Par Randonnée

Saison meurtrière au Mont Blanc

hélicoptère mont blancOn dénombre 18 morts et 2 disparus après des accidents dans le célèbre massif depuis le début de la saison estivale, alors que la préfecture recensait 14 morts et 3 disparus pour l’ensemble des montagnes de Haute-Savoie en 2013.

La série noire se poursuit dans le Mont-Blanc. Deux alpinistes et leur guide ont perdu la vie dans le prestigieux massif après une chute de plus de 800 m, a annoncé lundi 18 août la préfecture de Haute-Savoie. Le drame survient cinq jours après un accident qui a coûté la vie à six personnes, sur l’aiguille d’Argentière.

Selon l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme (Esna), 17 000 à 20 000 personnes tenteraient chaque année l’ascension du Mont-Blanc. Mais le massif a été particulièrement meurtrier cet été : ces deux accidents portent à 18 le nombre de morts autour du sommet mythique depuis le 1er juillet, un nombre qui dépasse déjà celui enregistré l’année dernière dans tout le département.

En 2013, la préfecture recensait au total 14 morts et 3 disparus dans l’ensemble des montagnes de Haute-Savoie, contre 18 morts et 2 disparus au Mont-Blanc depuis le début de la saison estivale. Un bilan définitif sera publié par la préfecture après la fin de la saison estivale, en novembre.

Les chiffres mentionnés pour chaque année couvrent la période s’étalant entre le 1er novembre de l’année précédente et le 31 octobre de l’année concernée. 

Plus d’alpinistes exposés aux risques naturels en été

Le nombre de morts dans les accidents d’alpinisme peut sensiblement varier d’une année à l’autre : il était de 14 en Haute-Savoie entre novembre 2012 et octobre 2013, contre 25 l’année précédente. « Peu de décès d’alpinistes sont enregistrés chaque année, donc un seul accident sur un itinéraire très fréquenté, en particulier en saison estivale, peut faire doubler les statistiques d’un massif, explique Claude Jacot, du système national d’observation de la sécurité en montagne (SNOSM). Ce fut le cas en juillet 2012, lorsque 9 alpinistes ont trouvé la mort dans une avalanche au Mont-Blanc. »

On observe des pics de fréquentation dans ces massifs durant la saison estivale, en particulier si de mauvaises conditions météorologiques ne laissent que quelques jours aux amateurs pour tenter une ascension. « La présence de nombreux alpinistes sur un itinéraire n’augmente pas les risques d’accidents, souligne Claude Jacot. Plus de personnes sont toutefois exposées aux risques naturels et l’on observe parfois une série de drames, comme ces derniers jours. »

Au niveau national, le SNOSM recense, en moyenne, une quarantaine de décès en France chaque année dans des accidents d’alpinisme. Ce chiffre devrait rester stable en 2014, selon les estimations de Claude Jacot.

A cela s’ajoutent les accidents non-mortels : depuis novembre 2004, la préfecture de Haute-Savoie a recensé, chaque année, entre 245 et 361 interventions des secours auprès d’alpinistes.

 

Source: francetvinfo.fr