Par La Rando

[insolite] Une saoudienne exige de son futur mari qu’il l’épouse avec ses deux meilleures amies

Cette demande de mariage qui sonnait comme un ultimatum n’a guère laissé de choix au futur époux qui en fut tout ébaubi, une Saoudienne a consenti à s’unir à son prétendant à la condition sine qua non que ce dernier épouse également ses deux meilleures amies d’école.

Rêve ou cauchemar, la requête non négociable de sa dulcinée a laissé sans voix le soupirant saoudien qui s’imaginait déjà dans un nid douillet à deux, et au lieu de cela s’est vu soudainement contraint de pousser les murs… Stupéfait et choqué à la fois, le marié n’a cependant pas eu voix au chapitre, puisqu’à l’exigence de sa promise a succédé la forte pression familiale et amicale du couple qui a fini par le convaincre de sceller cette union groupée… Il faut dire que la polygamie est autorisée en Arabie saoudite, aussi longtemps qu’elle se limite à quatre épouses et qu’elle garantit un traitement équitable de chacune.

Selon le quotidien national Al Youm, le Saoudien a fait contre mauvaise fortune bon cœur et a loué trois appartements dans le même immeuble pour installer celles qui vont certainement y régner en maîtresses de maison.

source: Oumma.com

Par La Rando

Entretien avec la princesse Anoud d’Arabie saoudite

Cela fait plus de 10 ans que la princesse Anoud al-Fahiz est privée du droit de voir ses enfants qui, depuis 2001, sont gardés sous clé dans la patrie de leur père, le roi d’Arabie Saoudite. Dans une interview exclusive avec La Voix de la Russie, la princesse Anoud a accusé les médias internationaux d’être parties à une conspiration du silence dans ce scandale du XXIe siècle.

L’ex-femme de l’actuel roi d’Arabie Saoudite, Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, est issue de la haute société jordanienne. En 2003, quand elle a divorcé, elle a été contrainte de quitter le pays et elle vit depuis à Londres. Elle a conservé le titre de princesse d’Arabie Saoudite après son divorce. Cependant toutes ces années, l’ex-épouse du roi a eu peu de moments de joie. Comme elle l’a raconté à La voix de la Russie, sans pouvoir retenir ses larmes, il ne se passe pas une heure sans qu’elle ne pense à ses quatre filles.

La Voix de la Russie : Cela fait près de douze ans que vos filles, princesses d’Arabie Saoudite, se trouvent de facto assignées à résidence, et les médias internationaux ne couvrent pas du tout la situation. Pouvez-vous commenter la situation pour La voix de la Russie ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Depuis douze ans, mes filles sont assignées à résidence. Telle est la volonté de leur père, l’actuel roi d’Arabie Saoudite, et de ses frères. Cela fait plus de 10 ans que j’espère que leur vie va changer et qu’elles vont pouvoir être heureuses. Car aujourd’hui, elles ne peuvent même pas se marier. Douze ans que j’attends que chez leur père, des sentiments s’éveillent et qu’il ait pitié d’elles, mais pour le moment, rien ne se passe. Nous avons écrit aux Nations Unies, et aux organisations internationales de défense des droits de l’homme pour qu’elles aident mes filles, mais nous n’avons toujours pas reçu de réponse.

La Voix de la Russie : Qui avez-vous chargé de s’occuper du « cas des quatre princesses » ?

Princesse Anoud al-Fahiz : C’est mon avocat, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas, et un autre juriste, Max Coupé, qui s’occupent de cela. J’ai aussi demandé à Riyad al-Saydavi d’être mon représentant personnel, il m’aide beaucoup, car il a une longue expérience de travail avec les organisations internationales de défense des droits de l’homme.

La voix de la Russie : Avez-vous des informations sur l’état de santé et les conditions de vie de vos filles ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Leur état de santé s’est détérioré ces dernières années. Deux d’entre elles sont souvent malades et leur état de santé est épouvantable. Elles vivent complètement isolées du monde et de la société, comme en prison, dans un grand château de la ville de Djedda. Elles n’ont ni domestiques ou ni personnes de compagnie. Car comme vous le savez, dans notre société, une femme ne peut rien faire seule [ndlr. dans la société saoudienne une femme ne peut pas sortir seule de chez elle, elle doit être accompagnée d’un homme].

