Casablanca Finance City au Maroc

Le projet Casablanca Finance City (CFC) a l’ambition de positionner Casablanca comme un centre financier de nature à accroître les perspectives de son développement et de sa modernisation. Il vise à faire de la capital économique un hub régional qui servira en priorité le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Les atouts intrinsèques du Maroc pour ce positionnement sont multiples, Un réseau bancaire solide, une position géographique stratégique, des infrastructures wold-class, etc.  Aujourd’hui, l’ambition prend forme notamment en ce qui concerne les partenariats (le dernier avec City UK, la place financière de Londres, en octobre dernier), les sociétés labellisées CFC (AD Capital et Brookstone Partners), la réglementation fiscale et des changes et la réforme de la Bourse de Casablanca. Mais le chemin reste semé d’embuches. Saïd Ibrahimi, Karim Hajji et des experts décortiquent les grandes lignes du projet et abordent sans complaisance les sujets qui repositionneraient CFC parmi les places financières internationales.
Saïd Ibrahimi, directeur général de MFB, la société chargée du pilotage du projet CFC.
« CFC, un hub financier pour l’Afrique de l’Ouest »
En se dotant d’une plateforme comme Casablanca Finance City, le Maroc ambitionne de jouer dans la cour des grands. Saïd Ibrahimi revient sur un projet structurant pour le paysage de la finance nationale.
Bien que tout le monde parle du projet Casablanca Finance City (CFC) , peu de gens en connaissent la teneur concrète. Pourriez-vous nous éclairer à ce sujet… CFC est avant tout un projet de long terme, mutliforme qui est né de la volonté du Maroc de devenir une place financière. Pour ce faire, quatre critères sont communément admis. La stabilité du pays, la présence d’un marché financier relativement avancé et d’une régulation de bon niveau, et dans ce domaine est reconnu pour son respect des normes internationales, la qualité des infrastructures en tout genre et la connectivité aérienne. Si Casablanca est bien positionnée sur les 4 critères, ces prérequis ne sont pas suffisants. Il est vital de se diriger vers un développement plus intégré qui profite à tout le pays. Pour ce faire il doit reposer sur 3 piliers. L’approfondissement du système bancaire et un plus grand financement des petites entreprises ; un marché de capitaux organisé et un rayonnement régional.
Quid de la théorie à la pratique ?
Nous avons procédé à une série d’études comparatives avec les places européennes qui sont bien établies, les places des pays émergents en compétition potentielle avec le Maroc, puis nous avons retenu quarante critères pour identifier les points de faiblesse à couvrir pour que notre proposition de valeur soit la plus attractive possible pour les institutions que nous ciblons. Afin de ne pas nous disperser, nous avons créé plusieurs groupes de travail, en charge de sujets précis comme celui du marché des capitaux, de la formation, de la connectivité, du « doing business » ou encore de la fluidité des personnes. Ceci nous a permis d’arriver à des résultats tangibles en peu de temps. Par exemple, sur l’accueil des étrangers, sachant que notre zone d’influence est calquée sur les 26 pays d’Afrique de l’Ouest, nous avons obtenu une procédure d’attribution de visas qui ne dépasse par les 48 heures. Idem pour les permis de travail besoin de visas que l’on obtient en moins d’une semaine. Cela s’est fait en partenariat avec les autorités en charge de ces problématiques. Je vous parle de choses qui ont été testées et qui sont opérationnelles. Sur le plan de la formation, nous avons besoin de profils spécifiques, d’où notre mastère en ingénierie financière qui sera suivi par l’offre d’un MBA et qui ont vocation à accueillir des étudiants africains de la zone d’influence cible de CFC.
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