Business angels au Maroc

Plusieurs raisons expliquent le recul et la faible pénétration des business angels (ces derniers restent 7 ou 8 ans au sein de l’entreprise) dans le tissu économique. «Notre écosystème entrepreneurial est limité. Pour attirer un investisseur, il faut des projets novateurs et de qualité», souligne Leyth Zniber(1), directeur général d’Impact Lab, dont la vocation est d’accompagner les start-ups. Comme nous l’avons relevé dans notre édition (voir l’Economiste n°4789 du 7 juin 2016), cette faiblesse de l’écosystème est l’un des constats majeurs de l’enquête réalisée par Global Entrepreneurship Monitor (GEM).

En 2015, le  taux d’activité entrepreneuriale émergente est de 4%. Cela veut dire que seulement 4 adultes sur 100 sont impliqués dans la création ou la gestion d’une entreprise. De même que près de 60% des entreprises émergentes opèrent dans le commerce de détail. Ce dernier ne rentre pas totalement dans la cible des business angels qui sont beaucoup plus axés sur les métiers à fort potentiel d’innovation.
L’absence d’un dispositif fiscal explique par ailleurs le peu d’intérêt des business angels pour les participations minoritaires dans les entreprises.

La fiscalité a tendance à privilégier la rente au détriment de l’investissement avec une taxation sur les plus-values, au contraire des pays anglo-saxons qui favorisent plutôt l’investissement. A cela s’ajoute le côté émotionnel de l’entrepreneur vis-à-vis de son projet qui ne lui permet pas de se détacher de son «rêve», tout en acceptant les nouvelles règles du jeu. «Si l’entrepreneur décide de se désengager de l’entreprise, le business angel n’a aucun moyen pour le contraindre à respecter ses engagements», ajoute Zniber.

Ce qui n’encourage pas les investisseurs de prendre le risque et de dénicher les bonnes affaires.
Dans un environnement où les entreprises se financent massivement par la dette, les business angels ont très peu d’espace vital. C’est peut-être en agissant sur quelques facteurs que ces investisseurs peuvent émerger. Il s’agit de renforcer l’écosystème entrepreneurial par le biais de projets innovants. S’y ajoutent des accélérateurs et des organismes qui accompagnent les entrepreneurs dans l’élaboration de leurs projets. La mise en place d’un dispositif fiscal et juridique s’avère nécessaire pour une meilleure protection de l’investisseur.

Modalités de sortie d’un business angels

Les différents scénarios possibles après le départ d’un business angel se conjuguent soit par une levée de fonds auprès d’un autre investisseur, soit potentiellement par une introduction en Bourse, soit un rachat par le management de l’entreprise elle-même. En France, la moitié des sorties sont réalisées vers des opérateurs du secteur de l’entreprise, 20% sont rachetés par les fondateurs, 20% par un fonds et le reste s’introduit en Bourse.

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(1)  Il est pressenti pour devenir président de l’association Atlas business angels.

Source: leconomiste