Immobilier : les Emiratis sont de retour à Paris

Les acheteurs étrangers sont de retour dans la capitale. En 2014, ils ont représenté 8,3 % des biens achetés dans Paris, contre 6,3 % en 2010, selon les notaires d’Ile-de-France. Depuis quatre ans, leur part progresse régulièrement, à tel point qu’elle a retrouvé, et même dépassé, son niveau d’avant la crise (8,1 % en 2008).

Sans surprise, ce sont les quartiers huppés du centre qui les attirent le plus. La part d’acheteurs étrangers atteint 18 % dans le 7e arrondissement, devant le 4e (16,3 %), le 1er (14,6 %), le 6e et le 8e (13,1 %). En revanche, les arrondissements plus populaires du 9e (6,3 %) et du 12e (6,2 %) sont délaissés par cette clientèle.

LES ITALIENS EN FORCE

En 2014, les Italiens ont constitué 16,6 % des acheteurs étrangers dans la capitale, de loin la nationalité la plus représentée, devant les Britanniques (6,7 %). « Ils achètent généralement un studio ou un deux-pièces dans un quartier touristique pour s’en servir comme pied-à-terre ou pour réaliser un investissement locatif », explique Ludovic Paillat, de l’agence ERA-TLI.

Tandis que les acheteurs du Moyen Orient, d’Afrique et d’Extrême-Orient restent focalisés sur le triangle d’or parisien (entre l’Etoile et l’Opéra), « les européens et les américains préfèrent la Rive gauche, Saint Germain-des-Prés, les abords du Champs de Mars… », précise Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau.

« LE MOMENT D’ACHETER »

Comme nombre de ses confrères, ce spécialiste de l’immobilier de luxe évoque le retour en force des acheteurs américains depuis un an, une clientèle qui s’était beaucoup raréfiée depuis l’élection de François Hollande en 2012. En 2014, ils représentaient 6,5 % des acheteurs étrangers, devant les Chinois (6 %) et les Allemands (5,4 %).

Pour Laurent Demeure, président de Coldwell Banker France, l’origine de ce revirement est simple : « La chute de l’euro face au dollar augmente mécaniquement leur pouvoir d’achat de 30 % à 35 %, dit-il. Comme il y a beaucoup de choix et que les taux sont au plus bas, c’est le moment d’acheter en France pour les Américains ! »

En banlieue, la part des acheteurs étrangers progresse aussi. En quatre ans, elle est passée de 6,9 % à 11 % en petite couronne, et de 4,9 % à 7,2 % en grande couronne. Mais les origines des acheteurs n’ont rien à voir avec celles observées dans Paris intra-muros. En proche banlieue, 22,8 % des acheteurs étrangers sont chinois, et 27 % sont portugais en grande banlieue.

Source: LeMonde.fr