Accord entre la France et l’Emirat

Le musée né d’un accord entre la France et l’Emirat doit être livré en octobre, pour une ouverture probable en février 2017. 
« Vous savez, je suis pour beaucoup dans le Louvre Abu-Dhabi. » A cette triomphante déclaration – avec des variantes du type « j’ai beaucoup œuvré » ou « j’ai suivi le projet de A à Z » ou « j’ai tenu la barre » –, la plupart des bonnes fées françaises qui se sont penchées sur ce projet grandiose ne peuvent résister. A un mois de la livraison du bâtiment, prévue fin octobre, pour une possible inauguration en février 2017, ces grands commis de l’Etat français tiennent à ce que nul n’ignore leur contribution, forcément décisive, à la saga.
On les comprend. Le bâtiment, conçu par une star de l’architecture, le Français Jean Nouvel, est frappant avec son dôme ajouré de 180 mètres de diamètre et ses jeux subtils de lumière et d’eau miroitant sur les parois blanches. Mais plus encore, c’est la genèse du projet qui est inédite : la bouture émirienne du Louvre est le premier musée au monde né d’un accord diplomatique. Le premier aussi à avoir suscité une telle levée de boucliers des conservateurs, réfractaires à la mondialisation ; pis, à la marchandisation de la culture.
Rêves de grandeur aux Emirats arabes unis
Que les affaires étrangères commandent à la politique culturelle n’est pas totalement nouveau. Les collections nationales regorgent de cadeaux diplomatiques, à commencer par l’obélisque de la place de la Concorde. Mais le projet du Louvre Abu-Dhabi est d’une tout autre ampleur : pour la première fois, une institution hexagonale est pour ainsi dire clonée dans un pays étranger. Abu-Dhabi, en effet, ne s’est pas juste offert…
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