Ces Chinois qui investissent aux Emirats arabes unis

Un nombre croissant de sociétés chinoises devrait investir l’année prochaine dans les secteurs émiriens de l’immobilier et de l’industrie manufacturière alors que le gouvernement encourage les entreprises à rechercher la croissance à l’étranger, affirmaient hier de hauts responsables.

Les sociétés chinoises investissent davantage à l’étranger, ce qui a permis au pays de parvenir pour la première fois l’année dernière à un équilibre entre les investissements directs entrants et sortants, alors qu’il se transforme en un exportateur de capitaux plutôt qu’un pur exportateur de marchandises.

« Nous traversons une phase de transition et nous encourageons les entreprises à se tourner vers l’étranger, et c’est ce qu’elles font. Cela présente donc de bonnes possibilités pour Dubaï et les autres pays », a affirmé Zhang Yi, conseiller économique et commercial au consulat chinois de Dubaï, lors d’un forum des entreprises.

Alors que, traditionnellement, les investisseurs chinois étaient intéressés par le commerce avec les E.A.U., et Dubaï en particulier, ils se tournent de plus en plus vers d’autres secteurs. La Chine est le partenaire commercial numéro un de Dubaï et le deuxième des E.A.U., après l’Inde. Le commerce avec ce pays devrait s’élever à 60 milliards de dollars d’ici à la fin de l’année, selon le gouvernement émirien.

« Récemment, nous rencontrons de plus en plus de Chinois qui cherchent à investir dans l’immobilier et l’industrie manufacturière [aux E.A.U.] », a déclaré Justin Li, directeur général du cabinet d’avocats Yingke et Shayan à Dubaï.

« Nous assistons à un changement, car le gouvernement chinois encourage les sociétés du pays à se tourner vers l’extérieur et à investir à l’étranger. En Chine, nous disposons d’importantes réserves de devises étrangères que nous devons investir. »

La Chine est le troisième investisseur direct étranger du monde, investissant plus de 100 milliards de dollars par an. Les investissements de la Chine à l’étranger sont en hausse, même si le montant total des investissements directs étrangers au niveau mondial a baissé entre 2011 et l’année dernière, selon un rapport d’Ernest & Young.

« Un grand nombre de sociétés chinoises veulent implanter leur [usine de] fabrication à l’étranger, car les coûts de la main-d’œuvre sont très élevés actuellement en Chine et les exigences environnementales sont très strictes », a observé M. Li.

Les relations des E.A.U. avec la Chine ont été renforcées cette semaine après la visite de Cheikh Mohammed bin Zayed, Prince héritier d’Abu Dhabi et Vice-commandant suprême des Forces armées. Cette visite a conduit à la signature de plusieurs accords.

La société d’investissement d’Abu Dhabi, Mubadala, a déclaré lundi qu’elle lancerait un fonds commun d’une valeur de 10 milliards de dollars avec la Banque de développement chinoise et l’Administration des échanges extérieurs.

La stratégie « One Belt, One Road » (une région, une route) adoptée par la Chine stimule les investissements dans les projets d’infrastructure le long de l’ancienne Route médiévale de la soie.

La Chine a également renouvelé sa convention d’échange de devises avec les E.A.U. dans le cadre de sa toute dernière initiative visant à internationaliser le yuan.

Cette convention permet à la Banque centrale des E.A.U. de fournir jusqu’à 35 milliards de yuans en règlement d’échanges bilatéraux selon The Nationa.