Amal Al Qubaisi, exemple de réussite aux Emirats

Elle a le regard vif et concerné, presque pénétrant, de ceux qui ne tiennent pas à ce qu’on doute de leur détermination. Un caractère que souligne encore le coquet foulard à large damier mauve et rose qui lui dessine le contour du visage. Ce volontarisme, qui s’entend aussi dans son discours clair et posé, a propulsé en moins de dix ans Amal Abdullah Al Qubaisi aux premiers rôles des Emirats arabes unis.

Cette architecte diplômée à Londres est devenue en novembre la première femme à présider un parlement national dans le monde arabophone. Et peu importe si l’institution en question, le Conseil national fédéral des Emirats, n’est qu’à moitié élue, l’autre moitié étant nommée par le pouvoir royal de cette fédération de sept émirats, dont Dubaï et Abou Dhabi sont les plus connus. Elle préside désormais cette assemblée qui commente les projets de lois. « Nous considérons les impacts sociaux, politiques, économiques ou culturels des futures lois et nous proposons des changements qui sont la plupart du temps intégrés au texte final », explique-t-elle.

Amal Al Qubaisi, la seule à avoir obtenu un doctorat en conservation du patrimoine architectural émirati, s’est lancée en politique en 2006. Cette année-là, les Emirats organisent les premières élections du Conseil national fédéral, une assemblée composée de quarante membres. Une manière, dit-elle, de servir le peuple émirati. « En tant qu’architecte, j’ai pensé que j’avais un devoir de participer pour mon pays et j’ai été élue », nous répond-elle lors d’une rencontre à Bruxelles. « Cela montre qu’il n’y a pas de barrière et que toutes les opportunités existent pour les femmes émiraties pour autant que nous soyons qualifiées et que nous travaillons dur. »

Une ascension politique fulgurante

Première parlementaire en 2006, vice-présidente du Parlement en 2011, et présidente en 2015, Amal Al Qubaisi n’a pas traîné en chemin dans son ascension politique. Au-delà de son cas personnel, son parcours illustre à merveille la politique émiratie en matière d’implication des femmes, et des citoyens en général, dans la vie politique. Cette monarchie du Golfe fondée en 1971 s’ouvre peu à peu à l’idée d’une représentation démocratique. Elle se veut ouverte et fière de son identité – la population locale est largement minoritaire face à quelque 200 nationalités.

Il y a deux ans, elle devenait la directrice générale du Conseil de l’éducation d’Abu Dhabi. Un poste où elle a pu apporter sa contribution à une politique émiratie où l’éducation figure parmi les priorités nationales avec l’émancipation des citoyens.

Source: Lalibre