Traversée de l’océan Atlantique en paddle

Si, l’année dernière, le Français Nicolas Jarossay a dû abandonner sa traversée de l’océan Atlantique en paddle après avoir chaviré, Chris Bertish, lui, est arrivé au bout du parcours. Le Sud-Africain de 42 ans devient le premier homme à réaliser cet exploit.

À 8h32 (heure locale), ce jeudi 9 mars, le surfeur professionnel est apparu barbu et sans chemise aux abords des côtes Caribéennes. Il a été remorqué jusqu’à English Harbour au sud de l’île d’Antigua, plus de trois mois après avoir quitté Agadir, au Maroc, achevant ainsi la première traversée de l’océan Atlantique en paddle.

Ce genre de traversée ne se fait, évidemment, pas sur un paddle ordinaire mais sur une petite embarcation aménagée. Semblable à un bateau, le paddle de six mètres de long est équipé d’une minuscule cabine. Phil Morrison, l’architecte naval qui a conçu celui de Chris Bertish, y a rajouté des panneaux solaires ainsi qu’un système anti-chavirement.

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Selon son équipe, qui le soutenait à distance durant le parcours, Chris Bertish a voyagé sur près de 6518 kilomètres depuis les côtes africaines. Le nouveau recordman du monde, qui a fixé la plus grande distance parcourue en solo et en une journée sans assistance sur l’océan à 116 kilomètres, a pagayé en 93 jours l’équivalent d’un marathon par jour.

« J’ai mangé exactement la même chose pendant 93 jours », a-t-il dit aux gens rassemblés pour le saluer dès son arrivée, avant d’avaler un hamburger à pleine dents.

« Les derniers jours étaient super intenses », explique le surfeur après avoir couvert plus de 200 kilomètres en trois jours. « C’est tellement agréable d’être sur la terre ferme et de ne pas avoir à s’inquiéter de toutes les milliards de choses qui pourraient mal se passer ».

En effet, l’aventure n’a pas été un long fleuve tranquille. Perché sur son paddle sur mesure de six mètres de long, Chris Bertish a dû rester constamment vigilant face aux mouvements violents de l’océan.

« Je pensais que j’allais couler »

Pendant les cinq premiers jours du voyage, il a lutté pour éviter d’être soufflé de nouveau vers la terre. Et, au cours des 72 dernières heures, le temps orageux qui rendait les entrées difficiles pour l’approche finale lui a fait peur.

« On peut se sentir vraiment impuissant en pleine mer, déclare le gagnant du concours californien de surf, Titans of Mavericks, de 2010. « Quand ça se produit il faut essayer de rester calme et de se synchroniser avec ce qui nous entoure et suivre les courants. C’est la seule chose qui va vous aider à survivre là-bas pendant un laps de temps. Cela dit, il y avait certainement des moments où j’étais accroché par un fil où j’essayais seulement de rester debout », explique-t-il.

Un de ces moments s’est justement produit lorsqu’il a été pris dans une tempête durant plusieurs jours au large des îles Canaries. « L’écoutille avait une fuite, et j’étais à court d’eau, affirme Chris Bertish. Je pensais que j’allais couler ».

Outre les conditions météorologiques difficiles, le Sud-Africain a dû en découdre avec les requins. Un a chargé son embarcation, tandis qu’une fois un autre a heurté l’habitacle pendant la nuit.

Chris Bertish a également souffert de certains problèmes médicaux lors de son périple, y compris une luxation de l’épaule. Mais pour ce grand sportif, le jeu en valait la chandelle.

Source: huffpost