Les ambitions de Dubaï dans le transport aérien

Dubaï Aerospace Enterprise a finalisé le rachat du loueur d’avions irlandais AWAS. Une acquisition hautement stratégique.  Les ambitions de Dubaï dans le transport aérien ne se limitent pas à Emirates. Avec le rachat de l’irlandais AWAS par Dubaï Aerospace Enterprise (DAE) , finalisé ce lundi, l’émirat est désormais aux commandes d’un des plus gros loueurs d’avions au monde, avec une flotte de 332 avions, d’une valeur de 14 milliards de dollars. L’opération place DAE au cinquième rang mondial, loin derrière le numéro un américain GECAS et ses 1.950 appareils et le numéro deux irlandais Aercap (1.110), mais à portée du chinois Avolon (547) et du japonais SMBC aviation (453).

DAE sauvé de la faillite

Pour DAE, c’est l’aboutissement d’un long chemin semé d’embûches. Créé en 2006 afin de soutenir le développement de la compagnie Emirates, DAE est passé à deux doigt de la faillite après la crise financière de 2008. Il n’a dû son salut qu’au soutien de l’Etat, qui contrôle la quasi-totalité du capital.

A l’instar de la stratégie mise en oeuvre bien avant par Singapour et Hong Kong, Dubaï poursuit en effet une feuille de route précise. L’émirat vise à développer, dans le sillage du succès d’Emirates et de son hub, toute la palette des activités aéronautiques, de la location d’avions à la maintenance, en passant par la fabrication de moteurs et d’aérostructures.

Un secteur de plus en plus stratégique

Le contrôle d’un grand loueur d’avions est, à cet égard, éminemment stratégique. Il constitue potentiellement un bon amortissement de cycles pour Emirates et FlyDubaï, en leur offrant la souplesse nécessaire pour adapter leur offre aux variations de la demande. Mais c’est aussi un gros fond de clientèle pour ses activités de maintenance. Et c’est, éventuellement, un instrument de pression supplémentaire sur Airbus et Boeing, dont plus de 20 % des carnets de commandes émanent des grands loueurs d’avions.

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