Dubaï, ville de collectionneurs

Vous voulez mieux connaître la scène africaine ? Allez à… Dubaï. Après un focus sur l’Indonésie en 2012, la Foire Art Dubaï, qui ferme ses portes le samedi 23 mars, braque les projecteurs sur l’Afrique de l’Ouest. Surprenant ? Pas tant que ça. « Les relations commerciales entre l’Afrique et les émirats sont très fortes. Traditionnellement, ça a été la route de l’esclavage, celle du sel et de l’or. Aujourd’hui, vous avez deux vols par jour entre Lagos et Dubaï », explique la Nigériane Bisi Silva, curatrice de cette section.
Gérard Houghton, codirecteur de l’October Gallery, qui, depuis le début d’Art Dubaï il y a six ans, montre des artistes africains, pousse plus loin les parallèles : « Le monde arabe a très bien compris que son art n’a jamais été correctement évalué par l’Occident. De fait, il peut se montrer réceptif à l’art africain, qui subit la même chose. »
Démonstration sur la Foire. Un collectionneur syrien, dont l’horizon se limitait jusque-là aux seuls créateurs arabes, s’est entiché d’Ablade Glover, un artiste ghanéen. Mus par une certaine revanche postcoloniale, les anciens « invités du bout de la table », comme les appelait l’écrivain mexicain Octavio Paz, veulent désormais dresser leurs propres banquets. « Les gens d’Abou Dhabi et de Dubaï ouvrent grands leurs bras pour accueillir d’autres cultures, ce que les Européens n’ont jamais fait. A l’avenir, l’ouverture viendra d’eux », affirme Romuald Hazoumé, artiste béninois, qui signale au passage qu’il a obtenu plus facilement un visa pour Dubaï que pour circuler en Europe…Lire la suite…