Bertrand Delapierre l’alpiniste

Pionnier du ski en pente raide avec Marco Siffredi, le réalisateur chamoniard Bertrand Delapierre vient au Winter film festival avec six documentaires dans sa valise. Rencontre.

 

Pouvez-vous nous dire un mot sur les films que vous présentez au WFF ?

Dans “The pursuit of endurance”, on refait le parcours de l’épopée chevaleresque de l’explorateur Ernest Shackleton dans le Grand sud. “Face to face, Eiger” retrace l’histoire de cette face Nord mythique, un peu comme “Artist on Grandes Jorasses”. “Beyond” est le portrait d’Andy Parkin, un artiste-alpiniste qui a grimpé cette voie extrême pour son retour après un grave accident. “La Verte” est un film réalisé pour les 150 ans de l’âge d’or de l’alpinisme où nous avons refait l’ascension de l’Aiguille verte en tenue et matériel d’époque. “Maewan” est un film d’aventure sur un voyage sur les îles Kouriles, entre le Japon et la Russie.

“Maewan” vous a d’ailleurs permis de remporter le prix du meilleur film au festival du film de freeride de Tarbes…

Ça fait plaisir car je ne m’y attendais pas, car en freeride la concurrence est forte. Certains passent tout l’hiver pour sortir un film, alors que “Maewan” est plus un film d’aventure, d’exploration.

En tant que réalisateur, quel est votre plus gros défi ?

Vulgariser les choses. Le milieu de l’alpinisme est de plus en plus spécialisé, mais dans mes films je dois permettre au grand public de comprendre l’alpinisme de haut niveau. Il faut que j’oublie mes connaissances pour me mettre dans la peau du novice, sans pousser la chose à l’extrême, pour ne pas perdre les connaisseurs. Le défi est de trouver le bon mélange.

Sur vos six films à l’affiche, lequel a été le plus difficile à tourner ?

Je pense aux îles de la Géorgie du sud, près de l’Antarctique, où j’ai tourné “The pursuit of endurance”. Il y avait un vent terrible, que l’on entend d’ailleurs dans le film, donc la prise de son n’était pas évidente. Cet archipel fait partie des endroits les plus austères au monde : c’est les Alpes au milieu du Pacifique, il n’est accessible qu’en bateau et sur place, il n’y a rien, pas de bases !

 
Source: LeDauphine – Jérôme DECHENE