Randonnée à Bali (Indonésie)

Destination Bali ( Indonesie ) La montée de nuit du Mont Agung (3’142m alt.)
Distance : 7,0 Km Dénivelé positif : 1,330 Km Durée : 1/2 Journée Altitude max : NC Dénivelé négatif : NC Orientation : NC Altitude min : NC Niveau : Moyen Cotation : NC
Bonjour la team,
Ah et bien je me réjouis d’écrire cet article et de vous donner mon avis sur cette “superbe” expérience. Bon, situons la chose. Nous sommes 5 ( Saber, Vincent , Rayane mon fils Hissam et moi décidons de partir à Ubud pour quelques jours. On est un bon groupe, on se marre bien (ça nous sauvera ça, mais on y reviendra plus tard) et Ubud c’est super cool. Je ne sais pas si c’est l’esprit “healthy / spirituel” d’Ubud ou quoi mais on décide de faire une montée de volcan. On part donc se renseigner et là, 2 solutions

1. Le mont Batur (1717m alt), petit volcan de rien du tout. 4h de marche. Certains d’entre nous l’ont déjà fait, facile, joli.
2. Le mont Agung (3142m alt). 8 à 9h de marche.

Au moment de décider, l’esprit healthy d’Ubud nous pousse farouchement à choisir l’option 2. “Mais oui, suis chaud pour le Mont Agung”, “Ca va chier, 9h, génial!”, “Ca va être une belle promenade, me réjouis” sont quelques mots qui sortent innocemment de nos bouches. On rajoute à ça l’option “départ à minuit + montée de nuit = arrivée en haut pour voir le lever du soleil” et il faut dire qu’on est assez content.
On prend vite la décision de manger tôt, de faire un saut dans la piscine et d’aller se reposer, peut-être faire une sieste ou lire un bouquin. Lors du saut dans la piscine l’un d’entre nous est bien revenu avec un truc du genre “hey vous êtes sûr qu’on est chaud pour la montée de nuit de 9h, on a même pas de chaussures de montagne mais le groupe a vite balayé ses doutes d’un revers de la main. Il faut avouer que notre gentil vendeur local nous avait dit que c’est une marche sympa bien qu’un peu longue.

LE DÉPART
Arrive donc minuit, notre driver est là. La moitié n’a pas dormi, l’autre a dormi 1h et le regrette à voir la tête qu’ils font. On part pour 1h30 de voiture en pleine nuit direction la montagne, on rigole beaucoup, on va chercher un autre participant dans un autre hôtel (qui cela dit au passage a payé son voyage 75$ alors qu’on s’en est sorti à 25 euros après négociation), on renverse un chat , on fait marche arrière pour voir s’il est vivant ou pas, il paraît que ça porte malheur dans leurs croyances), on fait toute la montée en 1ère vitesse, on arrive en haut, la voiture sent bizarre, nous aussi.
La je sais pas ce qu’il se passe mais on est chaud bouillant! On se shoote au red bull (grave erreur), on boit du café, on se marre quand on voit les autres arriver avec Leurs matos de Mike Horn (et nous en Vans toutes neuves et petit pull). Bref, on fanfaronne grave! Nos 2 guides arrivent à leur tour, 2 indonésiens très sympa mais qui pipent pas 3 mots en anglais. Après un bref “salut mon nom c’est” (et rien de plus), on commence à marcher.

On commence par des escaliers, je ne sais pas combien il y en avait, mais une chose est sûr c’est que ça a réveillé tout le monde. Les escaliers débouchent sur un grand temple (qu’on a pas pu visiter, dommage), et dont personne nous a rien expliqué (dommage #2). Les guides font une prière (on avait pas vraiment saisi l’importance de cette prière en partant pendant le nuit, mais maintenant que j’y pense je comprends enfin tout le sens de cette prière) et nous distribuent des lampes frontales (ah oui, il en manque 2, vous ferez avec. Dommage #3… Oui oui, il va y avoir un paquet de dommage dans cet article).

– Bon ben on y va non?
– Euh, y’a des trucs auxquels faut faire attention? Vous avez des conseils de sécurité?
– Non…

C’est à peu de chose comme ça qu’a commencé notre marche. Alors voilà, il est 2h du mat, on est là comme des cons à la fille indienne, et on s’aventure dans la forêt (on peut dire jungle à ce niveau). Et là surprise, ça monte, et ça monte sec! Non non, pas de chemin en zig zag ou de petit sentier en terre battue (et des panneaux jaunes vous indiquant le temps restant pour ceux qui les connaissent ces panneaux). Ca monte de bas en haut et par le chemin le plus rapide et le plus direct, c’est à dire tout droit.
Alors nous on se dit “Yeah, ça commence fort!”, ou alors “Wouaouw, ça va être physique si c’est toute la montée comme ça, vivement un peu de plat”. Et ben NON, que neni, pouet pouet cul cul, rien de rien! Ca monte sec et ça s’arrête jamais. En gros le chemin commence au point A tout en bas et tire une ligne droite (mais alors vraiment droite) jusqu’au point B qui est le sommet.

