Dividende démographique en Algérie

Dans un article précédent, l’auteur a proposé des mesures pragmatiques capables de mettre l’économie algérienne sur les rails d’un développement autoentretenu. Il avait aussi proposé que des chantiers plus structurés soient mis en œuvre pour accompagner le cercle vertueux de la croissance ainsi créé. Il se trouve que la dynamique démographique de l’Algérie d’aujourd’hui lui donne la possibilité de bénéficier du “dividende démographique” pour ancrer plus solidement les conditions de la croissance. Qualifié aussi “d’aubaine démographique”, ce concept renvoie à un moment exceptionnel de l’histoire démographique d’un pays qui lui donne la possibilité d’accroître rapidement son PNB.
Concept introduit pour la première fois par David Bloom de l’université Harvard, et aujourd’hui parfaitement connu des démographes, le “dividende démographique”  ne semble, curieusement, pas préoccuper outre mesure nos économistes et autres observateurs du développement national. Alors même que pour l’Algérie cette notion constitue un enjeu majeur.
De quoi s’agit-il ? Dit simplement, le dividende démographique exprime la situation où, dans un pays qui a achevé sa transition démographique, la proportion de la population en âge de travailler dépasse celle des personnes dépendantes, c’est-à-dire les jeunes et les personnes âgées. Il se trouve que cette période dans la vie d’un pays ne dure pas longtemps, moins d’une génération en général, mais peut se traduire par des possibilités de croissance économique exceptionnelle, lui faisant gagner plusieurs points de PIB.
C’est la raison pour laquelle on parle aussi d’“aubaine démographique”. Cette croissance n’est pas pour autant automatique. Elle doit être mise en œuvre par des politiques ad hoc, capables précisément de bénéficier des effets du dividende démographique.Qu’en est-il pour l’Algérie ? Notre pays a achevé sa transition démographique et se trouve à présent dans cette partie de la “courbe de dépendance” où la dépendance globale diminue. Dans cette phase historique, les personnes en âge de travailler – entre 15 et 65 ans – dépassent en nombre les personnes plus jeunes et plus âgées. Dans le graphe ci-contre, l’Algérie se serait située entre le Brésil et la Chine en 2010.
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