Beckham à moindre frais, les dirigeants font d’une pierre trois coups.
1. Le joueur anglais, véritable marque à lui tout seul, permet de renforcer le prestige du club et consolide l’attractivité d’un championnat jugé, jusqu’à une période récente, peu compétitif sur la scène européenne.
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Une journaliste d’Al Jazeera porte plainte contre Mezri Haddad

Nous reprenons en grande partie l’article du site www.al-kanz.org qui fait le point sur la plainte que va déposer la célèbre journaliste de la chaîne Al Jazeera, Khadija Benguena, contre Mezri Hadad pour diffamation. Rappel : l’ancien ténor du régime de Ben Ali a eu des mots très durs envers la journaliste algérienne et s’est lancé dans de graves accusations au cours de de l’émission « Ce soir ou jamais » du mardi 5 février 2013 à laquelle je participais.
Si vous avez suivi de près le printemps arabe en Tunisie ou êtes tunisien, vous le connaissez sans doute. Si vous suivez depuis des années avec assiduité les interviews de Jean-Jacques Bourdin, vous le connaissez sans doute. Si vous ne ratez jamais l’émission de Frédéric Taddéi « Ce soir ou jamais » (CSOJ), là encore vous le connaissez sans doute, puisqu’il était l’un des invités de l’émission du 5 février dernier, consacrée au Qatar. Lui, c’est Mezri Haddad.
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Football: accusations de corruption contre le Qatar

Entretien réalisé avec Pierre Puchot, journaliste à Mediapart. Paru sur le site Mediapart le 29 janvier 2013. On connaissait déjà les contrats mirifiques, en millions d’euros, qui avaient permis au Qatar de s’attacher les bonnes grâces de personnalités emblématiques du football comme Zinedine Zidane ou Pep Guardiola, soutiens décisifs lors de l’élection qui permit à Doha de se voir attribuer la Coupe du monde 2022. Dans une enquête intitulée Qatargate, le journal France Football apporte mardi 29 janvier de nouveaux éléments sur le processus de corruption qui aurait été mis en branle lors de la désignation du pays organisateur, et notamment l’achat par les Qataris des voix de la fédération des Caraïbes.
Quelle est la part de responsabilité de la Fédération internationale de football association (Fifa) dans ce triste panorama ? Comment le Qatar agit-il à l’échelle internationale pour étendre son influence, par le biais d’ambassadeurs de prestige comme Michel Platini ou Nicolas Sarkozy ? Le « Qatarbashing » est-il devenu une pratique largement répandue du fait des succès du petit émirat ? Décryptage avec Nabil Ennasri, spécialiste du Qatar et auteur de l’ouvrage L’Énigme du Qatar, à paraître le 6 mars chez Iris édition.
Comment réagissez-vous à cette enquête qui présente le Qatar comme un élément de corruption vis-à-vis de la Fifa et du monde du football dans son ensemble ?
On connaissait depuis longtemps le fonctionnement semi-mafieux de la Fifa, les pots-de-vin, tout cela est documenté. Quand le Qatar a réussi à obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2022, on pouvait donc se poser la question de la corruption éventuelle, car le processus de prise de décision de la Fifa est extrêmement trouble. Et les enjeux financiers sont colossaux. Ces soupçons de corruption, nous les avions donc depuis deux ans, depuis décembre 2010, date à laquelle le Qatar a été désigné pour organiser l’événement.
On se rappelle notamment le cas de Mohammed Bin Hammam, qui était l’un des représentants qataris au comité exécutif de la Fifa. Du fait de sa volonté trop affichée de soudoyer un certain nombre d’agents au sein de ce comité, ou d’acheter tout simplement les votes, il a fini par être radié. Une commission d’éthique est en train de travailler sur le dossier du Qatar. Ces soupçons et éléments de corruption sont aujourd’hui davantage étayés par l’enquête de France Football. Mais on savait déjà pour Nicolas Sarkozy qui aurait, selon l’hebdomadaire, conseillé discrètement à Michel Platini de voter pour le Qatar.
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Par La Rando

