Le Japon et les pays d'Asie du Sud-Est

En 2006, lors de son premier passage à la tête du gouvernement japonais, Shinzo Abe avait tenu à effectuer son premier voyage à l’étranger à Pékin, afin d’apaiser les autorités chinoises alors fortement agacées par les provocations nationalistes de Tokyo. Revenu au pouvoir fin décembre, le leader va cette fois ostensiblement snober le régime communiste et se rendre, pour sa première tournée étrangère, dans plusieurs capitales d’Asie du Sud-Est, où les deux puissances régionales se livrent une sourde guérilla d’influence. « Tokyo a le sentiment qu’il a perdu du terrain dans la région depuis les années 2000 face à la Chine », explique Guy Faure, le directeur du CNRS en Asie du Nord. « Au regard des tensions diplomatiques, les Japonais ont le sentiment qu’ils n’auraient cette fois rien à retirer de positif d’un déplacement en Chine », confirme Robert Dujarric, de l’Institute of Contemporary Asian Studies, à Tokyo.
Ce matin, Shinzo Abe s’envole donc pour un voyage de quatre jours qui va l’emmener au Vietnam puis en Thaïlande et en Indonésie. Avant même ce déplacement, Taro Aso, le ministre des Finances, avait passé plusieurs jours en Birmanie. Lundi, le ministre des Affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, est rentré, lui, d’une tournée aux Philippines, au Brunei, à Singapour et en Australie. A chacune de leurs étapes, les dirigeants japonais ont tenté de faire progresser les deux piliers de leur nouvelle doctrine dans la zone.
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