C’est pas une marche ça! Une marche c’est se promener au bord de l’eau et donner à manger aux canards!

LE TERRAIN
Et si on parlait du terrain? On marche sur quoi (ou dans quoi?) De la terre, des trous énormes taillés dans la roche, des cailloux en veux-tu en voilà, des grosses pierres, des branches, des racines, des rochers. Bref, TOUT sauf un petit chemin tranquille qui nous amènerait gentillement en haut. Et ça pendant 2h de temps. Passé ces 2 heures dans la jungle, on arrive sur les terres rocailleuses. Et pour en avoir des rochers on a été servit! C’est plus de la marche ça, c’est de l’escalade! On s’accroche, on s’accroupie, on monte sur les mains, sur les bras, à genoux. On glisse, on assure nos prises. Car oui, vous pensez bien qu’on est pas attaché, que personne n’est encordé, qu’on a pas de casques de protection, qu’on est en Vans ou petites Nikes de jogging pour les plus chanceux, qu’il fait nuit, que 2 d’entre nous ne voient rien car ils s’éclairent à la lumière de leur iPhone, qu’il fait super froid et que merde, c’est vraiment dangereux !!

LE SOMMET
Apres je dirais environ 4-5 h de montée, on arrive au sommet. Un tout petit sommet (de merde) ou se retrouvent d’autres groupes. C’est un peu le sommet “Boat people”, on est une 20aines assis sur des rochers à attendre (comme des cons) le lever du soleil. Nos guides distribuent le petit déjeuner (enfin, quelques fruits et du café mais ça fait vraiment du bien), on sympathise avec les autres participants, on constate que tout les guides ne sont pas pareils (celui d’à côté est en train de préparer des pancakes banane dans un petite poêle. Moi j’ai des snake fruit) et on attend le lever du soleil. Il fait toujours autant froid, on a bien transpiré et le dos mouillé est un vrai supplice. Le soleil se lève. C’est beau. On se casse.
Bon j’exagère un peu c’est vrai. Le soleil se lève, oui c’est beau. Après il paraît qu’il est plus beau sur le mont Batur, la vue y est plus jolie (ici un bout de montagne nous a caché le lever du soleil. Dommage bis), et la vue sur le lac depuis Batur est vraiment jolie. Mais est-ce que ça vaut la peine de pas dormir de la nuit, d’être crevé le reste de la journée et de faire une montée de nuit juste pour voir le lever du soleil? Les avis divergent.

On passe environ 1h au sommet, on se marre beaucoup, on évacue car on sait que tout ce qu’on vient de monter, et bien il faut maintenant le descendre. Et maintenant que le jour est levé on voit par où on est passé, et sérieux, c’est flippant! “On va descendre ça!?”, “Mais c’est pas une marche ça. Une marche c’est se promener au bord du lac et donner à manger aux canards”, “Ah oui, de toute façon on a pas le choix”. Bon ben ok, on descend!

LA DESCENTE
vous pensiez que la montée était difficile, détrompez-vous! La descente est 2 fois pire. Vous avez mal partout, ça glisse beaucoup, chaque pas est un pas difficile, on fait attention à chaque pied qu’on pose, on descend sur les fesses en glissant sur les pierres. Et surtout, ça s’arrête jamais! On la voit la forêt maintenant, on voit que c’est loin. Mais surtout on sait qu’il faut encore ensuite se taper 2 putain d’heures de marche à travers cette jungle pleine de trous et de terre glissante. (pardon pour le vilain mot, mais écrire cet article me remet dans le même état de nerf que j’étais en descendant le volcan).
On pète les plombs les uns après les autres, on crie, on s’énerve, on se fâche, on se plaint! Certains plus que d’autres. Mais finalement, on arrive à nouveau au temple, exactement au même endroit d’où nous sommes partis 9 heures plus tôt.

On a tous des sales gueules, on boit, on s’étire, on monte la tête vers le haut du volcan et on voit son sommet et là on se dit: Wouaouw, on l’a fait. On était là haut. Ca a l’air si loin!

AU FINAL
Et c’est une sensation très bizarre à raconter. Je suis sûr que si je redemande à chacun s’il revient avec moi refaire exactement la même marche, personne n’aurait envie de le faire (et ni moi de poser cette question stupide), mais je pense qu’au fond de chacun d’entre nous on est content d’avoir vécu et partagé cette expérience ensemble, et assez fiers du chemin parcouru.

Je ne peux que vous recommander de ne pas faire cette marche si vous n’y êtes pas préparé. Mais si vous avez la force de la faire, c’est une expérience dont vous vous souviendrez longtemps.
Un bisous à mes amis de galère. Grâce à vous j’ai le sourire aux lèvres quand je repense à cette journée !