gratte-ciel à Londres 2013

The Shard cherche ses locataires. Le chantier de la tour Pinnacle est à l’arrêt depuis un an.Depuis ce vendredi, les visiteurs peuvent contempler Londres depuis le 72e étage de The Shard, la plus haute tour d’Europe occidentale. Ils sont les premiers à jouir du panorama depuis le gratte-ciel de 309 mètres signé Renzo Piano.En dessous d’eux, l’élégant bâtiment effilé de verre reste entièrement vide. Un hôtel 5-étoiles Shangri-La doit y ouvrir au printemps sur 18 étages, avec piscine au 52e, ainsi que plusieurs restaurants. Mais les 28 étages et 54.000 mètres carrés de bureaux n’ont toujours pas de locataires. Dix ­appartements de luxe, commercialisés aux prix stratosphériques de 30 à 50 millions de livres (35 à 58 millions d’euros), devraient trouver preneurs du fait de leur unicité. En attendant, la «cité verticale» de 8000 personnes rêvée par Renzo Piano reste une ville fantôme.

Londres, depuis toujours développée en superficie, prend de la hauteur. «Les tours sont une solution à l’afflux de population, à la pénurie de terrains et à la crise du logement à Londres, permettant à des milliers de personnes de vivre et travailler dans le centre», explique Chris Brett, consultant en urbanisme chez Barton Willmore. Aux yeux du maire Boris Johnson, ­cette vogue «symbolise la façon dont Londres se fraye un chemin hors de la récession». À moins que ce ne soit l’inverse? Selon la ­fameuse théorie du Skyscraper ­Index, l’émergence de gratte-ciel est annonciatrice de crises économiques. Et le boom d’avant 2007 commence à faire sentir ses effets.
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