Trek chamelier à Djanet ( Algerie )

Nous partons bivouaquer à 60 km de DJANET au pied du plateau : l’akba TAFILALET (passage) et les chameliers sont déjà là pour être prêts demain matin à gravir le plateau. Nous faisons un peu de ménage àvec nos deux mains avant d’installer nos couchages.

Lever un peu avant 6 h et petit déjeuner à 6h30. Nous commençons la montée à 7 h 30 avec un guide supplémentaire,en bout de 2h45 on aperçoit ce qui nous attend : c’est vertigineux, rocheux. Yasser nous l’avait bien dit que ce serait difficile et long et c’est bien vrai mais tellement impressionnant et splendide. L’ascension se fait lentement, plutôt à l’ombre aux premières heures donc nous ne souffrons pas de la chaleur.

Nous avons un premier palier et nous continuons l’ascension. A 12 h 30 nous voyons les premiers cyprès millénaire – nous pique-niquons à l’ombre du plus majestueux car aujourd’hui nous avons transporté dans nos sacs notre nourriture et l’eau, l’équipe ne pouvant pas installer à cet endroit la cuisine. Repos bien mérité et satisfaits de l’effort fourni.

Notre trek n’est pas terminée et continuons par la vallée des cyprès et arrivons par derrière le campement, emmenés par Cheikh et Ibrahim qui nous montrent les premières peintures puis un immense canyon. Nous rejoignons à 17 h 30 le campement fourbus où un thé et biscuits sont engloutis. Nous sommes arrivés à TAMRIT. Lieu très connu où beaucoup de touristes passent d’où derrière les rochers qui nous abritent nous découvrons les déchets abandonnés formant une décharge…nous sommes outrés et bien sûr accentuons notre vigilance de propreté.

Le matin nous assistons au chargement des10 dromadaires : ustensiles de cuisine, provisions alimentaires, nos sacs, des tentes, les matelas – les méharées compagnons sont afférés à fixer ces chargements par des cordages.

Les journées suivantes seront ponctuées de découvertes de peintures rupestres à foison plus belles les unes que les autres et surtout émouvantes. Nous sommes sur les pas d’hommes préhistoriques qui ont vécu là et ont laissé des traces de vie humaine. Les rochers sont différents à chaque détour : tours de grès sculptées par le vent, défilés, canyons, cheminées de fées, solitaires aux formes imaginaires. Nous sommes donc passé à TIN ZOUMAITEK, TIN-TAZARIFT et TIN ITINEN. Nous Avons assisté à des couchers de soleil magnifiques avec ou sans nuages.

Notamment à SEFAR où nous avons passé deux nuits – lieu où a séjourné longuement Yasser et Fawsi Nous avons eu deux malades dans notre groupe ce jour là : une rage de dent et donc une chique soignée par antibiotique et une gastro. Ils ont pu se reposer une journée dans ce campement idéal. Il y a de l’eau tout près dans une guelta car nous voyons les guides et chameliers s’éloigner avec leur baluchon et revenir deux heures plus tard habillés dans des tenues touaregs flatteuses. Ils se sont fait beaux pour la fete du Mouloud Enabaoui Malheureusement ils ne seront pas avec leur famille mais nous ferons une grande fête le soir et nous aurons même la visite de guides qui sont installés beaucoup plus loin avec des touristes français de Grenoble.

Ils nous montrent quelques jeux = par exemple deux personnes attachées par une corde qui doivent se dénouer sans défaire les nœuds par des mouvements acrobatiques – très drôle car nous assistons à des contorsions. Cheikh nous montrent des jeux avec allumettes : des combinaisons à résoudre. Puis la musique se déchaîne et quelques danseurs se produisent et une transe est au bord du fil. Soirée tardive et très agréable. Nous commençons à retenir quelques chansons ( Talaha badroualina ).

Ce soir là, Ibrahim nous propose de faire un texte en commun afin que CHEIKH en compose la musique pour en faire une chanson – Nous y avons passé un peu de temps quelques jours plus tard et en commun avons donné des phrases que CHEIKH nous présentera lors d’une prochaine visite au Sahara…..Je me souviens d’une phrase : « Notre plus voyage c’est l’autre »….Il faudra donc retourner au Sahara.

Le lendemain nous continuons notre progression et arrivons au lieu du déjeuner – les dromadaires sont en retard car certains ont fait l’école buissonnière mais après une course effrénée les voilà retrouvés et la cuisine peut être rapidement faite = salade, sorte de taboulé +Orange et dattes . Pas de problème pour nous, repos bien mérité. Nous repartons et constatons que le ciel se couvre mais pas inquiétant et arrivons au nouveau campement de ALANEDOUMENE à 16 h 30.

Il y a beaucoup de grottes à cet endroit et heureusement car après avoir repéré nos couchages nous nous installons sous un abri et buvons du thé quand tout d’un coup la pluie arrive – ce qui est très exceptionnel , nous nous serrons les uns contre les autres car en plus la température a vraiment chuté de 28 à 15°. Nous patientons et décidons de chanter des chansons françaises qu’il y a quelques jours ne nous venaient pas du tout à l’esprit et là les chansons s’enchaînent les unes après les autres et ma foi ce n’est pas mal du tout et nous sauvons enfin notre honneur en donnant ce petit concert à nos hôtes.
Nous dînons toujours sous l’abri et la pluie s’arrête vers 20 h. Nous sommes rassurés car une heure plus tard nous allons nous coucher comme prévu et enjambons quelques flaques d’eau mais rien de méchant.
Le lendemain matin nous découvrons un ciel complètement nettoyé, bleu, un soleil magnifique.
Après le petit déjeuner nous arrivons à JABAREN (les géants – ancêtres des touaregs) = gros blocs de grès et beaucoup de peintures rupestres à voir.

Je suis désolé de ne pas pouvoir publier beaucoup plus d’image pour illustrer cela. V
De toutes les merveilles que j’ai pu voir dans cette région, celle-ci fait partie de celles qui m’ont le plus marqué.

À côté, j’avoue avoir été fortement touché par la vie de ces nomades, les « hommes bleus », qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles, mais qui vivent quand bien même, et qui connaissent la nature comme personne d’autre.

Ils sont la preuve que le mental peut tout braver, tant que l’on ne fait qu’un avec ses soucis, tant que l’on les regarde en face sans jamais courber l’échine, tout en sachant à quel point nous sommes faibles devant cette nature qui peut à tout.