Une Pakistanaise sur l’Everest

A 22 ans, Samina Baig vient d’écrire l’Histoire en devenant la première Pakistanaise a gravir l’Everest. Et elle espère que son exploit inspirera les femmes de son pays en leur montrant qu’elles peuvent elles aussi dépasser les conservatismes et réaliser leurs rêves. Cela fait presque deux semaines que Samina a vaincu le « toit du monde » (8.848 m) au bout d’une éprouvante expédition, à quelques jours du soixantième anniversaire de sa premières ascension par le Néo-zélandais Edmund Hillary et le Népalais Tenzing Norgay en 1953.

Originaire de Shimshal, dans la vallée de Hunza, située sur les contreforts de l’Himalaya côté pakistanais, la petite alpiniste à la voix douce avoue que l’expédition, menée dans des conditions climatiques difficiles, a été dure car « l’Everest est à la fois technique et dangereux à cause des avalanches, des crevasses et des chutes de pierres ».

Mais l’exaltation ressentie en atteignant le sommet valait selon elle tous les efforts et douleurs. Et les larmes de joie ont roulé sur ses joues lorsqu’elle y a déplié le drapeau pakistanais. « Ca a été le moment le plus émouvant pour moi », dit-elle.

A ce moment précis où le monde entier était à ses pieds, elle dit avoir pensé aux millions des femmes qui, dans son pays, ne peuvent décider librement de leur destin en raison de conservatismes qui les maintiennent souvent au foyer.

« J’ai pensé à celles qui ne sont pas autorisées à aller à l’école ou à faire ce qu’elle veulent de leur vie. J’espère que leurs familles comprendront un jour que la contribution des femmes à la société est très importante et peut aider à construire un pays plus fort », explique-t-elle.

Selon les groupes de défense des droits de l’Homme, les discriminations et violences domestiques contre les femmes sont courantes, y compris les « crimes d’honneur » où des femmes sont tuées après avoir été accusées d’avoir déshonoré leur famille par un comportement jugé trop licencieux.

Ils soulignent que les femmes souffrent notamment dans le nord-ouest, où la rébellion des talibans s’est installée ces dix dernières années. En octobre, les talibans y avaient notamment tenté de tuer Malala Yousufzaï, une écolière de 15 ans de la vallée de Swat, car elle y faisait la promotion de l’éducation des filles. Lire la suite sur Sport.fr