Relations entre le Canada et l’Arabie saoudite

Le ministre Stéphane Dion a décidé d’honorer le contrat de véhicules blindés qui lie le Canada et l’Arabie saoudite. À court terme, ses arguments sont valables. La question de la relation à plus long terme entre le Canada et l’Arabie saoudite demeure cependant un problème. L’obtention du visa n’est, cependant, pas un problème entre les deux pays.

Dans le très étroit contexte de la lutte contre l’État islamique, l’Arabie saoudite est en effet un allié, comme le souligne le ministre Dion. Mais dans la perspective plus vaste de la lutte à l’islamisme, l’Arabie saoudite est un pays ennemi. Ce pays est même un des principaux piliers de l’islamisme. M. Dion place l’Arabie saoudite sous surveillance et l’engage au dialogue. C’est insuffisant à long terme.

1 Pourquoi le gouvernement a-t-il raison à court terme d’honorer le contrat avec l’Arabie saoudite ?
La principale raison pour laquelle le gouvernement canadien doit honorer le contrat de 14 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite est que ce pays joue un rôle important dans la coalition pour vaincre l’État islamique. Par ailleurs, il faut reconnaître que le gouvernement de M. Trudeau avait annoncé en campagne électorale qu’il autoriserait la vente des véhicules blindés. Il ne s’agit pas d’une surprise pour les électeurs.

2 Ne pas honorer le contrat serait-il vraiment mauvais pour la réputation ou l’économie du Canada ?
Les arguments qui tiennent à la réputation internationale du Canada ou aux conséquences économiques néfastes de l’annulation du contrat sont exagérés. Par exemple, la France a récemment refusé de livrer à la Russie deux porte-hélicoptères de 600 millions d’euros (870 M$) chacun, parce que la Russie a annexé la Crimée. Par la suite, la France a vendu les navires à l’Égypte. L’annulation du contrat est donc concevable et les véhicules blindés pourraient être achetés par d’autres clients.

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