Emprunt international pour l’Arabie saoudite

Le royaume est en train de passer du statut de créancier à celui de débiteur. La mise en Bourse d’Aramco est aussi un bouleversement. Cela faisait vingt-cinq ans que le royaume n’avait pas lancé un grand emprunt international. Comme le « Financial Times » l’a révélé, la semaine dernière l’Arabie saoudite a signé un accord avec un groupe de grandes banques d’affaires, dont HSBC et JPMorgan, portant sur 10 milliards de dollars sur 5 ans. Une vraie révolution pour la pétromonarchie, dont le budget dépend à 90 % de la manne de l’or noir et qui n’a donc pas pour habitude de faire appel aux capitaux internationaux. Confrontée à la chute des cours du pétrole et à celle de ses réserves de changes, l’Arabie saoudite est, comme d’autres grands pays producteurs, obligée de revoir sa stratégie en profondeur. Et notamment de passer du statut de créancier du monde à celui de débiteur.

Selon nos informations, ce grand emprunt international pourrait bien être le prélude à un retour de l’Arabie saoudite sur le marché obligataire. Les détails n’ont pas encore filtré et les investisseurs se demandent si le royaume optera pour des produits financiers classiques, sans doute en dollars, ou pour des obligations islamiques (sukuk), qui respectent la charia. L’environnement de marché est en tout cas favorable : les investisseurs cherchent désespérement des titres qui leur offrent du rendement, dans un contexte de taux ultra bas. Pour preuve, l’Argentine, qui était bannie des marchés financiers depuis quinze ans, a reçu près de 70 milliards de dollars d’offres pour son émission de 16,5 milliards en début de semaine dernière. La pétromonarchie rêve sans doute de faire aussi bien. Elle n’est d’ailleurs pas la seule dans la région à envisager de recourir au marché de la dette. Selon plusieurs médias, Abu Dhabi aurait mandaté JP Morgan, Bank of America et Citigroup, pour lancer sa première émission depuis 2009. Le Qatar serait aussi dans les starting-block.

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