Ainsi, elles sont laissées seules, sans aucune aide. J’ai montré une fois à Riyad al-Saydavi une lettre d’Arabie Saoudite, où il est écrit que soi-disant mes filles vivent royalement, dans le luxe, et qu’elles n’ont besoin de rien. Mais ce n’est pas vrai, je sais qu’elles subissent des pressions psychologiques, elles n’ont même pas droit à un climatiseur. Je m’excuse, je ne peux pas continuer à vous décrire ces détails, car à chaque fois que je pense aux tortures auxquelles elles sont soumises, je me mets à pleurer.

La Voix de la Russie : Avez-vous la possibilité de discuter avec vos filles ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Oui, nous nous téléphonons, leur père pour le moment l’autorise. Il montre ainsi qu’il est un homme clément, qui leur autorise même à parler avec leur mère. Il a même fait courir le bruit selon lequel si j’allais le voir, il me laisserait vivre avec mes filles et personne ne me dérangerait.

Mais la raison principale pour laquelle j’ai quitté l’Arabie saoudite, c’est le roi Abdallah et ses frères. Ils m’ont menacée jusqu’au dernier moment et ont mené contre moi une guerre psychologique jusqu’à ce que je quitte le pays. J’ai ensuite essayé de retourner en Arabie Saoudite, mais toutes les ambassades ont refusé de renouveler mon passeport. La famille du roi a même réussi à empêcher la Jordanie [ndlr. Anoud al-Fahiz est originaire de Jordanie] de prolonger mon passeport jordanien, je n’ai donc même pas pu rentrer dans mon pays.

La Voix de la Russie : Roland Dumas a écrit à l’ONU pour demander de l’aide pour vos filles. Avez-vous reçu une réponse ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Non, je n’ai rien reçu. Je tiens l’ONU et les autres organisations internationales qui ignorent ma demande d’aide pour responsables de ce qui arrive à mes filles.

La Voix de la Russie : Pensez-vous que les médias internationaux font de la désinformation ou cachent la vérité sur le sort des quatre princesses se trouvant en résidence surveillée ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Les médias ne font pas tant de la désinformation qu’ils ne refusent tout simplement de couvrir le problème. Quand cela venait tout juste de commencer, j’ai pris l’avion pour Londres, et ai engagé des avocats américains et britanniques. Des agents saoudiens les ont soudoyés pour qu’ils fassent traîner l’affaire et ne la laissent pas émerger au niveau international. De plus, j’ai eu longtemps du mal à trouver un juriste, tous m’évitaient et ne voulaient pas défendre mes filles.

La Voix de la Russie : Pourquoi vos filles sont si maltraitées, si leurs demi-frères et leurs demi-sœurs vivent tout autrement ?

Princesse Anoud al-Fahiz : La réponse est simple : le roi Abdallah se venge sur moi de notre divorce. Toutes ses filles et ses fils vivent librement et dans le luxe, sauf mes quatre filles. C’est le prix qu’elles paient pour mon divorce d’avec leur père.

La Voix de la Russie : La communauté internationale, les Nations Unies, a souligné à plusieurs reprises que la situation des femmes en Arabie saoudite s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Malheureusement, la communauté internationale subit le pouvoir de l’argent, ce qui conduit toujours à apprécier la situation d’une façon qui n’est pas objective. En Arabie Saoudite, les femmes occupent toujours une place inférieure. L’accord qui a été signé entre l’Arabie Saoudite et l’ONU l’année dernière sur les droits des femmes dans le pays reste complètement mis de côté par le pouvoir saoudien.

La Voix de la Russie : Que voudriez-vous dire aux lecteurs de La Voix de la Russie et au monde ?

Princesse Anoud al-Fahiz : Je lance un appel à la communauté internationale et au monde entier. Mes quatre filles sont en résidence surveillée, et c’est une question humanitaire. Je n’ai pas peur du mot. Mes filles sont condamnées à une mort lente et douloureuse, vu que leur santé est mise en jeu de façon permanente. Voilà déjà 12 ans que ma vie n’est qu’une douleur continue, il n’y a pas une seule minute où je ne souffre pas pour mes filles. Imaginez que vos enfants soient en difficulté, vous demandez de l’aide, mais personne ne vous entend…   N

Fahim al-Surani
Source: La Voix de la Russie