Par La Rando

Le métier du directeur informatique

Historiquement technicien de l’information, le DSI est devenu un dirigeant stratégique. Il participe à la transformation des organisations et aux stratégies d’innovation produit.  « Longtemps les SI, c’était la boîte noire dans l’entreprise. Synonyme d’une technologie à laquelle l’utilisateur n’avait pas accès », reconnaît Benoît Leboucher, directeur associé chez CGI Business Consulting. Aujourd’hui, le métier de DSI (directeur des systèmes d’information) est devenu intelligible. Rares sont les collaborateurs à faire l’impasse sur les SI, outil de travail indispensable. Quel que soit le business, banque, compagnie aérienne, voyagiste, si l’informatique « tombe » selon le langage consacré, l’activité s’arrête, le savoir de l’entreprise s’évapore et des millions d’euros de chiffre d’affaires partent en fumée. Le 26 décembre, un distributeur a dû fermer un hypermarché durant plusieurs heures, à la suite d’un gigantesque bug informatique : plus aucune caisse ne pouvant fonctionner, les clients ont même été poussés dehors sans ménagement…

«  Désormais responsable d’une direction stratégique, impliqué dans la gouvernance, le DSI participe au déploiement opérationnel de la stratégie de l’entreprise », résume David Majorel, executive manager senior au sein de la division systèmes d’information de Michael Page. Ayant évolué d’un modèle visant à « faire » vers le « faire faire », il consacre de moins en moins de temps à l’administration de l’infrastructure informatique « tout en restant bon mécanicien », précise Benoît Leboucher.

Anticiper les risques technologiques

Le défi technologique n’est pas un vain mot pour les SI. « Au bureau, personne ne tolère plus une boîte mail saturée ou un accès à Internet à bas débit car, à leur domicile, les utilisateurs possèdent des outils performants », souligne Benoît Leboucher pour illustrer le défi permanent auquel doivent se mesurer les équipes. Au-delà de la fonction de veille, cardinale dans un univers où les nouvelles solutions (virtualisation, mobilité, SaaS…) peuvent être des facteurs clefs vis-à-vis de la concurrence, le DSI est prié d’être réactif face aux mutations et aux nouveaux usages. Exemple d’actualité : le « cloud computing ». Permettant à la fois l’accès à pléthore de logiciels en libre-service mais aussi le stockage des données hors de l’entreprise, le « cloud » se révèle être pour le DSI un casse-tête managérial : selon l’étude réalisée par le spécialiste des réseaux Brocade, les initiatives prises en ce domaine par les directions fonctionnelles lui échappent, ce qui complexifie considérablement son travail de sécurisation des données. Outre la connaissance fine des réseaux et de ses failles, le DSI se doit aussi d’anticiper et d’encadrer les pratiques potentiellement risquées. Sans négliger le moindre détail : « Equiper le commercial d’une tablette contenant nos tarifs peut devenir une mauvaise idée le jour où celle-ci tombe aux mains de la concurrence », note Jean-Luc Bardou, directeur organisation et systèmes d’information Europe du Nord et Afrique d’Otis.
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