La révolution financière de l'Arabie saoudite

L’Arabie saoudite, qui a inondé le monde de pétrodollars pendant des décennies, lance son premier emprunt obligataire. Cela fait des mois que le pays prépare cette révolution.

C’est l’une des opérations les plus attendues de l’année surle marché obligataire. L’Arabie saoudite va effectuer son premier emprunt auprès d’investisseurs internationaux. Une révolution pour le Royaume qui, grâce à la manne des pétrodollars, a été plus habitué au rôle de créancier vis-à-vis du reste du monde qu’à celui d’emprunteur . Mais la chute des cours pétroliers est passée par là, dégradant les comptes du pays, comme ceux de toute la région, rappelle Standard&Poor’s. Selon l’agence, le déficit de l’Arabie saoudite devrait s’élever à environ 10 % par an sur la période 2016-2019.

Les dirigeants de Saudi Aramco présents lors du roadshow

C’est ce mercredi qu’est programmée l’émission de dette. Riyad envisage de lever entre 10 et 20 milliards de dollars (plutôt entre 15 et 20 milliards selon un investisseur) sur trois maturités  : 5, 10 et 30 ans. Une méga-émission qui fait l’objet d’un marketing intense depuis des mois et qui vient d’être présentée aux investisseurs au cours d’une semaine marathon. Les représentants du Royaume et leurs trois principaux banquiers, Citi, HSBC et JPMorgan – les deux dernières ayant aussi participé à un prêt de 10 milliards de dollars en début d’année – ont multiplié les conférences aux Etats-Unis et à Londres ces derniers jours. Au cours de ces réunions, auxquelles ont participé des ministres ou dirigeants de la compagnie pétrolière étatique Saudi Aramco , les investisseurs ont pu poser leurs questions sur la nouvelle stratégie de Riyad.
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