Les problèmes du milieu montagnard au Maroc

Toutes les montagnes sont différentes et les problématiques du milieu montagnard français, voire européen, ne sont pas transposables au Maroc. Loin des nouvelles technologies, l’innovation dans ce pays du Maghreb est avant tout socio-économique et passe par l’aménagement du territoire.

Accompagné de deux universitaires, l’ingénieur général au Haut-Commissariat marocain aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Benhammou Bouzemouri, est venu présenter lors de cette biennale les projets mis en place depuis 1990 par le gouvernement de son pays en faveur de l’innovation dans l’Atlas, et plus généralement dans les montagnes marocaines, qui sont diverses. « Sur les massifs du nord du Maroc, il peut pleuvoir plus de 1 000 mm d’eau par an alors que les massifs du sud n’en reçoivent moins de 200 mm, note le représentant marocain. Et contrairement à ici, les massifs sont peuplés, par des populations qui vivent de ces territoires, à l’origine essentiellement pastorales. L’innovation dans les massifs marocains doit donc avant tout être synonyme d’ingénierie sociale (afin d’organiser les gens en associations, coopératives, groupes agro-pastoraux…), mais aussi d’aménagement de l’espace dans sa globalité en tenant compte de handicaps comme l’isolement, l’enclavement, note le haut-responsable marocain. Le dilemme est d’associer le développement humain, à court terme pour permettre aux gens de mieux vivre, et le développement durable, comme son nom l’indique à plus long terme. »

Dans cette perspective, le gouvernement marocain a fait le choix de la diversification, qui a des effets socio-économiques à court terme et d’aménagement à long terme, en allégeant la pression qui pèse sur la forêt, dont 60 % de la surface se concentrent sur les massifs. « Les territoires de montagne constituent des agro-systèmes à part entière où il nous faut, d’une part, organiser des filières agricoles pour augmenter la valeur ajoutée des produits. D’autre part, il nous faut introduire d’autres activités génératrices de revenus : développer l’éco-tourisme, l’artisanat, des aires protégées sous la forme de parcs nationaux, la pisciculture car il y a de l’eau, les sports de montagne… Nous travaillons également à la qualification de produits du terroir, en mettant en place des appellations d’origine contrôlée, etc », énumère Benhammou Bouzemouri avant de conclure …

 

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