La Nasa prédit la fin du monde

Nasa survieNotre civilisation serait condamnée à disparaître. Non, vous n’êtes pas dans un film de science-fiction, c’est la Nasa elle-même qui l’annonce, via une étude qu’elle a financée. Des chercheurs ont ainsi montré que plusieurs critères pourraient entraîner la disparition de notre civilisation d’ici une quinzaine d’années. Doit-on craindre ce scénario ? Décryptage de notre contributeur, passionné de sciences et d’histoire.

Les civilisations vont et viennent, l’histoire en est la preuve. L’empire romain, les Han de Chine, Sumer, Babylone, l’Égypte des pharaons et bien d’autres encore, ont disparu. Les causes en sont multiples, certes, mais il est peut-être possible d’en prévoir quelques-unes.

Celle que nous connaissons va-t-elle s’effondrer dans les toutes prochaines décennies? C’est ce qui ressortirait d’une étude menée par une équipe multidisciplinaire, basée sur des travaux de mathématiques appliquées aux sciences humaines, financée par la Nasa, et dont le contenu vient d’être révélé par le site du « Guardian« .

Plusieurs facteurs à l’origine du déclin des grandes civilisations

En étudiant les cas précédents, l’équipe menée par le mathématicien Safa Motesharrei a identifié les facteurs à l’origine du déclin des grandes civilisations : la population, le climat, l’eau, l’agriculture et l’énergie. La chute surviendrait lorsque ces facteurs convergent pour provoquer deux éléments cruciaux :

– la réduction des ressources due à la pression mise sur la capacité de charge écologique (la taille maximale de population qu’un milieu peut supporter). Traduction : trop de monde sur Terre par rapport aux ressources disponibles (nourriture, eau, matières premières nécessaires pour maintenir la civilisation…)

– la stratification de la société entre élites (riches) et masses (pauvres). Ce phénomène aurait joué un rôle central dans la chute dans tous les exemples étudiés sur les derniers 5000 ans. Traduction : un trop grand fossé entre ceux qui contrôlent les richesses et les autres. Cela désigne également le clivage entre pays riches et pays pauvres.

Distribution des ressources et consommation d’énergie

Les chercheurs ont modélisé différents scénarios, qui mettent en avant que les élites (qui ont le monopole des richesses) sont protégées plus longtemps que les gens du commun des désastres environnementaux, et qu’elles sont donc tentées de continuer à vivre comme si de rien était, en dépit des catastrophes prévisibles. Traduction : dans notre cas, cela pourrait signifier par exemple le refus d’admettre la réalité du changement climatique et de prendre les mesures nécessaires avant qu’il ne soit trop tard…

Même s’ils l’estiment « difficile à éviter », ils semblent penser que la catastrophe n’est pas totalement inévitable, à condition de prendre les mesures structurelles nécessaires pour cela…

Les deux solutions-clé étant d’assurer une distribution des ressources plus équitable, et de réduire drastiquement la consommation d’énergie en se basant sur des ressources renouvelables… en réduisant la croissance de la population. Tout cela nous mènerait alors peut-être à une civilisation plus stable.

Des sacrifices nécessaire à la survie de notre civilisation

Alors, on fait quoi ?

Ce n’est pas la première fois que les inégalités Nord-Sud, l’exploitation à outrance de ressources non renouvelables et la surpopulation sont pointées du doigt. La nouveauté, ici, c’est qu’un modèle mathématique les a décrites comme des causes très probables de la chute de la civilisation actuelle.

C’est un peu comme pour le changement climatique. Il y a ceux qui mettent en avant les chiffres et le temps, et d’autres qui expliquent par A plus B qu’il n’existe pas. Et ceux qui se foutent du résultat, et ne veulent tout simplement pas changer.

De plus, toute société a ses propres mécanismes de défense et son inertie : ceux qui bénéficient de la situation sont ceux qui ont le contrôle, et donc ceux qui pourraient éventuellement changer les choses de manière « souple ».

La question que l’on pourrait tous se poser serait de savoir quels sacrifices nous serions individuellement et collectivement prêts à faire pour que ce changement survienne s’il s’avérait nécessaire à la survie de cette civilisation…

Mise à jour : Au lendemain de la publication initiale de ce billet, le 20 mars 2014, la Nasa a publié un communiqué pour prendre quelques distances vis-à-vis de l’étude. Si elle finance effectivement les outils qui ont été utilisés, elle n’est pas son commanditaire, et n’a pas revu les résultats qui sont sous la seule responsabilité des auteurs, tient-elle à préciser. Elle ne remet pas en question l’étude, simplement elle nous dit qu’elle n’a rien à voir là-dedans… à part avoir financé un programme de recherche qui a été utilisé pour l’étude.

Et dans un article très développé publié le 22 mars, The Guardian explique l’implication exacte de la Nasa dans l’étude. L’auteur de l’article détaille le financement de la Nasa au projet, et parle même d’un petit coup de main donné par l’agence spatiale américaine aux chercheurs pour leur modélisation de la planète. D’autre part, il insiste sur le fait qu’il s’agit d’une étude scientifique.

Que la Nasa s’en approprie ou non les conclusions ne change rien à ce fait et à la validité de ses résultats…

Source: nouvelobs.com