Le roi de Bahrein en Suisse

C’est le tollé diplomatique causé par le ferme appel de la Suisse enjoignant Bahreïn à respecter les droits de l’homme qui explique la venue à Berne du roi du petit Etat du Golfe, explique notre chroniqueur François Nordmann. Bahreïn est un petit Etat qui compte 1,2 million d’habitants et qui s’est libéré très tôt de sa dépendance au pétrole en redéployant son économie vers l’aluminium, la finance et le tourisme. Adossé à la province chiite de l’Arabie saoudite, il a une population aux deux tiers chiites. Le roi est lui-même d’obédience sunnite.

Le printemps arabe s’est révélé sanglant dans le Royaume: après des manifestations visant la monarchie, les forces armées du Conseil de Coopération du Golfe, en fait surtout les Saoudiens, sont intervenues violemment pour rétablir l’ordre. Bahreïn est un pays connu pour sa répression, qui pratique les assassinats et la torture et ne badine pas avec le lèse-majesté.
Relations diplomatiques d’une «intensité relative»

Ce pays, en fait un archipel de trente-trois îles dont certaines sont inhabitées, est devenu une plaque tournante régionale pour la finance. De grandes banques se sont établies à Manama, dont l’UBS.

Bahreïn est l’une des destinations favorites des expatriés. La colonie suisse compte 123 personnes; elle a beaucoup diminué au fil du temps puisqu’elle atteignait le nombre de 300 dans les années quatre-vingt. Les relations diplomatiques entre les deux pays ont une intensité «relative» selon le DFAE.

La Suisse ne dispose que d’un consulat à Manama, dirigé par un diplomate de carrière; c’est l’ambassadeur de Suisse au Qatar qui est accrédité auprès du roi, lui-même représenté à Berne par son ambassadeur en France. Les relations commerciales ne sont pas non plus spectaculaires. La Suisse a exporté pour 245 millions de francs de marchandises et en a importé pour 26 millions de francs. Les échanges connaissent un effritement ces dernières années en dépit de l’accord de libre-échange conclu en 2014 avec les Etats du Golfe.

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