Le Qatar et la FIFA

LE PLUS. L’enquête fait la une de « France Football », ce mardi. Le Qatar aurait mis la main au portefeuille pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2022. Des accusations de corruption crédibles ? Quelles conséquences pour ce pays ? Décryptage de Nabil Ennasri, doctorant et auteur de « L’énigme du Qatar » (à paraître en mars 2013)
FOOTBALL. Les faits rapportés par les journalistes de « France Football » sont édifiants. Leur enquête semble solide, fouillée, le dossier est très lourd. L’accusation est loin d’être hasardeuse.
La révélation de tels éléments n’est pas totalement une surprise. Dès l’attribution de l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar, de fortes suspicions ont pesé sur ce pays et ses méthodes. Ce qui est plus étonnant, c’est de voir cette enquête sortir maintenant et ne viser que ce pays.
Le fonctionnement de la FIFA en cause
Quiconque s’intéresse de près au football mondial sait que le fonctionnement de la FIFA est loin d’être transparent. Or, cette enquête semble d’abord compromettante pour cette institution qui, si ces accusations sont confirmées, semble bel et bien faire de la corruption la pierre angulaire de son fonctionnement. Ce sont les défaillances de la FIFA que fait apparaître ce travail journalistique en premier lieu.
Différentes enquêtes, par le passé, ont déjà montré que les trucages et le règne de l’argent roi existaient au sein de la FIFA. Et ils n’ont pas attendu l’arrivée du Qatar pour exister. Le Qatar n’est ici que le catalyseur d’une pratique qui avait trahi l’éthique du sport pour la remplacer par l’appât du gain.
On ne peut donc analyser cette enquête sans observer une certaine focalisation sur le Qatar. Les attributions de coupe du monde n’ont jamais brillé par leur clarté et il en est de même pour l’organisation des Jeux olympiques. Il est, à ce titre, étonnant de voir que l’attribution de l’édition 2018 à la Russie, pays qui se caractérise souvent par des méthodes discutables, ne fait pas l’objet d’une même attention.
Un phénomène de crispation autour du Qatar
Comment alors expliquer une telle crispation ? Elle est sans doute le reflet d’un certain nombre de non-dits et d’une véritable inquiétude, en France notamment, à l’égard du petit émirat. Notre pays entretient un rapport maladif avec le monde arabe qui se cristallise dans le traitement du sujet « Qatar ».
Ce pays est également en train de commencer à payer le prix de ses ambitions. C’est en quelque sorte le retour du boomerang. Du fait de sa politique trop ambitieuse, il fait des jaloux, se crée des adversaires et agace de plus en plus. On est sans doute en train d’assister aux limites de sa politique en matière de soft power et de diplomatie sportive.
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Le Qatar et la Confédération syndicale internationale

Nous reprenons cet article rédigé par la Confédération syndicale internationale qui fait état du triste sort réservé aux travailleurs étrangers au Qatar. L’émirat ne pourra faire office de modèle pour le Golfe s’il ne fait pas de gros efforts pour améliorer le triste sort de cette frange marginalisée qui constitue pourtant les 3/4 de sa population.
Qatar : Le mouvement syndical international avertit que le système de visas de travail facilite le recours au travail forcé.
Au milieu de la frénésie du chantier de la Coupe du monde, le Qatar fait l’objet d’une nouvelle plainte à l’OIT.
18 January 2013: Les organisations syndicales internationales ont déposé une nouvelle plainte auprès de l’Organisation internationale du travail étayée par des preuves attestant du recours au travail forcé au Qatar. Face à l’explosion de la demande d’infrastructures, le Qatar, dont la population ne dépasse guère 300.000 habitants, doit faire appel à 1,2 millions de travailleurs migrants. Ceux-ci sont contraints à des conditions de travail non sûres et à des salaires de faim.
Pour la première fois, le travail forcé est utilisé comme référence pour définir les conditions de travail au Qatar dans le cadre d’une plainte à l’OIT. La plainte officielle déposée conjointement par la CSI et l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) porte sur sept cas spécifiques issus de centaines d’infractions portées à l’attention de la CSI.
D’après Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, le système de visas par parrainage au Qatar facilite le recours au travail forcé dès lors qu’il empêche les travailleuses et travailleurs migrants de quitter un employeur véreux ou de quitter le pays sans autorisation.
« La législation qatarie accorde aux employeurs un pouvoir quasi-absolu sur les travailleurs. Ils sont seuls maîtres à bord à l’heure de décider si un travailleur peut changer d’emploi, quitter le pays ou rester au Qatar.
« Au cours des prochains mois seront annoncés les contrats pour les nouveaux stades et les infrastructures de la Coupe du monde. Des millions de travailleurs supplémentaires seront embauchés depuis l’étranger pour la réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires et immobilières destinées à la Coupe du monde.
« Nous avons averti les entreprises multinationales qui ont fait des offres pour ces contrats de se conformer au droit international et de respecter les droits des travailleurs », a indiqué Sharan Burrow.
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Le Qatar et la crise du Mali

Les accusations se multiplient autour du potentiel soutien du Qatar aux groupes jihadistes du Nord-Mali. Après les révélations du Canard enchaîné, c’est au tour de la sénatrice communiste Michelle Demessine, rejointe par Marine Le Pen, d’incriminer Doha.
Devant les nombreuses zones d’ombre que cette affaire suscite, il est nécessaire de rappeler quelques points essentiels et de mettre en évidence quel est le degré et la nature de l’implication du petit émirat dans la région.

