Contrat d’armement pour le Qatar

Le chantier naval Fincantieri et l’électronicien Leonardo (ex-Finmeccanica) vont signer ce jeudi un protocole d’accord avec le Qatar pour la vente de cinq navires de guerre. Une commande estimée à 5 milliards d’euros.

Et les Qataris ont fini par contredire François Hollande, qui avait assuré en juin 2014 au moment des négociations pour le Rafale que « le Qatar a toujours fait les choix pour son armée de la technologie française ». Plutôt que DCNS, le Qatar a finalement sélectionné Fincantieri. Selon plusieurs sources concordantes, le chantier naval italien va signer ce jeudi un protocole d’accord (Memorandum of Understanding, MoU) avec le ministre de la Défense du Qatar, Khaled ben Mohamed al-Attiya. Ce contrat baptisé Protector est estimé à 5 milliards d’euros et porte sur la vente de quatre corvettes et de trois autres navires d’accompagnement – un bâtiment de transports de chaland de débarquement (LPD) et deux navires de surveillance (OPV) – avec des capacités anti-aériennes.

En France, personne n’a vu venir cette cérémonie, qui a été organisée rapidement, explique-t-on à Paris. Pas sûr pour autant que DCNS dépose les armes tant qu’un contrat n’est pas signé entre Doha et Fincantieri. Il est à noter qu’Airbus Helicopters attend depuis plus de deux ans, la signature d’un contrat portant sur la vente de 22 NH90 après le MoU signé en mars 2014 avec Doha.

Lacunes italiennes, offre française séduisante

Toutefois, c’est une très grosse déception pour la France et son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui s’était beaucoup investi pour convaincre les Qataris de la qualité de l’offre française. Le ministre avait même réussi à convaincre fin mars lors du salon naval de défense (DIMDEX) les autorités qataries de ne pas annoncer leur choix en faveur des Italiens lors du salon de Doha. Ce qui avait provoqué une très grosse colère de la ministre de la défense italienne, Roberta Pinotti à DIMDEX, revenue bredouille en Italie. « J’étais parti à Doha pessimiste, je suis revenu un peu plus optimiste », avait quant à lui expliqué quelques jours plus tard Jean-Yves Le Drian à La Tribune.

Paris avait alors pointé les très grosses lacunes de l’offre de Fincantieri en matière ATBM (défense antimissile balistique) tout en soulignant la maîtrise de cette capacité par les industriels tricolores. Une capacité demandée initialement par le Qatar. En outre, la France proposait son arme « différenciante », le Scalp naval qui fait saliver beaucoup d’armées dans le monde. Mais pas le Qatar bizarrement. Le missile de croisière aurait armé les trois frégates de taille intermédiaire (FTI) proposées par la France. Enfin, l’offre française avait retenu l’attention du pouvoir en général et de l’émir en particulier. Mais au final, le Qatar a choisi une offre classique de système de défense aérienne qui vont armer des navires plus petits (corvettes de 90 mètres) que les FTI

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