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Cinéma féminin en Arabie Saoudite

En Arabie saoudite, pays ultra-conservateur où les salles de cinéma sont interdites, ce sont exclusivement des femmes qui étudient les ficelles du septième art dans l’unique université du royaume qui propose un parcours d’études de trois ans. Tourner, réaliser, monter : trois actions au coeur de la formation de 150 étudiantes de l’université privée d’Effat exclusivement réservée aux femmes dans la ville côtière de Jeddah, sur les bords de la mer Rouge.

Il n’existe aucun programme semblable en Arabie saoudite, où l’industrie du film en est à ses premiers balbutiements. Promouvoir le secteur est l’un des principaux objectifs du festival du cinéma saoudien qui s’est ouvert jeudi soir à Dammam, dans l’est du royaume avec 70 films en lice, tous saoudiens. Les apprenties cinéastes et leurs professeurs sont persuadés que leur formation de trois ans en production visuelle et numérique participera à l’essor du secteur. Les films ou les scénarios d’une quinzaine d’étudiantes font d’ailleurs partie des 125 travaux en compétition à Dammam où sera remis lundi soir le Palmier d’or récompensant le meilleur film, se félicite l’un de leurs professeurs d’écriture de scénarios, le réalisateur américain Bentley Brown. D’ailleurs, si vous êtes fan de cinéma, il existe !n site qui traitera exclusivement d’actus cinéma. Ce dernier est spécialisé dans le cinéma avec une boutique de produits dérivés. A consulter !

«Je voudrais raconter des histoires qui touchent les gens», confie la réalisatrice en herbe Rim Almodian, le visage et le corps couverts du traditionnel niqab noir. Elle livre à bâtons rompus son envie de faire un film sur la dépression des jeunes. Les étudiantes qui choisissent de faire une quatrième année peuvent se spécialiser dans les films d’animation, l’écriture de scénarios ou les médias interactifs qui comprennent notamment la réalisation de jeux vidéos.

Jawaher Alamri, 20 ans, a elle décidé de mettre ses propres interrogations existentielles en image, une sorte de «monologue» filmé. «Les gens me disent toujours que j’ai l’air différente», dit celle qui a grandi à Jubail dans l’est du pays, avant de rejoindre les bancs de la fac. Son documentaire tourne autour d’une question: « Comment puis-je trouver ma propre définition du bonheur? ».

«Nous voulons exprimer nos sentiments et faire part de notre histoire au monde», renchérit Khalida Batawil, 20 ans, présente avec ses camarades à la cérémonie d’ouverture du troisième festival du cinéma d’Arabie saoudite.