Il n’y a pas de forces spéciales qataries dans la zone

Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas trace d’une présence de forces spéciales qataries dans la zone. Confirmée par une enquête de la DGSE du mois de novembre, cette absence d’éléments militaires qataris se comprend aisément au regard de la relation nouée entre la France et le Qatar depuis plusieurs années.
Faisant de Paris un élément clé de son dispositif diplomatique, l’intérêt stratégique de Doha de prêter main forte à des groupuscules radicaux qui mettent en péril la zone traditionnelle d’influence de la France en Afrique n’est pas du tout évident.
En outre, si le Qatar est accusé d’avoir récupéré le Printemps arabe en soutenant massivement les formations islamistes victorieuses des urnes, ce soutien reste cantonné aux tenants de l’islam proche des Frères musulmans.
Or, la vision de l’islam défendue par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses affidés est celle d’un islam de type « salafi-jihadiste » qui n’a pas grand-chose à voir avec la tendance promue à Doha.
Ce principe de non-ingérence a été rappelé à plusieurs reprises par les autorités qataries qui ont tenu à rassurer le Quai d’Orsay, notamment suite aux rumeurs persistantes d’une partie de la presse française et africaine. Lors de la visite officielle du président par intérim Dioncounda Traoré à Doha, le 24 octobre, l’émir a tenu une nouvelle fois à démentir le soutien de son pays aux rebelles du Nord.

Les puissantes ONG de l’émirat dans le Sahel

Si la non-présence d’agents officiels qataris dans la région est avérée, il n’en est pas de même pour les institutions privées de type caritatif. L’émirat compte en effet de puissantes ONG richement dotées dont le périmètre d’intervention couvre plusieurs continents.
Dominées par les courants salafis littéralistes, ces associations n’hésitent pas à intervenir au cœur des lignes de fracture du monde musulman. Présents au Bangladesh pour soutenir les réfugiés musulmans birmans, elles sont également actives en Somalie malgré la gravité de la situation sécuritaire. En plus du Croissant rouge qatari, les structures telles que Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid ont fait des pays du Sahel (et donc du Nord-Mali) l’un de leurs terrain d’intervention privilégiés.
Au début du mois d’août, le Croissant rouge qatari a lancé une campagne de dons à l’adresse des nécessités du Nord-Mali et, en vertu d’un accord avec la Croix-rouge malienne, certains humanitaires qataris ont pu se rendre dans des villes comme Gao et Kidal.
Le mois suivant, la Qatar Charity y inaugurait un centre d’accueil pour les enfants déplacés. La force de frappe financière de ces structures est colossale. A l’été 2011, lors du mois de Ramadan, elles avaient débloqués près de 100 millions de dollars afin de répondre à la catastrophe humanitaire qui frappait la Corne de l’Afrique.
Dans un pays considéré par le magazine Forbes comme étant le plus riche de la planète en PNB/habitant, la simple récolte de la zakat (troisième pilier de l’islam) peut dégager des dizaines de millions de dollars. Même si la majorité des donations fait l’objet d’une surveillance étroite de diverses instances gouvernementales (et américaines), il se peut qu’une partie d’entre elles aient pu passer les mailles du filet.
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El Watan: L'Algérie et son partenariat avec le Qatar

Entretien réalisé avec le Journal algérien El Watan paru le 14 janvier 2012. L’Algérie vient de signer 8 accords de coopération et partenariat avec le Qatar. Ce dernier n’étant pas une puissance économique ou industrielle mondiale en-dehors du secteur gazier, quel est l’intérêt pour l’Algérie, qui elle dispose d’une importante manne financière ?

Le Qatar comme l’Algérie est à la recherche d’une diversification de son économie à travers des investissements à l’étranger dans des pays qui offrent suffisamment d’opportunités et de stabilité dans ce contexte de crise économique et de remous politiques dans les pays arabes. Or, si vous prenez la carte des pays arabes aujourd’hui, il est difficile de trouver un pays qui conjugue stabilité politique relative et perspectives économiques prometteuses. L’Algérie est dans cette situation. Par ailleurs, le Qatar possède d’importantes réserves gazières et l’Algérie est un important acteur sur ce marché. Face à la concurrence mondiale sur ce secteur, notamment de la Russie ou de l’Iran, il est stratégique de faire des alliances. C’est donc un intérêt commun que se noue ce partenariat.
-Le Qatar joue un rôle de plus en plus important sur la scène économique et diplomatique mondiale. Qu’est-ce qui lui confère aujourd’hui cette importance ?
Le Qatar s’est engagé depuis la prise du pouvoir du Cheikh Hamed en 1995 dans une politique d’influence stratégique, du Soft Power, celle de l’utilisation de l’image à des fins d’agenda politique. Il est certainement aujourd’hui l’Etat qui fait le meilleur usage de cette diplomatie du rayonnement, du prestige et de l’implication tous azimuts. On est dans une stratégie élaborée qui a été vulgarisée dans le Qatar National Vision 2030 et qui doit faire du pays l’un des moteurs à la fois du monde arabe, voire de la scène internationale à cet horizon.
Le Qatar est assis sur une réserve de gaz exceptionnelle (3e réserve mondiale), il exporte quasiment un million de barils/jour de pétrole et il a donc des perspectives de croissance impressionnantes. Il a un réservoir financier qui lui donne les moyens de ses ambitions, lesquelles consistent à rayonner le plus possible.
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