Environnement et Entreprise en Algérie

Acculée par la nécessité de réaliser des gains immédiats et préserver sa place sur un marché de plus en plus concurrentiel, l’entreprise algérienne serait peu regardante sur les questions liées à la préservation de l’environnement, à l’efficience énergétique et à l’économie verte en général. C’est l’un des constats faits, hier à Alger, par les participants au 1er Symposium international sur la gestion environnementale organisé par MDE-Consult et le Club des entrepreneurs et industriels (CEIMI), en collaboration avec le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. Selon les organisateurs de cette rencontre à laquelle ont pris part des experts algériens et étrangers, la gestion environnementale «s’impose aujourd’hui comme un outil à intégrer dans le processus de développement des entreprises», dans un souci de durabilité de la croissance devant leur garantir une plus grande performance et répondre par la même aux stratégies nationales de préservation de l’environnement.
Les différents aspects liés à la gestion environnementale, à l’instar de l’étude des moyens permettant une prise en considération de la performance environnementale dans la gestion des entreprises, ont été ainsi débattus par les experts. Le professeur Chems Eddine Chitour, directeur de recherche et directeur du Laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l’Ecole polytechnique d’Alger, a indiqué que les entreprises algériennes ne manquent pas de volonté pour intégrer l’aspect environnemental dans leur gestion quotidienne mais «se retrouvent aujourd’hui seules et non accompagnées par les pouvoirs publics qui n’ont pas pris, jusqu’ici, des mesures incitatives encourageant l’activité économique respectueuse de l’environnement».
Pourtant, selon le responsable de l’Agence nationale de développement et de la promotion des PME (ANDPME), le programme de mise à niveau initié par les autorités au profit des entreprises consacre tout un chapitre à la formation des gestionnaires qui comprend, entre autres, la question de préservation de l’environnement comme une réelle opportunité économique. Dans la pratique, les experts suggèrent de lancer, dès à présent, des programmes visant notamment à inciter l’entreprise à bannir de ses activités le gaspillage de l’énergie sous toutes ses formes. «Nous devons nous mettre à l’économie d’énergie (électricité, eau, gaz, carburant)», lance le professeur Chitour qui affirme que l’Algérie devra, en outre, mettre fin est la consommation abusive de carburant pour stopper la pollution galopante. Selon lui, l’émission de gaz carbonique CO2 a été, l’année dernière, de 140 millions de tonnes métriques.
 
Source: APS