Indonésie : Un « cheval-bibliothèque » pour les enfants

L’imagination ne semble jamais manquer quand il s’agit de donner accès à la lecture et aux livres. Un projet mené depuis bientôt deux ans en Indonésie attire désormais l’attention. Ridwan Sururi vit à Java et s’occupe de chevaux. Trois jours par semaine, il prend la route, avec l’un d’eux, et une bibliothèque et lui harnache une bibliothèque mobile, baptisée Kuda Pustaka.

« J’aime les chevaux, et je veux que ce passe-temps puisse apporter des avantages aux gens », expliquait Ridwan Sururi en 2015 à la BBC Indonesia. L’idée de cette bibliothèque ambulante aurait pu ne jamais voir le jour, si Nirwan Arsuka, passionné de la chose équestre, ne s’était pas enthousiasmé. Ami de Sururi, il lui proposa de fournir les livres, et expédia des cartons remplis, pour que l’aventure prenne vie.

Accompagné de Luna, le cheval sauvage qu’il a apprivoisé pour l’occasion, Sururi assure que la bête est tendre avec les enfants. « Luna n’a jamais mis un coup de sabot ni mordu. Elle est très sympathique, quand elle est entourée d’enfants. »

Le voici donc sur les chemins, avec sa monture chargée de livres, fournissant des bandes dessinées et des livres d’histoires aux plus jeunes. Les adultes, pour leur part, préfèrent les manuels pour cultiver des plantes ou des choses très pratiques.

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L’an passé, l’homme âgé de 42 ans rendait visite aux écoles de sa région trois fois par semaine, et, parfois même, venait avec sa fille. La Kuda Pustaka, littéralement bibliothèque de cheval, est devenu un véritable symbole, et sa modeste participation dans l’évolution de l’alphabétisation en Indonésie.

Et le propriétaire de Luna, ainsi que des autres montures dont Sururi a la responsabilité, ne s’est jamais opposé à ce projet. Aujourd’hui, Sururi continue d’apporter aux quelque 120 élèves des établissements scolaires des livres. Il est possible de faire un don pour lui permettre d’enrichir sa collection. Lui-même expliquait : « J’espère que je pourrais avoir un jour une petite bibliothèque en face de ma maison. Mais je sais que ce n’est qu’un rêve. »

L’initiative ne manquera pas de rappeler celle menée en Éthiopie, où ce sont les ânes qui servent au transport des livres auprès de différents villages. Yohannes Gebregeorgis, qui fait la route avec eux, expliquait que « ce projet permet aux enfants de se familiariser, à la maison et gratuitement, avec toutes sortes de livres. En outre, il contribue à la promotion de la culture et de la tradition de la communauté à travers les contes et les histoires, ce qui donne aux enfants des clés pour comprendre leur histoire. »

Source: actualitte